Les chances de lock-out dans LCHF (hockey féminin) sont à peu près nulles. Les filles ne sont toujours pas payées et elles doivent même amasser 1000 $ chacune pour financer leur équipe. C'était pourtant la guerre ce week-end à l'aréna Étienne-Desmarteau entre les deux grandes rivales du circuit, les Blades de Boston et les Stars de Montréal.

Il faut savoir que les Blades, qui portent l'uniforme des Bruins, alignent 12 joueuses de l'équipe olympique américaine (plus une de l'équipe canadienne, Geneviève Lacasse, gardienne), tandis que les Stars, qui portent les couleurs du CH, comptent sur 12 olympiennes du Canada (plus une Américaine, Julie Chu). Ça crée une rivalité et le jeu était d'ailleurs étonnamment robuste par moments.

Samedi, devant 700 personnes, les Stars l'ont emporté 3-2 en tirs de barrage. Hier, les Américaines ont pris une sévère revanche avec une victoire de 4-1 contre la légendaire gardienne Kim Saint-Pierre, qui revient au jeu cette année après une absence pour cause d'accouchement.

Le spectacle était excellent, les filles étant de bonnes techniciennes et beaucoup plus subtiles que les garçons. Les contacts étant limités, l'obstruction éliminée, le jeu est toujours en mouvement et offre une belle leçon de hockey aux petits.

L'attaque à cinq des Blades, leurs échanges de passes et leur jeu de transition étaient de petits chef-d'oeuvres.

Vous connaissez déjà quelques-unes des Stars. À part Kim Saint-Pierre, il y a Charlene Labonté, Caroline Ouellette, Catherin Ward, Haley Irwin...

Après le match, Ouellette, l'orgueil de Rosemont, qui venait de perdre sur la patinoire qui porte son nom, n'avait pas son sourire ni sa gentillesse habituelle. «Bonjour... Ça pourrait aller mieux... Nous avons manqué de discipline aujourd'hui... Nous leur avons donné la victoire...»

C'est ce qu'il y a de beau là-dedans. À plus de 30 ans, avec trois J.O. derrière elle, sans salaire, mademoiselle Ouellette déteste toujours perdre.

Et puis, ce qui se passe dans les gradins est beau aussi. Vous pouvez louer une rondelle numérotée pour 2 $, ou plusieurs, et au deuxième entracte, vous la lancez en même temps que toutes les autres sur la patinoire. Celle qui s'arrête le plus près du centre de la patinoire remporte un prix.

C'est pas pour me vanter, mais la mienne était la deuxième plus près. J'ai été battu par Catherine Champagne, 11 ans, qui était assise tout près et qui était accompagnée de toute son équipe de hockey, les Rebelles de Laval. (Les hockeyeuses qui portent leur maillot entrent gratuitement, comme les enfants de moins de 12 ans. Les adultes payent 10 $ et peuvent contribuer au moitié-moitié.)

Catherine était très timide. D'abord pour aller chercher son prix (un t-shirt des Stars autographié par toute l'équipe) et puis de parler à La Presse. Elle était tout sourire. Ses coéquipières étaient très excitées pour elle.

L'ambiance est chaleureuse à Étienne-Desmarteau, les spectateurs sont des connaisseurs, mais pas des gens agressifs. On rit beaucoup dans les gradins.

À la cantine, on vous offre des trios Lancer frappé ou Sortie de jaune, qui consiste en une bagel fromage avec café. Et puis il y a le Saut bouclé piqué, parce que le club de gymnastique rythmique, les Rythmiks, est installé à l'aréna Étienne-Desmarteau.

Après le match, les Stars se rendent dans un salon pour signer des autographes et bavarder avec leurs fans. Caroline Ouellette a dû retrouver son sourire.

Charlene Labonté vient de se joindre aux Stars après une brillante carrière avec les Martlets de McGill. Peut-on comparer les niveaux de jeu?

«Ça serait injuste. Ici, les filles sont plus vieilles, plus rapides, plus robustes... Quand nous rencontrons Boston, c'est presque les Jeux olympiques.»

Les Blades seront de retour à Montréal en novembre. Puis ce sera au tour de Toronto, puis Brampton (à l'aréna Émile «Butch» Bouchard de Longueuil) et puis les équipes de l'Ouest canadien suivront.

On vous tient au courant.

Mystère

Les meilleures places se vendaient plus de 500 $ au Centre Bell pour la visite de la NBA vendredi dernier. Et tous les sièges étaient occupés. Allez comprendre...

J'ai vu au moins trois organisations semi-professionnelles tenter d'emplir le Centre Pierre-Charbonneau sans succès. Même que c'était des échecs terribles chaque fois.

Montréal, ville de basket? Je ne serais pourtant pas surpris.

Et puis comme la NBA a l'habitude de se jumeler à la LNH pour rentabiliser des amphithéâtres, il est étonnant que personne à Montréal n'ait tenté sa chance dans les ligues majeures.