Même après un long voyage de retour sur deux vols, l'entraîneuse Isabelle Leclaire, des Carabins de l'Université de Montréal, en avait long à raconter dans l'autobus qui ramenait son équipe au CEPSUM, hier.

Les Carabins ont causé la grande surprise des Championnats de hockey féminin universitaire, à Edmonton le week-end dernier, en remportant la médaille d'argent. Il y a de quoi rapporter un peu d'adrénaline jusqu'à Montréal.

Tandis que les Martlets de McGill étaient présentes avec leur longue tradition et leur solide réputation, les Carabins, à leur troisième année d'existence, étaient classées sixièmes sur six équipes. Premier match contre les grandes favorites, donc les numéros un, les Ontariennes de l'Université Wilfrid-Laurier. Et c'est là que tout a déboulé: victoire inattendue de 6-5 des Carabins...

«À ce moment-là, on s'est dit qu'on avait le droit d'y croire. C'était une énorme victoire. Dans ce type de tournoi, une défaite en commençant et c'est presque terminé.

«L'entraîneuse de Sir Wilfrid-Laurier a dit après le match qu'elle ne s'attendait pas à autant d'habileté et de force physique de notre part. Elle ne nous connaissait pas, personne ne nous connaissait. On les a toutes surprises.»

Deuxième match: victoire de 4-1 contre l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard. «On a très mal commencé cette partie. On pensait déjà à la finale, je crois. Et puis, on a marqué un premier but et on s'est réveillées.»

La grande finale, dimanche soir, opposait les Carabins aux Dinos de l'Université de Calgary... et Hayley Wickenheiser. Défaite de 5-1, deux buts et deux passes de vous savez qui.

«Le match a pourtant été serré. Nous avons dominé 26-24 au chapitre des lancers! Mais leur gardienne, Amanda Tapp, une fille imposante, a sorti un grand match. Elle a été choisie meilleure gardienne du tournoi. Ce soir-là, nous avons offert notre meilleure performance collective de la saison.

«Je suis surtout contente parce que j'ai vu des choses que je n'avais pas vues souvent en saison régulière. En finale, par exemple, le match était robuste, mais nous n'avons jamais été intimidées.

«J'ai vu nos recrues affronter Hayley Wickenheiser, qui est toujours une des meilleures au monde à 33 ans, et elles n'ont pas reculé. Elles étaient confiantes.

«Nous avons atteint notre meilleure forme au bon moment. Notre objectif était de prouver que nous faisions partie de l'élite canadienne. C'est maintenant accompli, mais avec de l'avance sur nos prévisions.

«Nous avons fêté, même après la défaite en finale. Il fallait fêter, nous avions le droit.»

Voilà en effet un très bel exploit et un souvenir qu'une bande de négligées ne sont pas près d'oublier.

La rectitude

À 33 ans, Hayley Wickenheiser devrait-elle avoir le droit de jouer au niveau universitaire?

Il y a parfois des tours de passe-passe dans le sport universitaire - pas autant qu'aux États-Unis, loin de là -, mais il faut toujours y penser, à mon avis.

Isabelle Leclaire n'hésite pas: «Hayley n'est pas la seule joueuse de plus de 30 ans. Il y en a quelques-unes à McGill. Je crois que c'est correct, pour le moment. Le circuit doit se développer et nous avons besoin de joueuses de qualité et d'expérience. Tout le monde en profite.

«Avec le temps, quand nous serons mieux établies, on pourra resserrer les règlements. Il ne faut pas oublier qu'après nous, il n'y a presque pas d'ouvertures en hockey féminin.

«Hayley Wickenheiser a toujours dit qu'elle voulait être médecin. Elle étudie en médecine, alors c'est très bien. Elle a le droit de jouer...»

Vent de révolte

Une de nos espionnes - nous l'appellerons Touba Yayah - nous apprend qu'il y a de la grogne chez les habitués du stade de tennis Uniprix, au parc Jarry. Certains en ont assez de voir leurs courts ou leurs matchs annulés pour faire place à des événements extérieurs, comme le Super Bowl ou le Salon de la robotique...

Ils veulent leurs courts, mais en fait, ils veulent du tennis à leur stade de tennis.

Une pétition est lancée. À suivre.