Vous ne me croyez jamais, mais, cette fois, vous devrez avouer que je vous l'avais dit: l'Impact a réussi un grand coup en embauchant un Serbe, ou Croate ou Bosniaque, bref un ex-Yougoslave, les sportifs les plus combatifs du monde.

Sinisa Ubiparipovic a marqué deux buts dans une victoire de 2-0 samedi au Minnesota. Ça lui en fait trois et une passe en trois matchs et il n'est pas encore en forme. Et voici l'Impact avec trois victoires de suite et une chance de participer aux séries éliminatoires après une saison affreuse.

Sinisa Ubiparipovic... si vous vous souvenez de ce nom sans faute demain matin, vous mériterez des félicitations.

Il est dommage que les ex-Yougoslaves ne jouent pas au hockey sur glace parce que le Canadien aurait bien besoin de quelques joueurs avec des couilles en acier.

Vous vous souvenez du CH, un peu moumoune sur les bords, avec les Andre Kostitsyn, Scott Gomez... pas trop de grands guerriers dans cette équipe.

Les experts leur prédisent d'ailleurs leur place habituelle, soit entre la sixième et huitième, avec une brève participation dans le détail. L'équipe a pourtant changé, mais ses adversaires les plus faibles peut-être plus, et en mieux, d'où le problème.

Les experts savent qu'une équipe ira jusqu'où son gardien et ses défenseurs peuvent l'amener. Côté défenseurs, le CH en a perdu deux bons, Wisniewski et Hamrlik. Le premier demandait trop d'argent, mais pas le deuxième. Il avait pourtant rendu de grands services, des services héroïques en fait, après la blessure de Markov. Le monde du sport professionnel est ingrat.

Quelque chose me dit que Emelin va régler le problème. Un bon joueur dans la ligue russe est automatiquement un bon joueur dans la LNH. C'est comme ça.

Pour le reste, il y a peut-être un jeune défenseur, un Weber ou un Diaz, pour remplacer Hamrlik et peut-être le surpasser. Ainsi va la vie et c'est très bien.

Ça ne nous donne pas plus de chien en attaque, sauf pour Erik Cole. Celui-là a coûté cher. Moins de 26 buts, sa performance de l'an dernier, et le Canadien aura raté son pari. À mon avis, il est peut-être tard dans son cas. Son horloge biologique traîne de l'aiguille, il a été blessé et tout...

Entre la sixième et la huitième place, donc, et personne ne s'en plaindra. On ne se plaint jamais quand il s'agit du Canadien.

On paie et on est contents.

Les Oiseaux

Ce n'est pas le cas des Alouettes, qui ne dominent pas cette année. On adore les Alouettes quand ils sont champions ou tout près. Mais des Alouettes moyens dans une Ligue canadienne médiocre? L'équipe a déjà disparu pour les mêmes raisons.

En attendant, il y a quelque chose de pathétique à voir une foule se sentir grandie parce que des garçons étrangers, du Tennessee, du Colorado ou de l'Alberta, gagnent un championnat. L'homme de la rue, qui n'a rien fait là-dedans, se prend soudainement lui-même pour un champion et va défiler avec le trophée sur Sainte-Catherine. Même la femme de la rue...

Tout ça est un peu ridicule, mais ça passe le temps, n'est-ce pas? Et ça se fait partout dans le monde.

Sommet

Le Sommet du hockey québécois est à peine terminé que Benoît Groulx, directeur général et entraîneur-chef des Olympiques de Gatineau, demande à nos divers paliers de gouvernement de débourser pour sauver notre sport national.

Et voilà que c'est reparti. Donnez-nous votre argent pour le bien du hockey. Bien sûr... on connait la chanson.

Quand cela nous vient d'un représentant de la LHJMQ, un circuit où les propriétaires d'équipe gagnent de l'argent sur le dos d'adolescents en leur racontant des chimères, un circuit qui produit de moins en moins de bons joueurs, il y a de quoi être écoeuré.

Je vous fais une prédiction: ce sommet du hockey ne mènera à rien. Trop de voix discordantes, trop d'intérêts différents et souvent opposés, trop de vieilles idées qu'on veut faire passer pour neuves et qui ne se réalisent jamais - le retour du hockey dans les écoles, par exemple -, trop peu de culture sportive, bref, une tour de Babel.

Le hockey mineur québécois est un peu beaucoup le Parti québécois du sport. Il tourne en rond et finit par se faire devancer.

Il lui faudrait peut-être un Pierre Curzi pour nous promettre «après le printemps arabe, un automne québécois...»

Quel comédien celui-là... et drôle en plus.

Photo: Marco Campanozzi, La Presse

Sinisa Uriparipovic a marqué trois buts et récolté une mention d'aide depuis son arrivée avec l'Impact, début août.