Récemment paru en DVD, Moneyball est un excellent film de sport basé sur une histoire vraie. Rappelons les faits: début des années 2000, Billy Beane, ancien joueur de baseball médiocre devenu directeur général des A's d'Oakland, doit travailler avec la plus petite masse salariale des ligues majeures.

Il décide de rejeter les vieilles méthodes et de tenter sa chance avec les théories d'un jeune adjoint, Paul DePosdesta (appelé Peter Brand dans le film), diplômé en économie d'une grande université de la Ivy League et wiz de statistiques et d'informatique.

Avec leur budget minuscule, les deux hommes ont bâti une équipe gagnante et chauffé les clubs riches, très riches. Depuis, d'autres clubs ont adopté leurs méthodes, dont les Red Sox de Boston, qui avaient, en plus, beaucoup d'argent à dépenser.

J'ai particulièrement apprécié la scène où Beane conteste et rejette son équipe de dépisteurs de la vieille école qui justifient leur supériorité sur les travaux de Brand avec de vagues arguments sur leur expérience, leurs connaissances, leur flair... Tellement semblable au monde du hockey que j'ai connu, peut-être le plus rétrograde de tous les sports professionnels. Une secte qui refuse de partager sa science... une science faite de clichés, de lieux communs et de pensée magique, qui n'en est pas une du tout.

Le film démontre que de nombreux hauts salariés sont largement surestimés. Leur nom prestigieux est l'argument principal de ceux qui les embauchent.

Un des joueurs qui a rendu de grands services aux A's avait subi une grave blessure à un poignet. Quelques années plus tard, il était guéri, mais son nom avait été oublié... Il y en a des milliers comme lui, au hockey comme dans les autres sports. Ceux-là sont prêts à repartir à zéro pour le salaire minimum.

Nous avons un bel exemple chez le Canadien. Qui est le meilleur joueur de centre du club à l'heure actuelle?

David Desharnais à 750 000 $ pour l'année 2011-12.

Jamais repêché, considéré comme trop petit, francophone en plus, ce qui ne l'a pas aidé, il a dû attendre longtemps avant d'obtenir une véritable chance... Aujourd'hui, si on vous offrait Gomez, Gionta, Cammalleri ou Desharnais avec son salaire de 750 000 $, lequel choisiriez-vous?

Billy Beane n'aurait pas hésité et il aurait choisi David Desharnais il y a longtemps. Il aurait eu, bien sûr, raison.

En voyant Moneyball, nous sommes moins étonnés de toutes les gaffes commises par les dirigeants du Canadien et des autres clubs, tous sports confondus. Il s'agit d'incompétence et non pas de malchance ou de toutes autres excuses qu'ils nous servent sans vergogne.

Enfin, ce film américain mettant en vedette Brad Pitt ne nous sert pas trop longtemps de ces longs sanglots de violon auxquels nous sommes habitués. Il a divorcé, sa fille lui manque... Bon, ça va, mais pas trop longtemps. On connaît la chanson.

Le Blitz de Montréal

C'est le nom de notre seule équipe de football avec contact complet... pour femmes. Le Blitz évolue dans l'Independent Women Football League qui ne compte que des équipes américaines de la côte Est. Le Blitz représente le Canada et il recrute toujours.

J'ai déjà rencontré les joueuses du Blitz à l'entraînement. Une joyeuse bande qui compte des mères de famille avec leurs enfants qui applaudissent sur les lignes de côté.

La présidente et propriétaire du club, Saadia Ashraf, prof de science au secondaire, est aussi son quart-arrière. Une petite dame timide qui lance le ballon comme un pro. L'entraîneur s'appelle Pierre Migner, un vieux router du football mineur.

Il est surprenant de voir à quel point certaines femmes aiment se rentrer dedans.

Pourquoi pas?

Je connais des femmes que je ne voudrais pas faire fâcher. Je prendrais mes jambes à mon cou...

Je connais une grande amazone, très jolie, qui a déjà donné une raclée à un voleur qui tentait de lui arracher son sac à main. Quand le gars a réussi à s'enfuir, elle s'est aperçue qu'elle s'était cassé un ongle, alors elle est partie à sa poursuite pour lui donner une autre volée, le tab...

Mais je m'égare.

Le Blitz, donc, cherche des joueuses qui n'ont pas froid aux yeux. À l'entraînement, sur leur terrain à Lachine, elles s'amusaient ferme.

www.montrealblitz.ca ou le 1-866-61-blitz.

Photo: AP

Le film Moneyball démontre que de nombreux hauts salariés dans le sport sont largement surestimés.