C'est un peu l'histoire de Cendrillon, mais pas d'une équipe cendrillon, comme on dit souvent dans le monde du sport. Si le Canadien remportait le Coupe Stanley le printemps prochain, par exemple, il ne serait pas seulement une équipe cendrillon, mais la mère de toutes les équipes cendrillon...

Non, je parle de Zahia, dont vous vous souvenez peut-être... Ces choses-là n'arrivent qu'en France.

Zahia était une prostituée offerte en cadeau d'anniversaire à Franck Ribéry (et quelques autres) des Bleus de l'équipe de France de foot.

Sauf que Zahia était mineure à l'époque et que l'affaire a fait pas mal de bruit. Ribéry n'est d'ailleurs pas encore tiré de ses ennuis, les tribunaux n'ont pas encore tranché.

Et voici Zahia qui ressuscite en Cendrillon dans l'univers de la mode. Elle est «créatrice de lingerie» et il est beaucoup question d'elle dans les médias. C'est un peu comme si une prostituée mineure, qui aurait témoigné dans le procès d'un joueur du Canadien, réapparaissait à Star Académie.

Sauf que nos vedettes sportives sont beaucoup plus prudentes et discrètes que les vedettes françaises. Elles le font, mais ne se sont pas encore fait prendre... On est passé près il y a un an ou deux, mais pas de bingo.

Il semble que dans les milieux de la mode, où l'on a toujours affirmé qu'il fallait un goût, un coup d'oeil, une touche spéciale pour percer, on n'est pas très heureux de se voir doubler par une amatrice. Amateur, dans un sens, bien sûr.

Et puis Zahia n'était même pas une prostituée. Elle l'a dit elle-même à Paris-Match: «J'ai des relations sexuelles payantes, mais je ne suis pas une prostituée.»

C'est clair, non?

Non?

On nous apprend qu'elle est très bien entourée pour son aventure de créatrice de mode. Qu'elle ne parle que rarement et demande la permission avant d'ouvrir la bouche...

Ça sent le requin ainsi que le citron pressé.

Rick Nash

À mon avis, Rick Nash est un des bons attaquants de la LNH. On le comprend de vouloir quitter les Blue Jackets de Columbus et la pire équipe de la ligue. Il a 27 ans, il aimerait voir son talent servir à quelque chose. Pour le moment, il ne sert même pas à emplir des gradins.

Rick Nash serait disponible et, vieux réflexe, je me suis dit qu'il a tout ce qui manque au Canadien, puissance, poids, habileté, robustesse... Un Eric Cole multiplié par trois.

Mais je réagis comme quelqu'un qui a connu des grandes époques... Le Canadien n'est plus dans le coup. Qu'est-ce que Nash viendrait faire à Montréal, dans un club où la main droite ne sait plus ce que fait la main gauche, un club de deux de pique qui s'en va nulle part? Ces gars-là fournissent une liste de villes où il accepterait d'aller.

Selon les experts que j'ai entendus, le Canadien n'est pas du tout dans le coup. Pour le Canada, les Leafs et les Canucks peut-être, puis les Rangers et les Flyers comme toujours dans ces cas-là... mais pas les Glorieux Canadiens de Montréal.

C'est triste à dire, mais il faudra s'y habituer.

Ceux qui parlent

Il y a deux Québécois francophones chez le Canadien, on les entend chaque jour, mais ils ne disent pas grand-chose...

Mathieu Darche est un bon diplomate qui a choisi la ligne de l'entreprise, tandis que David Desharnais est simplement content d'avoir une carrière dans la LNH, après avoir été injustement ignoré par le monde du hockey. Il ne va se mettre à brasser la cage...

Dommage, avec tout ce qui se passe dans la chambre, il y a sûrement de quoi faire un vrai téléroman.

Par contre, il y en a, rares, mais ils existent, qui envoient des messages parfois cinglants, des gens subtils qui ont du caractère. Curieusement, chez le Canadien, il s'agit d'un Slovaque et d'un Danois.

Tomas Plekanec, même traduit, nous a dit bien des choses sévères sur le comportement de prima donna de Mike Cammalleri si on savait lire entre les lignes. Il a toujours osé plus que les autres, celui-là, mais on ne l'écoute pas tellement.

Et puis, le Danois, Lars Eller, certainement un jeune trésor du club, qui se dégourdit avec le temps et qui a de plus en plus l'allure d'un leader.

Si ces deux-là s'appelaient Tremblay et Blanchette... ils ne parleraient peut-être déjà plus.