Il s'agit peut-être du plus grand tabou de la société québécoise, où chaque village digne de ce nom a son église et son aréna.

La nouvelle est parue hier: Albert Leblanc, un prêtre de 81 ans qui a oeuvré dans les provinces maritimes, est accusé d'agression sexuelle par trois hommes maintenant dans la quarantaine.

Le reportage télé nous montrait ensuite plusieurs photos et la plupart étaient des photos d'équipes de hockey, des groupes de jeunes posant avec fierté, sur la patinoire, dans des vestiaires... On y voit chaque fois un souriant jeune prêtre, M. Leblanc, et on précise qu'il était «très connu» comme entraîneur.

Entraîneur de hockey dévoué et prêtre... des alibis parfaits dans une société où la religion était très puissante.

Et pourtant, la plupart d'entre nous qui avons pratiqué le hockey au niveau mineur, c'est-à-dire la majorité des jeunes d'une génération comme la mienne, ont eu vent de tels incidents, en ont été des témoins ou victimes. Il était impossible de ne pas être au courant.

Les plus chanceux avaient des parents alertes. Les jeunes laissés à eux-mêmes, ceux de familles monoparentales par exemple, étaient les plus vulnérables. Nous le savions tous, mais nous nous mêlions lâchement de nos affaires.

Le temps a passé et la pratique du hockey, devenue très chère, a beaucoup diminué chez nous. D'autres sports ont pris sa place. Mais le phénomène demeure.

Les tribunaux sont saisis de façon régulière de cas d'entraîneurs de hockey prédateurs, mais aussi de responsables de natation, soccer, baseball... Dans des quartiers défavorisés comme dans des banlieues propres.

Ce sont souvent des gens au-dessus de tout soupçon, des gens à qui les parents faisaient confiance et qu'ils côtoyaient, des gens qui sont des parents eux-mêmes, des policiers, des éducateurs...

À une époque, les prêtres avaient le beau jeu, mais il y a moins de prêtres et l'Église a perdu de son autorité. Les hommes, par contre, n'ont pas changé.

Encore aujourd'hui, il faut des parents alertes et, surtout, présents. Je suis toujours surpris de les entendre déclarer à la télé qu'ils «n'auraient jamais pensé que telle personne...»

Ne soyons pas naïfs. La pédophilie ne disparaîtra pas et le sport demeure pour elle une porte ouverte.

Il y a des choses devant lesquelles on ne doit pas craindre de paraître suspicieux. On ne doit pas hésiter à poser des questions sur des personnes qui, hélas, ne le méritent pas. Ceux-là vont comprendre.

Capitaine Kirk

Ainsi, Kirk Muller veut devenir entraîneur-chef, ce qui est tout à fait légitime. Une autre perte pour le CH, puisque Muller est très actif derrière le banc et semble très apprécié par les joueurs. On le voit à leur sourire et à leur façon de l'écouter.

Il serait par contre ironique de le voir remplacer Jacques Lemaire au New Jersey, parce que Muller, ancien capitaine des Devils, avait quitté le club en claquant la porte. Nous avions eu vent d'un incident public où le Capitaine Kirk, qui avait largement contribué à mettre la jeune organisation sur la bonne voie, avait vertement engueulé le propriétaire. Il passait pour un garçon explosif à l'époque.

Le CH en a profité et nous avions accueilli à Montréal un homme charismatique et très affable. La rumeur voulait que sa femme d'alors et d'aujourd'hui avait fait de lui une personne plus raisonnable.

Dans la finale de 1993, Kirk Muller, avec Damphousse et Carbonneau à l'avant, avait été un des principaux responsables de la dernière conquête de la Coupe Stanley.

Pour les jeunes: quand le CH gagne la Coupe, notre ville... et puis tiens, je vous souhaite seulement de le vivre une fois de votre vivant, ce qui n'est pas garanti.

Sous pression

Les amateurs de soccer se souviennent de Ruud Gullit, la star néerlandaise qui a connu une carrière plus ou moins brillante comme entraîneur. Il a perdu son dernier poste chez le Galaxy de Los Angeles il y a trois ans.

Gullit est de retour sur les lignes de côtés et on devine qu'il a besoin de travailler parce qu'il a accepté l'offre d'un petit club de Tchétchénie, le Terek Grozny.

Et on est certain qu'il a besoin d'argent quand on apprend que le propriétaire de l'équipe est nul autre que le président Ramzam Kadyrov, l'un des plus cruels et brutaux despotes de la planète.

Parlez-moi de travailler sous pression.

Les bonnes causes du week-end

Les Carabins de l'Université de Montréal vous invitent à leur party annuel du Super Bowl au CEPSUM dimanche prochain à compter de 16h.

Il s'agit d'une grosse fête avec musique live, écrans géants et des footballeurs qui agissent comme serveurs. L'endroit idéal pour causer football avec Danny Maciocia et d'autres mordus.

Le prix d'entrée est de 10$ et tout ça est prévu pour une bonne cause, le sport étudiant.

La veille, les Stars de Montréal, notre équipe de hockey féminin, recevra ses grandes rivales de Boston à 15h dans le cadre d'un week-end dédié à la lutte contre le cancer du sein. Il y aura huit olympiennes sur la patinoire ainsi que du rose un peu partout.

L'entrée est gratuite et un encan silencieux est prévu.

À l'aréna Étienne-Desmarteau de Rosemont.