Nous vivons dans une drôle de ville où les médias sportifs nous ont cassé les oreilles pendant deux jours parce que Mathieu Darche s'est entraîné dans le premier trio. Entraîné, un jour, pas joué. Et que Benoît Pouliot était dans le quatrième trio.

Arrêtez la planète, il se passe quelque chose de grave!

Mike Ribeiro a été laissé dans les gradins, lundi à Dallas, parce qu'il avait raté un rendez-vous d'équipe. Imaginez si cela s'était produit à Montréal. Il aurait été question de commission d'enquête. Ses groupies dans les médias se seraient immolés par le feu sur la place publique.

Tout ça pour vous dire, une fois de plus, que Ribeiro, un garçon pas très discipliné et vulnérable aux tentations, n'aurait jamais atteint son plein potentiel s'il était demeuré avec le Canadien. Tout comme Guillaume Latendresse. Il y a des joueurs qui ne seront jamais capables de gérer le statut de vedette francophone à Montréal.

Même mes voisins portugais, qui connaissaient bien Ribeiro, m'avaient dit que l'échange était une bonne chose pour lui, pour sa jeune famille et sa carrière.

Un bel accueil

Notre sympathique champion, Alexandre Bilodeau, est revenu chez lui à Rosemère hier, dans un hélicoptère piloté par Guy Lafleur. Bravo à ceux qui ont pensé à un si bel accueil. Vous imaginez... Vous montez dans l'appareil et le pilote vous tend la main. C'est Guy Lafleur.

Ça m'a rappelé qu'à l'époque où les journalistes voyageaient avec le Canadien, Lafleur avait une peur terrible de l'avion. Il enfilait quelques gins - ou vodkas, je ne me souviens plus - afin d'oublier le vol. Il se tenait tout raide sur son siège (Jacques Laperrière avait aussi peur que lui. Ils faisaient un peu pitié tous les deux).

Plusieurs années plus tard, à son restaurant, je lui avais demandé comment il pouvait piloter un hélicoptère. «Ça n'a rien à voir. En avion, on est enfermé dans une boîte et on ne voit rien. En hélicoptère, quand je suis aux commandes et que je vois tout, je n'ai aucune peur.»

Il m'avait aussi raconté qu'il était parfaitement heureux à survoler le Mississippi pour livrer des hélicoptères du Québec au Texas. J'ai oublié de lui demander s'il revenait en avion.

Et Bilodeau a eu la chance de rencontrer un des hommes les plus gentils du monde. Lafleur ne s'est jamais pris pour un autre, même pas pour Guy Lafleur.

Quand je pense à tous ces egos godzillesques - j'aime bien ce mot, mais il n'est pas de moi - dans notre milieu.

Gomez

Parlant de Guy Lafleur, je viens de réaliser que Scott Gomez, à 8 millions par année, est le joueur le mieux payé de l'histoire du Canadien. Pas Lafleur, ni Béliveau, ni Roy, ni Richard...

Gomez ne les vaut pas vraiment, mais il demeure un bon joueur de hockey. J'aime bien le voir s'emparer de la rondelle, quand le Canadien est désorganisé dans sa zone, et patiner avec l'objet, le garder longtemps, ce qui donne le temps aux autres de se ressaisir. Il est le seul à pouvoir le faire.

Et s'il ne vaut pas ses 8 millions, ce n'est pas sa faute. Gomez est en train de connaître une saison égale à ses dernières. Qu'on ne nous parle pas de déception dans son cas. Il donne tout ce qu'il a. Suffisait de mieux l'évaluer.

Le bon maire Régis

- Tu sais, Rocket, si j'étais un résidant de Québec, je n'en voudrais pas trop au maire Labeaume de nous avoir fait passer pour des naïfs et des ti-counes. Il a commis une erreur, ça nous arrive à tous. Il a été un peu grossier envers les journalistes aussi, mais ça, on est capables de le prendre...

Mon fidèle poisson rouge est un fan du maire Labeaume, à qui il ressemble un peu.