Dans un monde idéal, Mike Cammalleri serait pénalisé beaucoup plus sévèrement. Un coup de bâton au visage, même léger, est une aberration. Il s'agit d'un geste qui va à l'encontre du code du sport et du respect de l'être humain. Et puis c'est très laid comme action.

Il n'y a que dans la LNH que ces choses-là sont tolérées.

Pour les jeunes amateurs de hockey, rappelons les origines de la bagarre sur glace. Les dirigeants de la LNH voulaient absolument enrayer l'utilisation du bâton, une arme potentiellement mortelle, dans un conflit. Le raisonnement était le suivant: si vous êtes vraiment fâché, ce qui est normal dans un sport aussi violent, vous laissez tomber le bâton, vous vous battez à coups de poing et vous n'avez que cinq minutes de pénalité.

L'idée était de protéger les joueurs.

Mais les hommes d'affaires américains se sont aperçus que les bagarres attiraient des spectateurs et ils ont fermé les yeux. Des clubs comme les Flyers de Philadelphie en ont fait leur image, leur brand, qui vend toujours très bien.

Et puis certains entraîneurs se sont servis des bagarres pour intimider leurs adversaires. Leurs rivaux ont embauché des bagarreurs pour protéger leurs joueurs étoiles et nous nous sommes retrouvés dans un cercle vicieux.

Guy Carbonneau voulait une équipe sans goon et c'est tout à son honneur. Mais Bob Gainey a quand même embauché Georges Laraque.

Quant à Cammalleri, on peut le comprendre un peu. Il est tout petit et il y a des choses qui peuvent vous tomber sur les nerfs dans le feu de l'action. Comme un coup salaud et douloureux de la part d'une recrue, en match hors concours, que l'arbitre n'a pas vu.

On perd son sang-froid, surtout si cette journée-là, on n'est déjà pas de bonne humeur pour d'autres raisons, et on gaffe.

Sauf qu'une seule partie de suspension, c'est une autre gaffe.

Georges le chanceux

Cruel retour à la vraie réalité dans une émission de téléréalité: Georges Laraque peut se compter chanceux aujourd'hui. Le coup de patin qu'il a reçu dans le front aurait pu l'atteindre dans l'oeil.

Tout ça pour vous dire que le patinage artistique, ce n'est pas pour n'importe qui, surtout si on tient à faire tournoyer sa partenaire au-dessus de sa tête. Il faut des années d'apprentissage.

D'autres hockeyeurs ont brillé dans cette émission, dont Stéphane Richer, qui est une force de la nature en plus d'un patineur extraordinaire. Mais le risque est toujours là.

Après cet affreux accident, voyons si les prochains seront toujours aussi aventuriers.

La conquête des étagères

Du nouveau dans le dossier des produits dérivés du Canadien: vous pouvez vous procurer une banque à sous en forme de Coupe Stanley. Pour encourager les enfants à épargner, sans doute.

Une autre banque à sous a la forme d'une grosse Molson et je me demande quel message le glorieux club nous envoie. Épargnez pour acheter plus de bière?

Enfin, il y a une paire de gants de ski aux couleurs que vous connaissez. Des gants de ski? Vous direz que ces gens-là n'en ratent pas une, mais vous auriez tort.

Le Canadien est en concurrence avec les produits dérivés de l'Halloween dans la conquête des étagères chez Jean Coutu.

Alors, messieurs du marketing du CH, est-ce qu'il faut vous faire un dessin?

Des citrouilles et des sorcières bleu-blanc-rouge? Les fantômes du vieux Forum en peluche, made in China?

On ne sera pas toujours là pour vous aider...

Tons enflammés

Rocket, mon fiévreux poisson rouge, écrivait une lettre au commissaire Gary Bettman à la défense de Mike Cammalleri, son passé impeccable et tout...

«Tu ne croiras pas ça, Rocket, je viens de traverser le parc Laurier et j'ai vu un groupe de Français en train de jouer à la balle-molle. Ils ne ramèneront pas les Expos, même qu'ils auraient besoin d'un peu de coaching, mais ils s'amusaient comme des gamins...

- En as-tu profité pour admirer l'harmonieux éventail de tons enflammés?

- Pardon? Ah oui, les feuilles, bien sûr. Et puis en rentrant, je suis passé devant un restaurant végétarien, ou bio, ou même pire, dont le slogan est «L'art de manger la vie».

- Et moi qui croyais que c'est la vie qui nous mangeait, un peu plus chaque jour...

- Dis-moi, Rocket, as-tu bu?»

Photo: Bernard Brault, La Presse

Mike Cammalleri s'est fait justice avec son bâton, samedi, contre les Islanders. L'attaquant du Canadien a reçu une punition clémente de la Ligue nationale: une suspension d'un match.