Les patrons de la CBC ont encore défendu l'indéfendable en affirmant qu'ils respectaient la liberté de parole de Don Cherry. Traiter des anciens joueurs de vomissures, leur attribuer des déclarations qu'ils n'ont pas faites... tout est beau et vive la liberté.

Nous étions quelques-uns à ne plus vouloir commenter les conneries de Don Cherry, à cause de l'indifférence ou de la complaisance des dirigeants de la télévision d'État. Cherry n'en est pas à ses premiers faux pas.

On finit par être frustrés de voir que nos arguments n'ont aucun effet, qu'ils n'ont probablement pas été lus ni entendus, que les médias francophones ne comptent pas pour ces gens-là. Notre ex-collègue Pierre Trudel, par exemple, en faisait presque une maladie, jusqu'à ce qu'il s'en lasse lui aussi.

Je suis content de voir que mes nouveaux collègues ont pris la relève et je les jalouse un peu parce que quelque chose me dit que cette fois est peut-être la bonne. Il fallait être là au bon moment.

Je dis bien peut-être, parce que, comme les dirigeants de la CBC l'ont affirmé, chacun a droit à la liberté de parole. Mais la liberté de dire n'importe quoi a ses limites et j'espère que Chris Nilan et compagnie ne céderont pas au découragement eux aussi...

Au nom de la liberté (bis)

Toujours au nom de la liberté de parole, Hank Williams fils, congédié par ESPN pour avoir comparé Barack Obama à Adolf Hitler, réplique en y ajoutant une touche américaine, soit une violation du premier amendement de la Constitution. Les Américains ne niaisent pas avec la Constitution, comme on sait, et ils revendiquent aussi le droit de posséder des mitraillettes et des lance-grenades pour protéger leur maison et leur famille.

Williams, un républicain pur et dur, crie à l'injustice, et il a écrit une chanson pour attaquer ESPN et la chaîne Fox qu'il demande, en musique, de boycotter.

Ne riez pas, il y en a plus que vous croyez qui pensent comme lui south of the border.

Go Lions! Go!

Toujours aux États-Unis et au Monday Night Football sans Hank Williams, il faisait bon voir les Lions de Detroit porter leur fiche à 5-0. Les Lions, éternels perdants, le doormat de la NFL, le tapis où l'on s'essuie les pieds depuis 30 ans...

Et puis tout ça se produit pendant que les Tigers, l'équipe de baseball pas tellement plus glorieuse, est toujours vivante en séries éliminatoires.

Tant mieux pour la ville de Detroit qui a bien besoin d'un remontant. On se dit, dans ces moments-là, que le sport peut servir à autre chose qu'à divertir. Ça me rappelle les petites villes canadiennes ruinées par la perte d'une usine et dont les citoyens se réunissent à l'aréna, autour de leur équipe de hockey junior, pour se sentir moins seuls au monde.

J'allais à Detroit avec le Canadien, qui se faisait battre par les Red Wings au Jos-Louis Arena, et je me souviens d'une ville qui ressemblait à Beyrouth, une ville d'une tristesse inouïe, qui affichait des noms de rue comme Beaubien et Renaissance.

Les policiers nous recommandaient de ne pas nous éloigner de l'hôtel et de ne pas aller souper n'importe où. Nous sortions quand même, avec le collègue François Lemenu, de La Presse Canadienne, en faisant attention où nous mettions les pieds, mais ne pas pouvoir marcher librement dans l'inconnu d'une ville gâche le plaisir du voyage...

Oh Lady Mary!

Saviez-vous que Jean Nichol prépare un retour sur scène à Québec au début mai? Vous direz ensuite qu'on ne vous informe pas correctement...

J'ai croisé Jean Nichol à la fin des années 70 lorsque les Alouettes tenaient leur camp d'entraînement au cégep de Victoriaville, chez les Vulcains. J'avais l'habitude d'habiter pendant deux semaines au motel Colibri, un établissement d'avant-garde qui offrait déjà des films pornos dans les chambres. Le film s'arrêtait au bout de cinq minutes et il fallait mettre des pièces de 25 cents dans une fente pour voir la suite. Les clients descendaient au comptoir pour demander des rouleaux de 25 cents.

Le Colibri avait aussi une entrée secrète à l'arrière pour les notables qui voulaient se faire discrets. Ne craignez rien, je ne mentionnerai pas de noms...

Jean Nichol y chantait et chaque nuit vers 2h, il terminait son spectacle avec Oh Lady Mary/Petite fille aux yeux bleus... Il fallait attendre qu'il termine pour dormir.

Je me souviens aussi des très sympathiques gens des Vulcains qui se réunissaient au restaurant Le Luxor en soirée. Mes salutations à ceux qui s'en souviennent et qui sont toujours avec nous.

Photo: Reuters

Hank Williams fils crie à l'injustice.