Nous savons tous ce qui se passe dans la Petite Italie et dans la communauté italienne quand les Azzuri jouent en Coupe du monde. Mais qu'est-ce qui se passe dans la communauté paraguayenne pendant ce temps? Y a-t-il une communauté paraguayenne à Montréal?

Promenade dans une petite enclave latino, le quadrilatère Jean-Talon-Bélanger-Saint-Hubert-Saint-Denis, recommandée par une dame qui sert une excellente langue de boeuf rue Saint-Laurent plus au sud. «C'est là-bas qu'il y a plus de Latinos...»

Il y a ça de bon avec la Coupe du monde de soccer, on rencontre des gens intéressants, on découvre des plats aussi intéressants et on écoute le match en espagnol avec des commentateurs hystériques.

Départ du coin Saint-Denis-Bélanger, de pupuserias en cafés latinos, beaucoup de Mexicains, mais pas de Paraguayens en vue. Il n'y en a pas beaucoup, me dit-on. C'est un petit pays. Mais il y en a. Et on se questionne, on réfléchit, on demande à l'autre, on se fend en quatre pour vous rendre service...

On revient toujours au même endroit: la brasserie en face de la station de métro Henri-Bourassa. Quand leur équipe joue, ils se réunissent là.

Direction Henri-Bourassa, donc, et on trouve facilement l'endroit grâce aux drapeaux paraguayens qui flottent au-dessus du trottoir. Sauf qu'à l'intérieur, pas de Paraguayens. Quelques dizaines de spectateurs, plusieurs Latinos, mais pas de Paragouailles.

Ils viennent souvent, mais aujourd'hui, à cette heure, ils travaillent, me dit le patron.

Nous savons tous qu'aucun Italien ne travaillait hier à cette heure. Même les ados sèchent les cours, avec l'autorisation de leurs parents. Bizarres Paragouailles, qui travaillent le Grand Jour... Ils ressemblent à quoi? Au cas... Ils ressemblent à des Argentins? Ah bon...

J'ai décidé de mettre fin à la recherche et de regarder le reste du match sur place. Les autres clients m'expliquaient que le Paraguay a une bonne petite équipe qui a battu l'Argentine et le Brésil en matchs préparatoires. Une bonne petite équipe qui joue sans complexe.

Mais contre l'Italie, c'est quand même 0-0, non?

Et bien non, c'est 1-0 Paragouaille!

Je me suis mis de leur côté et j'ai souhaité une défaite de l'Italie. Pour la ramener sur terre. Il n'y a rien de plus arrogant qu'un Italien champion du monde. Pour un Italien, il y a seulement un pays sur la terre, un pays avec une grande banlieue. Je le sais parce que je suis à moitié italien par ma mère.

Les Italiens font tout mieux que les autres, n'est-ce pas, mamma? La bouffe, le café, la crème glacée, le foot, la course automobile, les automobiles, les motos, la mode, le design, les souliers, avec des semelles tellement minces que si on met le pied sur un cinq cents, on sait s'il est pile ou face... Et puis les Italiens ont tout inventé, tout construit avant les autres...

Et c'était maintenant 1-1. De Rossi. Et le Paragouaille a eu du mal à s'en sortir avec un match nul. La télé montrait les gens sur les trottoirs de la Petite Italie. Petit sourire malicieux, pas de problème, c'est normal, on s'échauffe, le tournoi est long, vous allez voir... Avec les gestes et les sourcils connaisseurs qui vont avec.

Dimanche, les Italiens affronteront les All White de la Nouvelle-Zélande, une des équipes faibles du tournoi.

Première surprise

Si les invisibles Paraguayens avaient battu les champions du monde, ils auraient causé la deuxième surprise de la journée. En matinée, les athlètes sculpturaux du Cameroun, ces grands hommes musclés à perfection, qui sautent plus haut et courent plus vite que les autres, ont perdu 1-0 contre des petits Japonais, qui doivent avoir des bleus un peu partout aujourd'hui. Mais qui ont beaucoup de courage.

C'est beau, la Coupe du monde de soccer.

Pascal-Dawson: le 14 août!

Grande nouvelle dans la boxe locale et internationale. Jean Pascal affrontera Chad Dawson pour le championnat de la WBC chez les mi-lourds (175 livres). Chad Dawson est classé parmi les 10 meilleurs boxeurs au monde livre pour livre.

Le 14 août, au Centre Bell.