Qu'est-ce qu'on fait ici?

Les stations de télé ont pris l'habitude de mener des petits sondages pendant que nous écoutons les nouvelles, notamment. C'est le XXIe siècle, c'est le progrès, la tête occupée à plusieurs activités à la fois, comme écouter les nouvelles, twitter et répondre à la question qui apparaît sur l'écran. Au diable la concentration, nous sommes des mutants...

Et qui va préparer la salade pour le souper? Éplucher les patates?

Moi...

Certaines questions me paraissent tout à fait inutiles, comme: pensez-vous que le Canadien va se classer pour les séries? Ce que le grand public en pense ne m'intéresse pas du tout. Le grand public ne connaît rien en hockey, il achète des chandails et applaudit une équipe qui ne mérite nullement des applaudissements. Il dira oui jusqu'à ce qu'on lui dise que c'est devenu impossible.

Mardi, à CTV, la question de l'heure du souper était par contre intrigante: vous sentez-vous en sécurité au Stade olympique?

Il faut rappeler qu'après l'accident que l'on sait, certains médias en étaient vite venus à la conclusion que le Stade tombait tout seul, ce qui n'était visiblement pas le cas. Parfois, les médias me tombent sur les nerfs...

Sondage un peu biaisé, donc, mais quand même... Près de 70% des répondants ont dit non!

Alors qu'est-ce qu'on ira y faire, à plus de 50 000, pour le match d'ouverture de l'Impact? Qu'est qu'on fait là à 40 000 pour les séries éliminatoires des Alouettes? Et encore pour les Monster Trucks, les Funny Cars et le Motocross? Sommes-nous tous fous?

Et les journalistes de sport, qui sont présents chaque fois? Encore plus fous que les autres? Devrait-on demander une prime de danger à nos patrons? (J'aime bien cette idée...)

Si j'étais Joey Saputo, je serais inquiet. Mais le président de l'Impact n'a pas bronché: il ne changera rien à ses plans, sauf peut-être pour aller déplacer l'amas de terre sur le toit du stationnement. Tant pis pour les sondages.

Nous serons probablement plus de 50 000 pour accueillir notre équipe de soccer et si vous avez répondu non au sondage de CTV, je ne veux pas vous voir sur place.

Vous m'avez fait peur pendant un instant...

Bienvenue à Montréal

L'Impact a nommé son capitaine cette semaine, Davy Arnaud, un vétéran de la MLS, deux fois capitaine déjà, reconnu comme un exemple à suivre par ses coéquipiers et ses entraîneurs.

Un collègue s'est empressé de demander à Patrice Bernier s'il était offusqué de ne pas avoir été choisi. Si j'étais Bernier, j'aurais été «offusqué» qu'on me pose cette question... Quoi? La saison n'est pas commencée, le club est tout neuf, le défi est énorme et vous pensez que je vais faire une crise de prima donna? Vous me prenez pour qui? Savez-vous ce qu'est une équipe et ce qu'il faut pour la souder?

Mais Bernier est un garçon poli et il a répondu gentiment.

Bienvenue à Montréal, quand même, la ville où l'on cherche des poux où il n'y en a pas. Pas étonnant que la direction du club redoute par-dessus tout un début de saison difficile, ce qui risque fort de se produire.

Recul

Ainsi donc, deux des pires équipes de la LNH, le Canadien de Montréal et les Maple Leafs de Toronto, ont opté pour un virage robustesse. Ils pensent remporter plus de matchs à coups de poing qu'à coups de patin.

Le cas du Canadien est particulièrement ridicule. Après avoir chambardé l'équipe pour en faire une machine de vitesse avec Gomez, Cammalleri et Gionta en tête, on change tout bonnement de cap en essayant de nous faire avaler que les dirigeants ont vu dans l'avenir... Parlez-moi de visionnaires.

Plus de gros bras, donc, ce qui veut aussi dire que les Sidney Crosby de ce monde n'ont qu'à bien se tenir. Les gros bras ne peuvent pas rivaliser de vitesse et d'habileté. La seule façon d'assurer leur emploi, c'est justement d'empêcher les bons joueurs de travailler et de les tabasser.

Quand on pense que le CH, qui a longtemps montré au reste du monde du hockey ce qu'était le beau jeu, en est là, il y a de quoi avoir honte.