Le Marathonman était au parc Lafontaine, pour son premier de six marathons en six jours, son 212e depuis le début de l'année. Vous savez peut-être que ce Flamand de 49 ans a décidé de courir un marathon par jour pendant un an. Il veut éveiller le public du monde à l'activité physique.

Stefaan Engels, qui s'exprime en anglais, - «tous les Belges apprennent le français à l'école mais les Flamands ne l'utilisent jamais» - est un monsieur rigolo qui ne se prend pas au sérieux et qui invite les gens à faire un bout de chemin avec lui. Ils étaient une dizaine hier, dont quelques enfants, à courir avec lui.

À quoi on pense quand on court quatre heures par jour?

«Au début, j'ai commis l'erreur de trop penser. J'ai appris à ne penser à rien, à écouter ma musique...»

Quelle sorte de musique?

«Il y a de l'alternatif, du rock, du blues et du classique. Toujours les mêmes pièces, je ne change jamais. Il s'agit de créer une répétition. Parfois, certaines de mes chansons me ramènent chez moi, à Gand.»

Vous direz qu'à 4 heures 15 minutes, le tempo est un peu lent. Sachez que le meilleur temps d'Engels est de 2:57 et qu'il a fait du triathlon. Mais à un marathon par jour, il faut saluer bien bas son 4:15.

Avant de passer par Montréal, Engels a couru à Barcelone, Madrid, Rotterdam, Düsseldorf et Torhout (un village belge). Il terminera la semaine en participant au marathon de Montréal avec le grand public de coureurs, marcheurs, cyclistes, patineurs à roues alignées et autres plus inventifs.

Que saviez-vous de Montréal?

«Je savais que les gens parlaient français et anglais, c'est tout. Ce matin, j'ai découvert le sirop d'érable et je vais en mettre sur mes crêpes pour le reste de ma vie.»

En bon Belge, Stefaan «aime beaucoup» la bière, ce qui n'est pas une mauvaise idée quand on dépense autant d'énergie. Les nutritionnistes qui l'accompagnent ajouteraient sûrement: «De la bière, pas des boissons gazeuses sucrées.»

Le Marathonman est accompagné de sa femme qui parle français, lui sert d'interprète s'il le faut et court un peu à ses côtés. Le couple est accompagné de représentants de la compagnie PronaKal qui travaille avec des médecins et des hôpitaux pour combattre l'obésité, entre autres maladies. «Nous commanditons Stefaan parce que nous avons des affinités. Nous voulons convaincre les gens de bouger et de changer certaines mauvaises habitudes», nous dit l'un des représentants de PronoKal.

On nous sert aussi le joli slogan: We must move and move the world...

Stefaan Engels est donc environ aux deux tiers d'atteindre son objectif. Ce matin, il lui restera à courir 153 marathons sur les 365 prévus. Et c'est un peu monsieur tout le monde. Il est asthmatique et dans sa jeunesse les médecins lui interdisaient l'activité physique.

«Après huit mois, j'ai adopté une nouvelle philosophie pour me motiver. Après cette année 2010, le reste de ma vie devrait être facile... Après m'être donné tant de mal et avoir autant souffert...»

Après le marathon de Montréal, dimanche, Stefaan Engels se rendra à Mexico et recommencera son manège, avant de courir le marathon de Mexico.

Si vous passez au parc Lafontaine cette semaine - il fait le tour neuf fois sur un parcours en huit, - il faut le saluer et l'encourager. Stefaan est très sympathique.

Et pourquoi pas faire quelques kilomètres à ses côtés?

Bravo quand même...

Je ne suis pas très course automobile, j'ai regardé pendant quelques minutes à la télé, mais j'ai bondi et applaudi quand Andrew Ranger a tassé un concurrent qui venait de lui faire un coup salaud et remporté sa course.

J'ai applaudi, surtout quand il a dit «c'est chez moi ici, on ne me fait pas ça.»

Et puis j'ai réfléchi et je me suis dit que si j'avais applaudi, il y a des milliers d'ados qui ont applaudi aussi et parmi ces milliers d'ados, il y a aura sûrement quelques-uns qui vont s'énerver au volant de leur Honda Civic sur les routes du Québec. Il s'en tue à chaque week-end ou à peu près.

Espérons que ces ados ont regardé la course avec leurs parents et que ces derniers leur ont appris que la route et la rue ne sont pas des pistes de course.

Le grand problème est là, à mon avis.