Salman Butt, Mohammed Asif, Mohammed Amir, vous les connaissez? Ce sont probablement de bons garçons, mais ils ne sont pas propres, propres...

Les trois hommes ont été déclarés coupables d'avoir truqué un match de cricket Pakistan-Angleterre en août 2010 et ils sont passibles de sept années de prison. Vous direz que ce n'est pas neuf en cricket et vous aurez raison. On dirait que chaque fois qu'on entend parler de cricket, c'est pour une affaire de corruption, de crime, de suicide ou de dépression.

Remarquez que les sportifs trichent un peu partout dans le monde. Pourquoi seulement les politiciens et les hommes d'affaires? Pourquoi pas les sportifs?

Le soccer italien n'est pas mal. Tout ce qui se passe en Europe de l'Est est louche, une des spécialités locales étant un empoisonnement alimentaire des joueurs en visite. Rien de grave, juste de quoi rendre les jambes plus lourdes à l'heure du match.

Une autre méchante habitude consiste à lancer des dards en direction des visiteurs pendant qu'ils sont concentrés sur le jeu.

En Amérique du Sud, les gens sont plus portés sur le revolver sur la tempe pour influencer le résultat d'un match. Question de culture.

Chez nous et aux États-Unis, on triche aussi. En basketball collégial, par exemple, avec les joueurs en fin de carrière et qui savent qu'ils ne seront pas repêchés par la NBA. Facile.

Chez les hommes à chevaux sans doute aussi. Mais on dirait que nos tricheurs sont plus subtils. Et je ne parle pas de dopage, bien sûr, lui universel.

Revenons au cricket, un sport inventé par les nobles anglais au XIXe siècle pour divertir la plèbe et lui permettre de parier, une de ses activités préférées. Le cricket s'est répandu dans les colonies, ainsi que l'habitude de parier, légalement ou pas. En Inde et au Pakistan, où les paris sont illégaux, le monde du crime organisé en tire d'énormes revenus. Des grandes stars sont régulièrement prises la main dans le sac.

Le premier cas documenté de corruption en cricket remonte à 1877, en Angleterre. Un arbitre, bêtement.

Cette fois, ce sont trois membres de l'équipe nationale du Pakistan. Mohammed Amir est un excellent fast bowler, c'est-à-dire un lanceur de balles rapides, par opposition au spin bowler, qui favorise les effets, mais ça, vous le saviez déjà.

Docteur Don Cherry

On vous l'avait dit, l'homme est très bien protégé. Par la CBC d'abord, mais par plus puissants aussi. Don Cherry recevra bientôt un doctorat honorifique du Collège militaire du Canada, à Kingston, sa ville natale.

On sait que Cherry profite souvent de sa tribune entre les périodes de hockey pour vanter les Forces armées canadiennes. Et ça tombe bien parce que le gouvernement à Ottawa aime bien se mêler de guerres, qu'il a même rebaptisé ses armées royal canadian, qu'il brandit le drapeau à tous vents, qu'il achète des armes terribles, qu'il remet en cause la pertinence du castor... Qu'est-ce qu'il leur a fait, le pauvre castor?

Autrefois, nous avions une bonne raison d'être fiers du Canada: nous n'avions à peu près pas d'armée et nous ne voulions rien entendre des guerres. Don Cherry, l'apôtre de la virilité sportive et militaire, et ses amis du Parti conservateur ont gâché tout ça. Je ne crois pas que cela va nous rapprocher.

Et je ne vous reparlerai plus de Don Cherry. Trop frustrant...

Bute parle trop

Lucian Bute, qui défendra son titre de champion samedi à Québec, parle déjà de ses prochains combats. Mauvais signe, surtout que ce n'est pas son genre du tout. Il a toujours été terre à terre, il s'est toujours concentré sur un combat à la fois.

Bute devrait être largement favori pour battre Glen Johnson, 42 ans, mais en boxe, les petites imprudences peuvent coûter très cher.

Heureusement, nous pouvons compter sur Stéphane Larouche pour remettre les pendules de son boxeur à l'heure. Parce que nous avons hâte de connaître la suite. Ça serait trop bête de gaffer maintenant.

Pierre McGuire

Chez nos amis des médias anglos, la rumeur voulait que Pierre McGuire, commentateur à ESPN, soit prêt à remplacer Jacques Martin. Pas bête. McGuire est très dynamique, montréalais, bilingue, avec de l'expérience jusque dans la Ligue nationale...

Mais il semble que Martin ait passé à travers la tempête. La prochaine fois sera peut-être moins facile, qui sait.

Alors, les p'tits gars reprennent du collier demain soir. Espérons qu'ils tiendront leur bâton moins serré, comme ils disent à la télé. Cette explication savante me fait toujours rire.

Justement, vous ne trouvez pas que la saison du Canadien ressemble à une mauvaise télésérie? Vous sautez deux ou trois épisodes et vous n'êtes pas dépaysé quand vous revenez. Le scénario n'a pas évolué et il est toujours aussi mauvais.