Un de nos collègues assignés à la couverture du hockey de la LNH écrivait l'autre jour que le Canadien devrait profiter de son choix élevé au repêchage pour réclamer le gros joueur de centre qui manque à l'équipe. Jusque-là, je suis d'accord.

Mon collègue ajoutait qu'il n'y a pas eu de joueur de centre imposant à Montréal depuis Jean Béliveau en 1971... Pas d'accord.

Il y a eu Bobby Smith, un des éléments importants de la conquête de la Coupe Stanley de 1986. À 6'4 et ne dédaignant pas le jeu robuste, Smith était imposant. Serge Savard, qui avait joué contre lui, se souvenait d'un adversaire coriace. C'est ce qu'il nous avait dit quand il avait obtenu Smith, tout premier choix au repêchage et joueur de franchise des North Stars du Minnesota, en échange de Keith Acton, Mark Napier et d'un choix de troisième ronde pendant la saison 1983-1984. Un beau flash de la part du patron qui avait bien identifié une pièce manquante au puzzle.

Smith était déjà un vétéran et il avait vite pris une place de leader. On lui avait même affecté, sur la route, un jeune compagnon de chambre qui avait besoin d'être conseillé: Stéphane Richer. Smith l'avait pris sous son aile.

À la fin de son séjour à Montréal en 1990, Savard l'avait retourné où il voulait terminer sa carrière, soit au Minnesota. Un échange de bons procédés entre ces deux gentlemen qui se respectaient beaucoup.

J'aimais bien bavarder avec Bobby Smith pendant les longs voyages en groupe. Il lisait beaucoup et étudiait par correspondance. Je crois qu'il a fini par terminer son cours de droit.

Pour le narguer, ses adversaires lui disaient d'aller lire un livre, sorte d'injure macho des hockeyeurs du temps, celui qui lisait des livres étant un nerd et possiblement une fillette. Smith riait à chaque fois et réglait parfois la question avec ses poings.

Quand il est parti, je suis allé le saluer et il m'avait dit, entre autres choses, que le Canadien, sous Serge Savard, était toujours un club compétitif, un de ceux qui pouvaient espérer aller loin en séries éliminatoires.

Smith a été DG dans la LNH par la suite et propriétaire d'équipe junior. Un cheminement tout tracé d'avance.

Marketing agressif

Voilà ce qu'on appelle un optimisme de bon aloi... Le magasin Latulippe de Québec, une boutique de chasse, pêche et loisirs, lance un concours. Un de ses clients remportera une paire d'abonnements saisonniers aux matchs des Nordiques pour la saison 2012-2013. Des billets de loges d'une valeur de 10 000$. Eh oui!

Le groupe J'ai ma place les a déjà mis en vente, comme on sait. Si jamais Québec n'a toujours pas de concession dans la LNH en 2012, les frères Louis et François Latulippe garderont les billets pour la saison suivante ou remettront 10 000 $ au gagnant.

Et s'il n'y a toujours pas d'équipe la saison d'après?

Ce n'est pas ainsi qu'il faut penser lorsqu'on y croit...

Par ailleurs, c'est maintenant officiel, comme dit Ron, Québec aura sa première mosquée, dans le quartier Saint-Sauveur. Vous me direz ensuite que cette ville n'est pas dans les grandes ligues... En 2012, une vraie métropole internationale se doit d'avoir sa mosquée!

Espérons que le club de hockey ne tardera pas. S'il y a une ville qui mérite une équipe... Lisez le livre de mon collègue Philippe Cantin et vous comprendrez.

Redondance

L'Ordre du hockey canadien... Non, mais ça n'arrête jamais. Vous ne trouvez pas que nos vedettes de hockey sont déjà assez honorées? Il y a le Temple de la renommée, des rues, des places, des arénas, des villages qui se proclament The home of Wayne Gretzky, etc...

J'ai l'impression que même Jean Béliveau et Wayne Gretzky, deux des premiers intronisés, en ont assez. Mais ils ne le diront pas.

Ça me rappelle mon copain français, Dominique, qui me casse toujours les oreilles: «Dis donc, la gymnastique, le volleyball, le handball, le rugby, le judo... ça n'existe pas ici? Il n'y a que le hockey? Et puis, qu'est-ce que j'en ai à foutre de lire dans les journaux qu'Indianapolis aura un nouveau stade? Nous sommes le seul pays au monde qui ne parle pas de ses athlètes...»

Bon, il me casse les oreilles, mais il est établi chez nous pour toujours, alors il a droit de parole. Si seulement il trouvait une autre personne pour se plaindre des médias sportifs locaux...

Photo: Bernard Brault, archives La Presse

Bobby Smith était un joueur imposant. Le centre de 6'4 ne détestait pas le jeu robuste.