Marion Allemoz, capitaine de l'équipe de hockey féminin de France, est arrivée à Montréal le 4 janvier. Le 6, toujours ralentie par le décalage horaire, elle a participé à son premier match avec les Carabins de l'Université de Montréal. Victoire de 3-2.

Pour son deuxième match, Marion a rencontré les Martlets de l'Université McGill, l'équipe à battre au Canada. Défaite de 5-0.

«Ouf... Elles étaient très rapides! Et le jeu est beaucoup plus physique que chez nous. Mais je vais m'adapter. Je suis venue pour connaître un niveau de jeu plus élevé.»

La famille Allemoz fait partie d'une minorité de Français, regroupés surtout dans les Alpes et dans la région parisienne, qui pratiquent le hockey, mais surtout l'adorent, un peu comme les membres d'une secte. Il s'agit d'une tradition discrète qui a commencé dans les années 50 avec quelques Québécois errants.

Marion a deux frères et deux soeurs qui ont joué au hockey sur glace. Le père est dirigeant de club. Marion a appris avec les Éléphants de Chambéry, sa ville natale, située près de Grenoble, d'où nous est venu Cristobal Huet. Son club s'appelait les Brûleurs de Loups, mais Marion ne sait pas ce qu'est un brûleur de loup.

Elle faisait partie d'un programme sports-études pour l'élite française. Elle évoluait aussi dans une ligue de garçons lorsqu'elle a contacté l'équipe de l'Université North Dakota. À cause de la langue, il n'y a pas eu d'entente.

Lorsque Danielle Sauvageau est passée en France pour y donner des conférences, Marion Allemoz l'a approchée. Ce serait Montréal plutôt que le North Dakota et j'aurais été curieux de voir une jeune Française unilingue s'installer au North Dakota... Parlez-moi d'un choc culturel.

«Je n'ai encore rien vu de Montréal. Je me promène entre mon logement (chez l'ex-capitaine des Carabins, Stéphanie Daneau), les cours et l'aréna. Mais je suis surprise de voir toute la place qu'occupe le hockey ici. Il y a toujours des matchs à la télé. Chez nous, il faut passer par la télé payante et se lever au milieu de la nuit pour voir un match de hockey.»

À bavarder avec Marion, on voit bien qu'elle n'est pas intimidée par tout ce qui lui arrive. Elle était joueuse de centre, elle est maintenant à l'aile. Pas de problème. Le jeu est physique? Et puis après...

Marion rejoindra l'équipe de France le mois prochain, pour un stage en vue des Championnats mondiaux qui auront lieu au Kazakhstan. En septembre prochain, elle sera étudiante à temps plein sur le mont Royal, en sociologie et informatique. Âgée de 22 ans, elle a cinq ans d'admissibilité au hockey universitaire canadien. «J'ai l'intention de jouer aussi longtemps que j'aurai de la passion pour le hockey.»

Il n'y a pas d'autre façon.

La putain d'Akron

C'est le titre d'un nouveau bouquin (The Whore of Akron: One Man's Search for the Soul of LeBron James) sur LeBron James, le grand basketteur. Il a quitté l'Ohio, sa région natale, et les Cavaliers de Cleveland pour les millions du Heat de Miami.

L'Ohio en entier a crié à la trahison. Un des partisans des Cavaliers, Scott Raab, s'est défoulé dans un livre récemment paru. Je ne l'ai pas lu, mais le titre nous donne une petite idée du ton. Je me demande bien comment James a réagi en se voyant traité de putain dans toutes les vitrines de librairies.

Trop, c'est trop

Certains, de nombreuses personnes en fait, considèrent la motoneige comme un sport. Je veux bien, la course automobile, les motos, les quads, tous des sports, n'est-ce pas?

Sauf que ça devient un sport dangereux. Cinq motoneigistes ont perdu la vie dans des accidents au cours du week-end dernier. Des experts parlent de moteurs trop puissants et de sérieuses montées d'adrénaline. D'autres de trop nombreuses motoneiges pour les pistes existantes.

Je dirais tout simplement que c'est un petit aperçu de l'enfer.

Les Misérables

Ils ont été les Glorieux à une époque, ils l'étaient vraiment, mais on ne peut certainement plus utiliser ce terme. Les Misérables serait plus juste.

Au moins, ils ont battu les Maple Leafs, à Toronto, samedi, ce qui est toujours la chose à faire.

Mais vendredi dernier, ils ont subi une défaite horrible devant les Penguins et le maire Labeaume, en visite chez Mario Lemieux.

Le maire a étudié l'architecture du nouvel aréna de Pittsburgh, il a livré des commentaires d'experts en construction (!), il a posé, posé pour des photos, il a ri très fort alors qu'il n'y avait rien de drôle... Celui-là est impayable. Mais il déplace de l'air. Espérons qu'il n'en déplacera pas trop et qu'il ne fera pas peur à Gary Bettman.

Il faudrait bien que le CH se retrouve devant un concurrent sérieux un jour. Ça pourrait l'aider à sortir des limbes dans lesquelles il se complait.

Photo: Robert Skinner, La Presse

Marion Allemoz est capitaine de l'équipe de hockey féminin de France.