En résumé: les quelque 4000 spectateurs ont parfaitement gelé dans les gradins et l'équipe locale en a profité pour offrir une de ses pires performances de la saison...

Samedi, les Carabins de l'Université de Montréal (football) jouaient pour l'avantage du terrain en séries éliminatoires. C'était le dernier match de la saison et l'adversaire, le Vert et Or de l'Université de Sherbrooke, se trouvait dans la même situation.

Le spectaculaire porteur de ballon, Rotrand Sené, qui a connu une dure journée, a bien analysé l'affaire: «Quand on commence à 0-14 et puis à 1-21, on n'a pas beaucoup de chances de gagner. Il fallait y aller avec de longs jeux de passe, je n'ai plus tellement revu le ballon.»

Un de ces longs jeux de passe a abouti à une interception et un retour de 71 verges pour un touché. C'était 21-1 en faveur de Sherbrooke et les Carabins n'étaient pas encore éveillés. Ils ont passé les deux tiers du match à essayer de remonter la pente. Ils ont obtenu une belle occasion au quatrième quart, mais ont été arrêtés deux fois à une verge des buts.

Ce genre de début de match assomme un entraîneur-chef. «Je suis un peu déçu. Je ne sais pas pourquoi ils n'étaient pas prêts à commencer en force», a dit Danny Maciocia qui cachait bien ses émotions. «Ils sont peut-être fatigués mentalement.»

Les deux équipes se reverront le week-end prochain à Sherbrooke. Le gagnant affrontera ensuite le Rouge et Or de Laval...

«Notre équipe a subi beaucoup d'épreuves cette saison et elle s'est toujours relevée...»

Est-ce vrai, M. Maciocia, qu'au football, il est très difficile de battre la même équipe deux semaines de suite?

«Je l'espère. Je suis certain d'une chose: les 10 premières minutes du match à Sherbrooke seront très importantes.»

Résultat final: 32-20 et les Carabins se sont mis beaucoup de pression sur les épaules...

Dopage

Au cours de la semaine précédente, un porte-couleurs des Carabins a été suspendu pour dopage. Voici sa version: il a acheté un supplément nutritif aux États-Unis, sur l'internet, pour deux ou trois fois moins cher qu'au Canada. Dans ce supplément nutritif, il y avait un produit interdit, mais ce produit n'était pas inscrit sur la boîte.

Il paraît que c'est fréquent. Il ne faudrait pas se fier aux fabricants.

En fait, que cette explication soit vraie ou fausse, il n'est pas nécessaire de prendre des suppléments nutritifs. Il n'est pas nécessaire de prendre des risques pour sa santé ni de mettre sa réputation en jeu pour une carrière dans la LCF à 50 000$ par année.

Si on se fait prendre, on met une tache sur son CV, on fait du tort à son équipe et de la peine à ses parents.

Accordons le bénéfice du doute au jeune homme, qui a déjà pas mal souffert. On ne donnera pas son nom une fois de plus, si vous le voulez bien.

Une journée bien remplie

Toujours au match des Carabins, Jacques Dussault, analyste de la SRC en compagnie de Jean Saint-Onge, grelottait sur la galerie de presse en plein air. Il avait quitté Trois-Rivières, où il habite et travaille, à sept heures pour se rendre au CEPSUM et préparer son travail.

Après la défaite des Carabins, Dussault a sauté dans sa voiture en direction de la Beauce, où son équipe, l'Académie Les Escatades, une école de niveau secondaire, disputait un match de séries éliminatoires.

«J'avais demandé aux gens de la Beauce une permission spéciale: retarder la partie d'une heure pour me laisser le temps d'arriver. On a joué à 20h plutôt que 19h. Je suis arrivé au terrain à 19h15.»

Après le match, Dussault a repris la route en direction de Trois-Rivières où il est rentré chez lui en pleine nuit, vers 3h.

Et oui, l'Académie Les Estacades l'a emporté 34-13.

Hier, le coach «récupérait» ... «Les p'tits gars étaient contents. Ils n'ont pas gagné souvent en séries éliminatoires et encore moins sur la route...»

Voilà une aventure que ces footballeurs de 14, 15 et 16 ans ne sont pas prêts d'oublier. Merci, M. l'entraîneur.

Que voulez-vous, quand on a une passion, on ne compte ni les heures ni les efforts...

Le nègre

Scène cocasse à TVA Sports: pendant que Georges Laraque présentait son autobiographie, l'increvable Jean Perron lui a demandé qui était son nègre...

Oups... stupeur et émoi dans la galerie. Un panelliste a suggéré «écrivain fantôme», une traduction de ghost writer. Or la langue française n'a pas besoin de l'anglais pour s'exprimer. Jean Perron avait utilisé un terme juste et qui existe depuis longtemps, le nègre littéraire.

On peut se demander si le mot est dépassé et devrait être évité, on peut se demander si Jean Perron a choisi le bon moment pour l'utiliser, il reste que les autres se sont énervés pour rien.

D'ailleurs, Georges Laraque l'a trouvée bonne et il a bien rigolé.

Et puis je préfère le nègre littéraire à ces «fameuses rondelles», cette «fameuse intensité», qu'on entend beaucoup trop et qui n'ont aucun sens.

Photo: Édouard Plante-Fréchette, La POresse

Alexandre Nadeau-Piuze (10) et les Carabins se sont mis beaucoup de pression sur les épaules...