Ainsi, Matt Cooke a maintenant compris et il promet de changer. Vous n'avez pas l'impression que ce gars-là a de la sauce blanche à la place de la cervelle?

Je me demandais d'où venait cet énergumène et j'ai deviné que c'était du hockey junior et non du hockey universitaire, par exemple. Facile...

Cooke est de Belleville, en Ontario, et il a joué du hockey junior à Windsor et à Kingston, ci-devant ville natale de Don Cherry. Mais Cooke est tellement con que même Cherry lui a fait des réprimandes publiques. Il s'agit d'une sorte d'exploit.

Il a trois enfants et il a mis sur pied The Cooke Family Foundation of Hope, croyez-le ou non. Matt Cooke donne un mauvais nom aux gens qui fondent des oeuvres caritatives.

Dans ce personnage, il y a tout ce qui ne va pas dans le hockey mineur et junior canadien. Cooke vient d'un milieu où passer le K.O. à un adversaire est applaudi et encouragé. Si le coup blesse, on se dit que, coudon, boys will be boys, c'est-à-dire que les garçons sont faits comme ça et qu'il faut comprendre. On n'y peut rien.

Sauf qu'on y peut quelque chose, on peut leur expliquer que la violence n'a pas sa place dans le sport. Mais les coachs de hockey mineur et junior ne le font pas. Ils encouragent ou tolèrent. Boys will be boys... Matt Cooke devait même être considéré comme un modèle dans le hockey junior. Pensez à tous les jeunes qu'il a blessés, loin des caméras, à toutes les commotions cérébrales gracieuseté de Matt Cooke. On n'en a jamais entendu parler.

C'est pourtant à ce moment qu'on aurait dû l'arrêter. Surtout un garçon pas très intelligent. Une fois dans la LNH, il est trop tard. Le hockey professionnel fait le commerce de la violence. Ça rapporte de l'argent et les Matt Cooke de ce monde sont les bienvenus chez Gary Bettman.

La game

Aujourd'hui, les bonzes de la LNH doivent moins apprécier Matt Cooke. Le moment était mal choisi pour assommer un autre jeune joueur prometteur et propre. Mais, que voulez-vous, de la sauce blanche à la place du cerveau...

Ils ont fini par punir un peu sévèrement. Pas parce qu'ils le voulaient, mais pour ne pas avoir l'air trop fou.

Gary Bettman ne pouvait plus nous expliquer que «ça fait partie du hockey». Voici un homme qui n'a jamais joué un match de hockey de sa vie et qui se permet de nous faire la leçon. Il ne sait pas de quoi il parle et il répète ce que son entourage de dinosaures lui dit.

Je regrette, M. Bettman, mais la violence ne fait pas partie de la game. À moins de jouer sous le règne de Gary Bettman.

Avez-vous déjà regardé des matchs de hockey olympique? Je crois que non, puisque vous n'aimez pas le hockey, ça saute aux yeux.

Un joueur n'est pas obligé d'assommer ses adversaires sous prétexte que ça fait partie du jeu. Mais si vous le tolérez, si vous l'encouragez, certains entraîneurs vont exploiter cette ouverture.

Ne nous prenez pas pour des Matt Cooke.

Les Bruins

Cela dit, le hockey n'est pas un jeu de moumoune. Même un Slovaque comme Zdeno Chara peut se fâcher lorsqu'on le provoque, comme Max Pacioretty l'a fait. Mais Chara ne récidive pas et je le soupçonne même d'avoir regretté sa colère au Centre Bell.

Ce qui nous amène aux Bruins, les adversaires du CH ce soir, à Boston. Vous remarquerez que nos p'tits gars se tiendront loin de Chara et de Milan Lucic. Voilà la force des Bruins: leurs deux meilleurs joueurs sont intimidants. Lucic a 30 buts et 55 points. Combien de joueurs du CH ont marqué 30 buts? Zéro. Et 55 points le placeraient au premier rang des pointeurs à Montréal.

Chara a obtenu un but et deux passes dans le dernier match de son équipe.

Le CH aurait grandement besoin de ce type de joueur. Une sorte de Mark Messier au centre, par exemple.

Mais le CH a Carey Price et tout n'est pas perdu.

Chez les Bleus...

Nos amis de la Nordiques Nation en remettent. Après le Nassau Coliseum (Islanders) et le Centre Bell, ils iront au Prudential Center du New Jersey bientôt. Et voilà qu'ils préparent une excursion au légendaire Madison Square Garden de New York. Je recommande ce voyage à tous les jeunes, et pas seulement pour le hockey.

Pendant ce temps, le fan club des Nordiques demande à la population de Québec des dons pour souligner leur présence. Ils aimeraient acheter un moment de pub sur l'écran géant pendant le match des Rangers, se disant que ce qui se fait à New York a beaucoup d'impact.

Ils parlent de quelques dizaines de milliers de dollars.

Je ne sais pas s'il s'agit d'une bonne idée, ni si les gens de Québec ont encore envie de payer pour le retour des Nordiques - le maire Labeaume les a déjà collectés, de force -, mais on ne pourra jamais dire que la Nordiques Nation n'a pas fourni un bel effort.