Rencontré dans une restaurant portugais de la rue Masson, samedi dernier, Pedro Miguel Carreiro Resendes, dit Pauleta, ou encore l'Aigle des Açores. Nos amis français le connaissent comme le plus grand buteur de l'histoire du Paris-Saint-Germain (109 buts), nos amis portugais comme le plus grand buteur de leur Seleçao (47 buts).

Pauleta -c'était le surnom de son père - était un pur marqueur, celui qui disparaît et réapparaît de nulle part, juste au bon moment, pour mettre le précieux ballon rond dans le but.

À 38 ans, l'Aigle des Açores - quand il marquait, il courait avec les bras écartés comme un aigle qui vole -, est aussi élancé et athlétique que lorsqu'il a pris sa retraite à Paris en 2008. On dirait qu'il pourrait jouer demain et je connais une équipe à Montréal qui aurait bien besoin d'un vrai marqueur.

«Je joue encore, mais seulement avec des amis au Portugal. Pour s'amuser. En vieillissant, on veut toujours autant, mais les jambes ne suivent plus... J'avoue par contre que le foot me manque beaucoup.»

Dommage.

Pauleta nous dit que de ses 14 années de football professionnel, il ne garde que de bons souvenirs, ou presque.

«J'ai eu la chance de jouer dans deux grands clubs, à Bordeaux et à Paris. À Paris, les 48 000 sièges du Parc des Princes étaient toujours occupés. Les partisans étaient derrière nous, un peu sévères parfois, mais fidèles. Et puis j'ai eu la chance de ne pas être blessé sérieusement.

«Mes plus beaux souvenirs? J'ai fait la finale de l'Euro en 2004 avec le Portugal, j'ai gagné un championnat d'Espagne, quatre ou cinq coupes en France. Je ne me plains pas.»

Pauleta a marqué 11 buts en 12 matchs de qualifications pour la Coupe de monde de 2006...

«Au cours de ma carrière, j'ai vu l'argent compliquer les choses dans le football, comme elle le fait dans tous les domaines. J'ai vu les clubs être dévoués à leurs partisans au début et puis devenir graduellement des entreprises comme les autres.»

Cet homme tout à fait affable a passé la semaine à Montréal, invité par le journal LusoPresse qui fête son 15e anniversaire. La communauté portugaise de Montréal, toujours très dynamique, l'a promené un peu partout, dans des écoles et dans des réceptions.

«C'était ma première visite à Montréal, j'étais déjà allé à Toronto. Il y a d'importantes communautés portugaises un peu partout aux États-Unis aussi. Je pensais qu'il était important de venir saluer les gens d'ici. Nous savons qu'ils sont toujours des partisans de la Seleçao.»

Aujourd'hui, le roi du Portugal s'appelle Cristiano Ronaldo. Pauleta l'a côtoyé dans la Seleçao. Il n'est pas un peu excité, celui-là?

«Il était jeune quand il est arrivé avec l'équipe nationale. C'était un bon coéquipier avec un talent exceptionnel et beaucoup de puissance physique. Nous nous sommes bien entendus, nous sommes amis et je pense qu'il mène bien sa carrière...»

La grande visite est repartie pour ses Açores et sa ligue de garage hier, juste avant que l'hiver ne commence pour de bon. Je ne crois pas qu'il aurait été à l'aise dans la neige...

Le fond du bénitier

Ndamukong Suh, l'immense joueur de ligne des Lions de Detroit, est une superstar et aussi un joueur très salaud, le genre qui cherche à blesser. Tous le savaient, sauf lui, semble-t-il.

Après un geste particulièrement disgracieux la semaine dernière, il a répondu à ses critiques qu'ils se trompaient tous, que le geste était accidentel et que Dieu, lui, le savait. Il a utilisé l'une de ces ridicules expressions qu'ils ont pour désigner Dieu: The Man Upstairs... L'homme au bout de l'escalier.

Suh a avoué quelques jours plus tard, dans un acte de contrition, qu'il avait commis une gaffe. Mais il ne s'est pas excusé auprès de ses adversaires, ni de ses coéquipiers qu'il a déshonorés, ni, surtout, auprès de Dieu qu'il a impliqué dans un énorme mensonge. Si j'étais Ndamukong, je serais prudent en descendant les escaliers au cours des prochains jours. Et j'éviterais de manger des poissons avec arêtes.

Le respect

Je suis de ceux qui croient que la violence au hockey devrait être éliminée par les joueurs eux-mêmes. Je crois qu'ils sont assez intelligents pour réaliser qu'ils manquent de respect entre eux et envers leur sport.

Mais après avoir vu le geste de Max Pacioretty à l'endroit de Kristopher Letang samedi, j'ai des doutes. Le joueur du Canadien, justement, était bien placé pour donner l'exemple. Qu'est-ce qu'il a pensé?

J'espère qu'il sera puni sévèrement. Il le mérite plus que n'importe quel autre.

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Pedro Miguel Carreiro Resendes, dit Pauleta, ne garde que de bons souvenirs de sa carrière professionnelle. Ou presque.