C'est l'histoire d'un copain, amateur de sport moyen, qui aime bien être sur place de temps en temps. Déçu par le Canadien, il a choisi il y a longtemps la visite rare des Red Wings de Detroit. Il y a mis le gros prix, des bons billets dans les rouges, en disant à sa blonde qu'elle allait voir ce qu'était une vraie équipe de hockey. C'était le 25 janvier. Vous connaissez la suite.

Avec un score de 6-0 en faveur du Canadien, madame a manifesté le désir partir après la deuxième période. Monsieur était d'accord. J'imagine que la boucane commençait à lui sortir par les oreilles. À ce prix-là...

Dire qu'il était déçu ne serait pas juste. Quelques jours après le match, quand je l'ai croisé, il m'a dit qu'il n'était pas fâché... mais il me l'a répété plusieurs fois.

«Je ne suis pas fâché, mais ils ne me reverront plus jamais à un match du Canadien. Ma blonde est d'accord. On va acheter des billets de spectacle à l'avenir...»

Quand tout va mal... Le Canadien, qui a beaucoup de torts, n'était pas responsable de cette soirée ratée. Pour une fois, nos p'tits gars étaient prêts à affronter la tempête. Mais pas les Red Wings et ce sont eux qui ont manqué de respect envers le spectateur qui avait mis le gros prix pour voir une vraie équipe.

Ce n'était pourtant pas une grande surprise. Les vieux journalistes appelaient ça le syndrome Chez Parée, particulier à Montréal. Les Red Wings dominaient la LNH, ils visitaient un adversaire démoralisé, ils méritaient bien un petit repos, peut-être une soirée sans couvre-feu, et tous les joueurs de la LNH connaissent les nuits de Montréal. C'était le bon moment, en fait, d'allonger un p'tit deux sur le CH.

Tout le monde en parlait comme d'une leçon de hockey à venir. Surtout nos collègues au Centre Bell. Après le match, les mêmes ont commencé à nous dire qu'à cause de cette belle victoire, tous les espoirs étaient permis...

Faux dans les deux cas.

Vous avez vu le CH mardi contre les Sabres? Non? Tant mieux pour vous.

Une équipe vulnérable arrivait au Centre Bell, c'était le temps de prendre les précieux deux points. Résultat: 40 lancers contre 29 en faveur des Sabres, un autre effort lamentable avec Price qui a réussi à limiter les dégâts.

On dirait que les astres se sont alignés pour faire perdre des clients à Monsieur Molson. Monsieur Cunneyworth se mettrait à nous réciter du Victor Hugo que ça n'y changerait rien. Tout va mal cette année.

À propos, pendant une discussion d'experts anonymes, une question est venue sur la table, entre les verres et les assiettes: si un entraîneur génial, suédois ou tchèque, était libre, est-ce qu'on pourrait l'embaucher à Montréal? Il ne parlerait que l'anglais, comme tous les Suédois et les Tchèques du monde du hockey.

Entraîneur adjoint? S'il est génial, il refuserait probablement. Dommage.

Le Big O

Ça bouge autour du Stade olympique. Si le Conseil québécois du loisir a refroidi nos ardeurs avec sa «vision porteuse d'avenir» en début de semaine, il y a des gens, dans des consultations publiques et parmi les leaders de différents milieux en ville, qui ont des idées intéressantes.

J'aime bien celle-ci, un peu extrême, mais pas trop: on vous attacherait bien et on vous emmènerait marcher sur le toit du Stade... Imaginez les photos, imaginez la circulation sur Facebook dans le monde entier... Je suis prêt à acheter un billet.

Et puis, il y a d'autres bons flashes, dont des vieux, comme un restaurant au sommet de la tour avec vue sur la ville, des bureaux dans la même tour pour les quelque 500 personnes qui travaillent dans le sous-sol afin de mettre un peu de vie dans ce désert de béton, une patinoire extérieure, un petit vélodrome, des aires pour le skateboard, des aires de spectacle, des jardins, des expositions, des performances... Il y a tellement d'espace gaspillé dans ce lieu.

On parle d'inviter les fédérations à entraîner leurs athlètes sur place, ce qui rejoindrait l'idéal olympique et ferait plaisir au maire Jean Drapeau dans sa tombe.

Il est même question d'un nouveau toit amovible... est-ce que je rêve?

Toutes ces bonnes idées sont bien sûr à la merci des gouvernements. Combien on investit?

Il est permis de rêver.