Nous nageons, bien sûr, dans la publicité quand nous entrons dans le monde du sport. Hier, par exemple, pour la conférence de presse officielle du combat Bute-Magee, nous étions convoqués aux nouveaux locaux de Vidéotron sur Sainte-Catherine, près de Peel. Une affaire spectaculaire dont vous pouvez deviner le design techno du trottoir.

Depuis quelques jours, j'ai remarqué que le mot «Romania» apparaissait souvent, sur des t-shirts et des affiches. On nous suggère «d'explorer le jardin des Carpathes».

Est-ce que Lucian a quelque chose à voir là-dedans?

«Oui, j'ai signé un contrat de trois ans avec le bureau du tourisme de Roumanie. Je suis porte-parole avec Nadia Comaneci et Ilie Nastase. J'étudie aussi des possibilités de combats à Bucarest. C'est prometteur.»

Voici Lucian l'homme d'affaires. Il a toujours dit qu'il voulait sortir de la boxe en santé et en moyens, c'est pourquoi il est si dédié à la tâche. (En passant, les jeunes, Ilie Nastase est un grand joueur de tennis d'une autre époque. C'était au temps où les tennismen étaient un peu fous, pensez à John McEnroe, et Nastase ne donnait pas sa place. Il était, comme on dit, haut en couleurs.)

Nous étions très tassés dans le hall d'entrée de Vidéotron qui n'est pas fait pour accueillir une centaine de personnes. Mais Vidéotron présente le combat au Québec et l'argent parle plus fort que les pauvres travailleurs que nous sommes.

L'ambiance se prêtait au bavardage.

Stéphan Larouche, à propos du camp d'entraînement en Floride: «C'est d'abord pour que Lucian puisse se concentrer sur l'entraînement, loin de toutes ses obligations et distractions à Montréal. Je ne veux pas paraître prétentieux, mais la vie est beaucoup plus simple en Floride l'hiver. On met des gougounes et des culottes courtes et on les garde toute la journée. On n'a pas à déneiger la voiture et la réchauffer. On est toujours au sec... Je racontais ça à ma blonde à mon retour, elle avait le visage long. Elle m'a dit qu'il a fait mauvais ici...»

Ça va, Stéphane, on a compris.

Bernardo Checa, l'entraîneur panaméen de Brian Magee: «Oui, nous avons décelé des faiblesses chez Lucian Bute, mais je ne vous les dirai pas. Nous avons un moyen d'éliminer sa longue portée. Ça ne l'avantagera pas dans ce combat.»

Brian Magee: «Je suis toujours le négligé, ça ne me dérange plus. Je suis souvent allé me battre dans le pays de mon adversaire et j'ai surpris beaucoup de monde. Nos deux carrières ont besoin d'une victoire pour continuer. C'est simple...»

Pat Magee, gérant de Brian Magee: «On me dit qu'il y a plusieurs boîtes de strip-tease dans le coin. Malheureusement, c'est trop tard pour moi.»

Voici une citation qui nous a été rapportée d'Angleterre. Elle est de Carl Froch, un des meilleurs super-moyens et mi-lourds au monde: «Lucian Bute ne mérite pas de porter le titre de champion. Il n'a affronté personne de sérieux. Ce n'est pas un boxeur important sur la scène mondiale.»

Voilà qui va faire plaisir à Bute. Et le motiver...

Stéphan Larouche: «Brian Magee est un bonne personne. Son entourage et lui sont du bon monde, modestes et respectueux. Il me fait penser à Librado Andrade. Dans l'arène, il faut toujours se méfier de ce genre de bons gars. Ils sont prêts à souffrir, ce sont des travailleurs honnêtes.»

Rappelons que Brian Magee est champion d'Europe et classé cinquième dans l'IBF. Pour Bute, il s'agit d'une défense de titre optionnelle et de sa septième défense de couronne.

Le business de la violence

Il ne fallait pas s'attendre à de grandes remises en question lors de la rencontre des directeurs généraux de la LNH en Floride. On a finalement obtenu du blabla et de la poudre aux yeux. Encore moins que les plus modestes espérances.

Voici une ligue qui vient de confirmer qu'elle fait dans le business de la violence.

C'est un choix désolant pour nous qui aimons le hockey.