Jeudi dernier, j'ai assisté au match des Carabins de l'Université de Montréal contre le Vert et Or de Sherbrooke en compagnie de Jacques Dussault, l'ex-entraîneur-chef des Carabins, et de Jean Saint-Onge, son collègue de la SRC.

Aussitôt que le match a commencé, Dussault nous a un peu quittés pour se rendre dans une sorte d'univers parallèle. Il n'avait d'yeux que pour le match, il commentait, critiquait, expliquait, essayait de prévoir, notait les erreurs... et revenait régulièrement sur le travail des arbitres.

Nous écoutions, fascinés par tant de connaissances et d'informations. Il s'agissait d'un cours de football comme j'en souhaite à tous les amateurs de ce sport.

Les coachs de football sont ainsi faits et ne changent pas quand ils ne dirigent plus d'équipe. Ils se voient toujours le long des lignes de côté à essayer de tout prévoir et de prendre les bonnes décisions. Un métier fascinant, tout près d'une drogue en fait...

Saint-Onge a eu le commentaire suivant: «Si jamais une équipe d'école secondaire de Saint-Meumeux lui téléphonait pour dire qu'elle a besoin d'aide, il serait là le lendemain.»

Bénévole, en plus.

Danny Maciocia, gagnant de la Coupe Grey en deux occasions à la tête des Eskimos d'Edmonton, a récemment été congédié de son poste de directeur général de l'organisation après huit ans de service dans la capitale de l'Alberta.

De retour dans sa ville natale, on le trouve déjà au poste d'entraîneur adjoint au collège André-Grasset, du nord de la ville, pour aider un vieux copain, Tony Iadelucca, qui dirige l'équipe de football de niveau AA.

«On est tous pareils, c'est une maladie», a dit Maciocia.

«Je ne regarde jamais le ballon, je regarde tous les joueurs qui travaillent autour...

«À Grasset, je suis coordonnateur de l'attaque et je m'occupe des unités spéciales. J'ai surtout du plaisir. Je retrouve le football sans le business. Les jeunes veulent apprendre, ils sont prêts à tout, ils font tout ce qu'on leur demande. J'avais oublié ce monde-là.

«Et puis je n'avais jamais dirigé une équipe de sport scolaire, ni au collège ni à l'université. C'est un nouveau milieu pour moi, c'est intéressant.»

Le parcours de Maciocia n'est pas banal. Il a fait ses débuts au football civil avec les Cougars de Saint-Léonard et... Tony Iadelucca. Il a dirigé des équipes de toutes les catégories. Puis un grand saut comme adjoint chez les Alouettes et la LCF.

En 2002, il est devenu entraîneur-chef des Eskimos.

«J'ai quitté Montréal et les Alouettes à regret, mais je voulais me prouver des choses. Montréal a toujours été ma ville et je m'en ennuyais. Mais il fallait faire des sacrifices.

«Je suis content d'être ici, de prendre du temps avec ma famille - Maciocia a des filles de 10, 6 et 2 ans -, d'aller voir des spectacles, de sortir en ville...

«À la fin de la saison de football, je vais penser à la suite. À 43 ans, j'ai d'autres objectifs. J'ai moins de choses à me prouver. La Coupe Grey, c'est fait!

«Ma priorité est à Montréal, mais je ne ferme aucune porte.»

Je me souviens d'un Danny Maciocia très malheureux lors d'un passage des Eskimos à Montréal il y a quelques années. Les médias de l'Alberta lui faisaient la vie dure. Il m'avait parlé, entre quatre yeux, de journalistes malhonnêtes... Le monsieur bouillait à l'intérieur.

Hier, quand il m'a rappelé, il s'en souvenait: «Étant donné que tu es un journaliste de Montréal, on peut se parler.»

Danny Maciocia ne retournera pas dans l'Ouest canadien, à mon avis. À moins de recevoir une offre très intéressante.

Mais si jamais les Alouettes ont besoin d'un entraîneur avec de l'expérience dans la LCF...