Les Carabins de l'Université de Montréal avaient perdu leurs trois derniers affrontements contre le Vert et Or de l'Université de Sherbrooke, mais samedi, en Estrie, ils ont trouvé le moyen de l'emporter 33-15. C'est ce qui fait la beauté du sport. On oublie les échecs précédents, on repart à zéro et on se retrouve en finale provinciale... contre le Rouge et Or de Laval.

Ce n'était pas toujours beau à voir. Les deux équipes ont commis des revirements, elles ont échappé des ballons et fait des erreurs impardonnables, des erreurs come on, man, comme ils disent dans la NFL.

«Ça ne peut pas être beau et spectaculaire chaque fois», a avoué hier l'entraîneur-chef Danny Maciocia, qui atteint la finale québécoise à sa première saison à la barre des Carabins.

«On a commis quatre revirements et on travaille déjà là-dessus, comme on l'a fait la semaine dernière. Mais on a continué et trouvé le moyen de gagner.»

Le Rouge et Or a expédié la demi-finale avec une victoire de 33-7 contre les Stingers de Concordia. Si les Carabins ont mis trois quarts avant de prendre le dessus, les Stingers n'ont jamais été dans le match à Québec.

En saison régulière, les Montréalais et les Québécois ont divisé le calendrier avec chacun une victoire à domicile. La finale aura lieu au PEPS de l'Université Laval, devant 15 000 fans bariolés.

«Ils auront la foule derrière eux et l'expérience de leur côté. Ils savent comment gagner. La jeunesse de mon équipe est ce qui m'inquiète le plus», a analysé Maciocia.

«Le match va se décider sur les lignes de mêlée, en défense et en attaque. Nos lignes ont bien travaillé à Sherbrooke, c'est encourageant.»

Les Carabins se rendront à Québec vendredi soir pour ce match d'après-midi. «On n'a pas envie de se lever à 5h samedi matin. On veut passer une nuit à Québec, je ne sais pas encore où, et se lever reposés.»

Parions que les Montréalais auront droit à la légendaire hospitalité québécoise...

D'autre part, même si je sais que ça ne vous intéresse pas, les filles de l'Université de Montréal (soccer) ont remporté un quatrième championnat provincial de suite, hier, contre l'Université de Sherbrooke, justement.

Je sais que ça ne vous intéresse pas parce que vous êtes quelques-uns à me l'avoir fait savoir. Mais, que voulez-vous, on ne peut pas tous parler du Canadien.

Les Carabins entreprennent donc un tournoi avec les huit meilleures équipes du Canada pour déterminer l'équipe championne. Les filles ont raté ce championnat une fois en perdant en finale.

Cette année, le tournoi aura lieu au stade Molson de l'Université McGill.

On vous tient au courant, que vous le vouliez ou non.

Le week-end des veuves

Ce fut un week-end fou en sports. Samedi, le Canadien, les Alouettes, les Carabins et Lucian Bute étaient en action. Le Québécois moyen, disons Claude Poirier, ou bien Pascal Normand, a peut-être négligé madame pour se noyer dans le sport. Ça arrive depuis que le sport a été inventé. On appelle ça les veuves.

Que faire dans ces moments-là? Dans le doute, je me demande toujours: «Que ferait René Angélil à ma place?»

Au début de ma vie, c'était Jésus. Puis, en vieillissant, j'ai eu une période James Bond. Que ferait James Bond à ma place?

Mais depuis que j'ai vu René à Tout le monde en parle, j'ai changé de guide. Quand je l'ai vu, ce soir-là, je suis tombé à genoux et j'ai pleuré. Et je suis certain que je n'étais pas le seul.

Alors, que ferait René pour plaire à sa Céline après un samedi entièrement consacré aux sports?

Il oublierait le Sunday Night Football et il regarderait Tout le monde en parle avec elle pour lui faire plaisir. C'est toujours bon pour son petit couple. Il y avait d'ailleurs Michèle Richard hier.

Suivez le guide, follow the guide...

La belle patience de Bute

Sans surprise, Lucian Bute a remporté une victoire aux points contre Glen Johnson, 42 ans, au Colisée Pepsi. En fait, il a égalé les meilleurs de sa catégorie (super-moyens, 168 livres) qui ont affronté Johnson sans jamais l'envoyer au plancher. Ce monsieur est un roc.

Bute n'a même jamais sérieusement ébranlé Johnson en 12 rondes, mais il a été meilleur que les autres dans sa victoire par décision: deux des trois juges lui ont accordé TOUTES les rondes. Il s'agit d'une sorte d'exploit.

Notre champion préféré est patient, autant qu'il le faut, une grande qualité chez un athlète. Et Bute possède une autre grande qualité: il était encore frais après 12 rondes. Ce gars-là s'entraîne sérieusement.

Passons maintenant et enfin aux choses sérieuses: Carl Froch ou Andre Ward. Des moments exaltants en vue.

Il faut saluer InterBox qui a réussi, fait extrêmement rare, à nous présenter une sous-carte digne d'un grand gala de boxe. Cela dénote du respect pour le client. La plupart des promoteurs, d'ici ou d'ailleurs, misent sur la finale et économisent sur les préliminaires.

Par exemple, l'adversaire que le boxeur de Québec Pier-Olivier Côté a expédié en deuxième ronde n'était pas l'habituel jambon américano-mexicain. Jorge Luis Theron (25-3-1, 15 K.-O.) était lui aussi une vedette montante des super-légers (140 livres).

C'est que Côté en est là dans sa progression: tout près des meilleurs du monde.

Donnons-lui encore quelques combats. Dans l'écurie InterBox, on le considère comme le successeur de Bute.

Photo: René Marquis, La Tribune

Les Carabins de l'Université de Montréal ont vaincu le Vert et Or de l'Université de Sherbrooke 33-15, samedi en Estrie.