«Je me suis inscrite en hockey à l'aréna de Chambly à 8 ans. Je ne patinais pas très bien, j'étais une des rares filles, alors ils m'ont donné un équipement de gardien de but...»

Catherine Herron sera devant le but des Carabins de l'Université de Montréal ce soir pour le premier match (2 de 3) de la finale québécoise. Elle affrontera les championnes canadiennes, les Martlets, dans leur domicile de l'Université McGill.

Comme toutes les hockeyeuses de haut niveau, elle a fait ses premiers pas dans des équipes de garçons. À 14 ans, elle est passée dans une ligue de filles qui tente toujours de s'implanter. «C'était un peu une ligue de garage à cette époque.»

Mais les entraîneurs de Chambly qui lui ont donné un équipement de gardien à 8 ans avaient peut-être de bonnes raisons de le faire. Son père, Ronald, a été gardien et entraîneur des Français volants à Neuilly, en banlieue de Paris. Son oncle, Denis Herron, a gardé les buts du Canadien, des Penguins de Pittsburgh et des Scouts de Kansas City.

«Je vois mon oncle souvent, mais on ne parle jamais de garder les buts. Jamais. Mon père a été mon premier entraîneur, mais on ne parle plus de hockey maintenant. Les techniques ont changé. C'est plus facile de travailler avec un entraîneur plus jeune avec une formation récente.»

Catherine, 26 ans, est en fin de carrière universitaire. Après s'être fait connaître - «lentement» - au CEGEP Saint-Laurent, elle a passé quatre ans avec les Martlets, dont les deux dernières comme substitut de Charlene «Charly» Labonté, médaillée d'or aux Jeux de Vancouver.

Elle écoule sa dernière année d'admissibilité en participant au lancement d'une nouvelle équipe, les Carabins, qui a terminé en deuxième position avec une fiche de 13-7-1.

«On est très contentes, mais pas surprises. On a toutes embarqué dans l'aventure. L'université nous a bien soutenues, notre encadrement était très fort. Un de nos objectifs était de prouver aux dirigeants de l'université qu'ils avaient eu raison de former une équipe de hockey féminin.

«On a connu des hauts et des bas, mais on a survécu!»

Les championnes

Les Martlets de McGill ne sont pas une équipe reposante. Les Carabins leur ont livré quelques belles batailles en saison régulière, mais elles ont perdu les cinq matchs contre elles.

«Les Martlets sont habiles, elles ont du talent et un système de jeu qui est établi depuis longtemps. Les nouvelles doivent s'y adapter. C'est un gros défi pour nous.»

Les Carabins doivent tout de même aux Martlets la chance d'être invités aux championnats universitaires canadiens qui auront lieu à l'Université St.-Francis-Xavier en Nouvelle-Écosse à compter de la semaine prochaine.

«À titre de championnes canadiennes, les Martlets participent automatiquement à ce tournoi. Comme nous sommes deuxièmes au classement, nous représenterons le Québec.»

Et qu'est-ce qu'on fait après le hockey? Comme toutes ses amies hockeyeuses, Catherine souhaite continuer à jouer. «Je suis à une étape de ma vie où il faut commencer à penser à ce que je vais faire. J'aimerais être enseignante au niveau collégial. Mais avant, j'aimerais tenter ma chance en Europe. Il y a des clubs de hockey féminin qui ont des budgets étonnants. Nous avons deux Suisses chez les Carabins, alors elles pourraient m'être utiles. Il y a des possibilités en Autriche aussi.»

À Vancouver, le manque d'équipes compétitives en hockey féminin a carrément mis l'avenir olympique de ce sport en doute.

Si jamais le hockey féminin disparaît des Jeux, des milliers de jeunes filles comme Catherine Herron en auraient le coeur brisé.

À suivre.