La scène se passait à Preston, dans la région londonienne, et j'ai compris, en voyant le reportage, pourquoi, grand amateur de boxe que je suis, je fais une intolérance incurable à tout ce qui est combat extrême, MMA ou quelque soit le nom des autres versions.

Dans une cage se battaient 2 garçons de 8 ans et 250 adultes les encourageaient. Un des garçons s'est mis à pleurer, mais l'arbitre l'a poussé à continuer.

J'ai tout de suite compris que c'est ce côté hooligan, ce côté combat de chats de ruelle qui causaient mon blocage. On sent comme une tare au niveau du jugement quand on entend et voit ces promoteurs et ces combattants s'exprimer, comme s'il n'y avait pas de limites dans leur passion pour la violence.

Les gens du milieu ont tenté de me convaincre, ils ont proposé de m'expliquer, m'assurant qu'une fois les règlements compris, je deviendrais un adepte. Maintenant, je suis plus réticent que jamais, même si Georges Saint-Pierre est un grand athlète et un gentleman.

L'équipe de reportage britannique était sur place pour dénoncer ce qu'elle comparaît à des combats de coqs et qualifiait de cruauté sans nom envers des enfants. Mais les spectateurs ont opposé leurs arguments: il n'y a pas de coups, seulement de la lutte. Ce n'est pas plus violent qu'un combat de judo. La plupart étaient d'accord pour inscrire leurs enfants.

Même que le père d'un des bambins, une petite brute qui a malmené son adversaire, était fier de son fils. «Il aime ça, il n'est pas obligé de le faire, il demande à le faire et il ne se fera pas mal, parce qu'il y a des règles sévères.»

Mais il y avait aussi une cage, une foule agressive et un enfant qui pleurait. L'humanité reculait de 200 ans. Les enfants ne se blesseront peut-être pas physiquement, mais quelle façon d'initier un gamin à la vie...

Enfin, l'équipe de reportage n'y pouvait rien: tout ça est légal et personne n'a le droit d'y mettre fin. Du moins pas pour le moment. Il y a plusieurs groupes et individus qui sont scandalisés.

À suivre...

Du rififi en Azerbaïdjan

L'Azerbaïdjan, nouveau pays riche de pétrodollars, veut se donner de l'image et s'est déjà embourbé dans un scandale olympique, section boxe amateur. Le gouvernement est soupçonné d'avoir offert 2 millions à des officiels dans le but de remporter des médailles aux Jeux de Londres l'an prochain.

Aux dernières nouvelles, les autorités de cette ex-république soviétique avaient du mal à prouver hors de tout doute leur innocence...

La boxe amateur n'en est pas à ses premiers scandales, le plus célèbre impliquant Roy Jones, déclaré perdant devant un Sud-Coréen en finale de sa catégorie en 1988. Si vous revoyez le combat et la décision des juges, vous serez sidérés.

Russ Anber, vieux routier de la boxe montréalaise, est très impliqué chez les amateurs et il n'est pas étonné par les récentes accusations.

«Dans le cas de Roy Jones, un journaliste avait amassé toutes les preuves. Il s'agissait d'une somme colossale pour l'époque. Mais, en général, ces choses-là ne sont pas faciles à prouver.

«Je peux vous assurer que l'intégrité des boxeurs canadiens n'a jamais été mise en doute. De toute façon, nous n'avions pas assez d'argent pour acheter qui que ce soit!

«Une médaille d'or en boxe est un symbole fort, un symbole de puissance que tout le peuple comprend. Pour un pays qui veut une bonne publicité, c'est un grand coup de relations publiques. Pour certains pays, une médaille olympique est très importante et corrompre un juge est une affaire de routine.

«L'histoire nous apprend que, dans le passé, les pays du bloc de l'Est étaient très actifs au niveau de la corruption. Et c'est très facile de truquer un combat. Le juge n'a qu'à ne pas donner un point, à dire qu'il n'a pas vu le coup, qu'il était mal placé pour le voir...

«Je dirais que la boxe, amateur ou professionnelle, n'est pas coupable dans cette histoire. On voit de tels scandales dans d'autres sports où des juges déclarent les vainqueurs. C'est plutôt un problème olympique, où les médailles sont très prestigieuses et où beaucoup de choses se monnayent. Il ne faudrait pas condamner tout le monde de la boxe.»

Photo: AP

Pour certains pays, une médaille olympique est très importante. L'Azerbaïdjan, nouveau pays riche de pétrodollars, veut se donner de l'image et s'est déjà embourbé dans un scandale olympique, en boxe amateur.