En s'approchant du parc Le Ber de Pointe-Saint-Charles, samedi matin, pas très loin des rues Dick-Irvin et Frank-Selke, on entendait soudain la voix familière de Jacques Moreau résonner dans les rues de ce coin résidentiel et tranquille. Et puis une musique de DJ très forte...

C'était ce que les Alouettes appellent le Festival communautaire de football, où ils recréent l'environnement d'un match au stade Molson pour une équipe d'Atomes, par exemple des footballeurs de 8 et 9 ans, comme c'était le cas pour les Aces de PSC.

Les petits ont d'abord été stupéfaits de voir leur terrain habituel parfaitement dessiné, avec lignes blanches impeccables et gros chiffres indiquant la position sur le terrain. Ils ont été enchantés quand on leur a demandé d'entrer en jeu en passant sous l'énorme casque gonflable des Alouettes, comme à un vrai match.

«Ils parlent de passer sous ce casque depuis deux jours», nous a dit un parent.

«Émile n'a presque pas dormi de la nuit...» a ajouté un autre.

Il y avait aussi un énorme logo des Alouettes fraîchement peint au milieu du terrain. On a demandé aux petits de ne pas marcher dessus avant que le dessin ne soit sec, alors ils se tenaient autour à l'observer, comme devant un objet sacré, et ils n'allaient certainement pas l'abîmer. C'était trop beau.

Et puis, il y avait de vraies cheerleaders des Alouettes, quelque anciens joueurs et des blessés - le club avait joué à Hamilton la veille -, la mascotte Touché, des membres de la direction, le DJ qui explosait entre chaque jeu et, bien sûr, Jacques Moreau, perché sur le toit d'une roulotte, à grelotter pour la bonne cause.

Les plus petits se faisaient maquiller aux couleurs des Alouettes, ils mangeaient de la barbe à papa, du pop-corn et des hot-dogs... Nous avons acheté des billets de moitié-moitié, au profit des Aces...Bref, c'était la bamboula à Pointe-Saint-Charles.

Il faut savoir que les Aces font partie d'un club de football qui a des ramifications dans quelques quartiers de la ville, les moins favorisés. Des policiers ont créé cette belle et solide organisation il y a déjà quelques années. Les policiers du monde entier recommandent le sport pour atténuer les problèmes des jeunes, et ceux de Montréal ont bien réussi leur coup.

Les visiteurs étaient les Rhinos de Repentigny, et il n'y a que le sport pour réunir des gens de milieux aussi différents.

On a eu droit à un bon match, beaucoup mieux que ce que j'attendais, un match offensif et serré jusqu'au troisième quart, remporté par les visiteurs. Mais si j'étais dépisteur de football, je suivrais la progression de Kemy Mukendi, un grand garçon athlétique des Aces qui a réussi des courses de 41 et 89 verges pour des touchés, en plus de briller en défense.

Comment faire plaisir à des jeunes 101... Les Alouettes aussi ont bien réussi leur coup.

Abby Hoffman

Les gens de ma génération se souviendront d'Abigail Hoffman, coureuse de fond et de demi-fond qui a porté le drapeau du Canada aux Jeux olympiques de Montréal en 1976. (Elle a participé à quatre Jeux olympiques.)

L'auteur Alain M. Bergeron vient de publier un roman jeunesse basé sur un autre épisode de la carrière de cette grande sportive. En 1955, à l'âge de 9 ans, sous le nom d'Abby Hoffman, elle a réussi à s'inscrire dans une équipe de hockey de garçons, les TeePees de St. Catharines. Cela ne se faisait pas à l'époque et l'affaire avait créé tout un émoi dans les médias ontariens.

La fabuleuse saison d'Abby Hoffman (Soulières éditeur) retourne à cette époque sur un ton léger. Les nombreuses jeunes hockeyeuses de 2012 devraient apprécier et en savoir plus sur les origines de leur sport.

(Sachez qu'Abby a été démasquée à la fin de la saison alors qu'elle avait été choisie comme défenseur dans l'équipe d'étoiles. Il fallait produire un acte de naissance pour prouver son âge... Abigail, ça ne passait pas.)

Les gourous

Il fut un temps où l'on nous recommandait d'être à l'écoute de notre corps. Le livre d'aide personnelle Écoute ton corps était très populaire... Trop, à mon avis, et à Rosemont, nous disions plutôt Écoute ton char...

Sur la Plaza Saint-Hubert, une boutique de produits naturels porte le nom de Sens tes corps. Vingt ans plus tard, nous avons donc plus qu'un corps. Dites donc, tout ça va nous mener où?

On n'arrêtera donc jamais le progrès.

En revenant chez moi, j'ai ensuite croisé la nouvelle Clinique vétérinaire ToutCHATout, avec les majuscules au cas où nous serions trop cons pour la pogner...