Ainsi donc, le bon vieux Ryan Walter, coéquipier, mari et père modèle, celui qui organisait les offices religieux quand le CH était à l'étranger, a été nommé entraîneur-chef de l'équipe nationale de hockey féminin.

Notre amie Caroline Ouellette, orgueil de Rosemont, l'a rencontré hier lors d'une conférence de presse tenue à Calgary.

«C'est la première fois que l'équipe nationale nomme un homme entraîneur-chef. Nous avons déjà eu un gars comme entraîneur adjoint.

«J'ai rencontré Ryan Walter aujourd'hui, je trouvais qu'il était un leader quand je regardais les matchs du Canadien. J'étais petite à l'époque.

«J'ai assisté à une de ses conférences il y a quelques années et j'ai aimé ses dons de motivateur.»

Comment les filles ont-elles réagi?

«Elles sont très ouvertes. Il faut dire qu'un changement de style sera le bienvenu. Plusieurs filles avaient de la difficulté à s'adapter à la méthode autoritaire de Melody Davidson. Melody a fait des choses géniales, elle nous a bien organisées et nous a menées à la victoire, mais elle était très sévère.

«Elle demeure avec l'équipe comme dépisteur au Canada entier. Elle a de grandes compétences. Elle pourra aider Ryan à s'installer.»

Caroline et ses coéquipières ouvriront un camp d'entraînement à Calgary en vue du tournoi des Quatre Nations (Canada, États-Unis, Suède, Finlande) qui aura lieu à Terre-Neuve en novembre.

Les filles espèrent «une nouvelle approche», ce qui en dit plus qu'il n'y paraît.

Elles n'ont pas à s'inquiéter. Je ne vois pas Ryan Walter, un des hommes les plus doux du monde, devenir un dictateur...

Go! Habs! Go! déjà...

Le hockey de la LNH est à peine revenu dans notre sphère d'attention et il y a déjà un match ce soir, contre les Bruins de Boston. Après quatre jours d'entraînement...

Ce non-sens sportif constitue en même temps une arnaque pour le détenteur d'un abonnement saisonnier qui doit payer le fort prix pour voir un match sans intérêt.

Si vous demandiez à n'importe quel entraîneur s'il préférerait poursuivre l'entraînement, il ne répondrait pas ou éviterait la question pour ne pas déplaire aux autorités. Une équipe minable a bien plus besoin d'apprentissage que de matchs amicaux.

Autour de la NFL, les pressions sont de plus en plus fortes pour éliminer ces matchs hors concours qui causent de nombreuses blessures dans un sport aussi violent. Des spécialistes ont donné raison à Brett Favre de s'être présenté au camp d'entraînement des Vikings du Minnesota deux semaines après ses coéquipiers.

Injure au sacro-saint esprit d'équipe? Non, simplement le gros bon sens pour un athlète de plus de 40 ans qui n'a pas besoin de quelques taloches de plus.

Il y a tout de même un côté positif à ces matchs hors concours arrivés beaucoup trop vite: ils ralentissent un petit peu l'attaque de surinformation dont nous sommes victimes dans les médias.

J'ai vu des dizaines de camps d'entraînement et on trouve chaque année les mêmes personnages: le vétéran qui a connu une mauvaise saison et qui «doit prouver des choses», des entraîneurs qui «aiment ce qu'ils voient» - affreux anglicisme traduit de I like what I see -, le jeune qui doit «mériter son temps de glace», le jeune qui est fier de jouer avec le Canadien, «l'équivalent des Yankees»...

Les mêmes histoires à chaque automne, on n'a qu'à changer les noms.

Jacques Martin: «Assurément, je vois Eller... Il peut jouer au centre ou à l'aile et ça lui donne un avantage. En général, les joueurs de centre peuvent jouer à l'aile et bla bla bla...»

Je ne blâme pas Jacques Martin, un artiste de la déclaration somnifère, ni les collègues qui lui posent toujours les mêmes questions. Ils ont tous un travail à accomplir.

Le problème vient de vous, chers amateurs de hockey, qui n'en avez jamais assez. Si le CH inonde nos ondes, c'est qu'il y a une demande.