La pesée officielle du combat entre Librado Andrade et Éric Lucas a eu lieu presque sur le trottoir de la Grande-Allée, sur la terrasse du Maurice Nightclub, le bar branché de Québec. Le Maurice était autrefois le Club Renaissance de l'Union nationale et de Maurice Duplessis. Je croyais que c'était en l'honneur du grand journaliste Maurice Dumas.

La pesée a été suivie par un party des années 1980, tout près du Dagobert, dont les fêtards plus âgés se souviennent. Une belle fête qui a attiré des centaines de personnes par un temps superbe. Québec et InterBox savent promouvoir un événement. Sur le trottoir, Lucian Bute, qui est toujours disponible pour une jasette, faisait la joie des passants.

Les clans d'Éric Lucas et de Librado Andrade s'étaient entendus sur le poids de 170 livres, une non-catégorie. Les deux boxeurs ont fait osciller l'aiguille de la balance - et non pas la balance elle-même, comme j'ai lu récemment - à un peu plus de 169 livres.

(En passant, Éric Lucas aura 39 ans demain et non pas 40 comme je l'ai écrit, hier. Je ne voudrais pas qu'Éric se fâche. Pardon, Éric, ça n'arrivera plus.)

J'ai dit un temps superbe, et non caniculaire. Le temps est un peu schizophrène à Québec. Il peut faire très, très chaud à midi et carrément frisquet à 14h. Pas étonnant que les Québécois soient si résistants.

Autre constatation: alors que Montréal est envahie par des touristes de France, Québec a toujours son armée de touristes anglophones. Ils sont partout, en couple ou en groupe, de tous les âges. On les reconnaît à leur accoutrement et parce qu'ils parlent un peu plus fort que nous. Ils achètent aussi des faux souvenirs autochtones qu'on trouve partout dans les quartiers touristiques, des petits canots d'écorces, des petites squaws, des castors, des t-shirts avec un loup sur le devant...

Et puis, bien sûr, Québec est aussi une victime de l'épidémie de jeux de mots commerciaux. Comme l'atelier de couture L'Idée à coudre, la clinique dentaire KyRi et ce restaurant qui offre les huitres à 1$ pendant nos 4 à huitres...

Les pognez-vous?

L'Impact est rose...

Mercredi soir, au Boudoir, un autre bar branché, un écran montrait le match de l'Impact contre Vancouver. Nos gars portaient des uniformes rose bonbon.

Pourquoi, mon Dieu?

La réponse est bien simple: pour pouvoir ajouter des maillots roses dans leur boutique de souvenirs. Imaginez toutes les petites filles qui vont en demander un à leurs parents. Qui vont en exiger un, en fait.

Ils veulent notre peau, du moins celle du cuir de notre portefeuille.

Curieusement, InterBox n'a pas pensé à des t-shirts Lucian Bute ou Éric Lucas. Ils en ont, mais ils les gardent pour leur personnel.

Monsieur Bédard, ils feraient fureur dans le public.

Les Capitales sont là!

Rencontré par hasard, le bon vieux Jacques Doucet. Il reprenait du collier, hier soir, à la description des matchs des Capitales. C'était le match d'ouverture locale. Les Capitales ont un joueur français cette année, une espèce rare.

Si vous êtes un amateur de balle, vous devez faire une visite au magnifique petit stade de Québec. Pour l'ambiance et le décor aussi.

Il y a un gars dans le champ droit qui accroche les 0 ou les 1 en carton après chaque manche. On ne fait pas plus baseball.

Photo: Laetitia Deconinck, Le Soleil

Librado Andrade et Éric Lucas se sont regardés dans les yeux une dernière fois, hier, lors de la pesée officielle, avant leur affrontement de ce soir, à Québec.