De mémoire de vieux chroniqueur de hockey, je ne me souviens pas d'avoir vu le CH perdre quatre joueurs en une période.

Cammalleri, Pacioretty, Halpern et Subban sont tombés au combat en 20 minutes, mardi à Buffalo, le dernier étant le seul à revenir presque en bonne condition. Halpern, frappé à la tête, a soigné ses étourdissements sur le banc, les deux autres sont perdus pour quelque temps.

On a vu une sorte de stupéfaction sur et derrière le banc des joueurs, qui montrait de grands espaces vides.

Tout ça pour vous dire qu'une saison de hockey peut subitement prendre un virage dramatique, surtout pour une équipe, comme la nôtre, qui se bat pour rester dans le peloton.

On ne se le souhaite pas, bien sûr, mais le CH est déjà fragile, capable du meilleur comme du pire, inconstant, pas très robuste et il ne doit pas rester beaucoup de réserves de qualité à Hamilton.

Il va falloir que chacun en donne plus, comme ils disent, mais nos p'tits gars en ont-ils encore à donner?

À long terme, cette formule vide ne tient pas la route.

Les mots du hockey

Parmi ceux qui m'irritent, il y a l'expression «alimenter son coéquipier», qui est une affreuse traduction de feed your wingers.

En plus de faire passer son coéquipier pour une bête d'élevage, ce n'est pas beau, mais on l'entend toujours dans nos médias et cette horreur fait maintenant partie de notre vocabulaire de hockey.

Il y en a pourtant de jolies expressions de patinoire qui sont passées dans notre langage quotidien, comme «Je te fais une passe sur la palette» qui signifie «Je te fais une faveur», ou bien «Va dans les coins», c'est-à-dire «Un peu de courage, mon ami».

Section Rosemont

Tous ceux, et nous sommes nombreux, à avoir donné leurs premiers coups de patins, frappé leurs premières chandelles ou bécoté leur première blonde au parc Beaubien seront contents de savoir que ce vénérable et joli espace vert accueillera pour une deuxième année un original tournoi de hockey.

Il a suffi à Nicholas Brabant et ses amis d'afficher une invitation sur un mur du vieux chalet: équipes demandées, inscription 100$, profits versés aux Loisirs Saint-Marc (où votre chroniqueur préféré a fait de brillantes études primaires à l'école du même nom).

Et la Classique Beaubien est née.

«L'an dernier, c'est l'équipe de la rue d'Iberville qui a gagné. Les joueurs représentent leur rue ou leur institution. Il y a une équipe de la Caisse Pop, une autre de la Banque Nationale, celle des élus menée par le maire François W. Croteau (blessé au tendon d'Achille cette année). L'argent sert à financer le Camp d'été des Loisirs Saint-Marc», mentionne Brabant.

Le tournoi aura lieu de 10h à 17h, le 6 février, juste avant le Super Bowl, et il coïncide avec le Carnaval de Rosemont, qui n'existait pas de mon temps. On n'arrête pas le progrès.

«Il y a du chocolat chaud, du hockey, des activités et des jeux pour les enfants. On attend 12 équipes, soit le double de l'an passé», poursuit Brabant.

Et il n'est pas trop tard pour inscrire votre bande de la rue Bellechasse ou de la 7e Avenue via le www.classiquebeaubien.yahoo.ca ou la page Facebook Classique Beaubien.

Notez que le Dairy Queen de la rue Beaubien, une institution locale où nous nous sommes gavés de junk food, demeurera fermé jusqu'au printemps, que Joe le Roi de la patate, un autre haut lieu de gastronomie, n'existe plus et que le Grand Antonio, qui avait ses habitudes dans le coin, nous a quittés pour un monde meilleur.

Seule la Taverne Donald Duck, à une époque quartier général de cégépiens et de leurs profs, a survécu, allez savoir pourquoi.