Si l'on se fie à ce que nos savants analystes de hockey nous répètent, quand on va voler une victoire au New Jersey contre Martin Brodeur, on devrait manquer d'essence le lendemain soir pour affronter les Rangers. Il faudrait peut-être écouter les savants analystes avec un grain de sel.

Quelle drôle de petite équipe, non? Ce qui s'est passé le week-end dernier est difficile à expliquer.

Mais il suffit parfois de peu de choses pour transformer un groupe. Exit Latendresse et Laraque, arrivent Pouliot et Darche et l'ambiance change. Exit Carey Price pour deux parties consécutives et l'ambiance change.

Il me semble que Mathieu Darche est le type de hockeyeur que le CH a toujours raté. Il a pourtant été un brillant hockeyeur universitaire à quelques kilomètres du Centre Bell. C'est peut-être à cause des universités canadiennes. Elle n'obtiennent pas beaucoup de respect de la part des dépisteurs de la LNH. Ils préfèrent les boursiers des gros programmes universitaires américains. À McGill pourtant, les anciens entraîneurs de Darche le vénèrent.

Pas flamboyant, mais très intelligent avec du coeur au ventre. Un leader aussi. Il a fallu qu'il passe par d'autres clubs avant d'aboutir à Montréal, et chez lui.

Parfois, ce qu'un joueur a entre les deux oreilles et dans le ventre aide une équipe à gagner.

Voyons voir la suite. Allons-y de surprise en surprise. On veut des séries éliminatoires après tout. Même seulement une...

Passer à autre chose

Marian Gaborik, lors de la visite du Canadien à New York: «J'ai aimé mon séjour au Minnesota, mais il était temps de passer à autre chose.»

Ils disent tous ça, n'est-ce pas? Il était temps de passer à autre chose... Ils ne disent pas pourquoi ils abandonnent une équipe, une ville et leurs partisans sans remords. Réponse: parce qu'on ne satisfait plus leurs caprices. Alors, bonsoir et merci.

Voilà pourquoi votre équipe de hockey change de visages chaque année. La loyauté, c'est du passé. Vous aimiez Alex Kovalev, un beau joueur et un homme admirable, tant pis pour vous. Il est parti.

Pour ceux qui ont connu l'époque où on avait le temps de connaître des hommes et les apprécier, ce jeu de chaises musicales pour millionnaires gâche un peu le plaisir.

Ce temps-là n'est pas si lointain. J'ai vu Mats Naslund à la télé l'autre jour et je me suis presque levé pour l'applaudir. Bon vieux Mats, fidèle, courageux... Il a joué seulement un an hors de Montréal, à la fin de sa carrière (avec les Bruins). Il a toujours dit que cette transaction était le seul mauvais souvenir de sa carrière.

Passer à autre chose, mon oeil...

Bert

Ce qui nous amène à Bertrand Raymond. Il se demandait à la télé l'autre soir s'il avait plus de fierté que les jeunes joueurs de hockey d'aujourd'hui. Réponse: oui, Bert, et ça fait longtemps.

Notre collègue nous a appris la semaine dernière qu'il prenait sa retraite. Mais il n'ira pas bien loin. On le verra à la télé, on l'entendra à la radio et nous, des médias, allons encore le croiser dans des conférences de presse et des événements. Ça, c'est la bonne nouvelle.

J'ai toujours apprécié Bertand Raymond. Malgré tous ses succès, sa popularité, son influence, sa belle carrière et sa nomination au Temple de la renommée du hockey, il a gardé les pieds sur terre. L'égo en orbite, très peu pour lui.

La mauvaise nouvelle: Bertrand Raymond quitte à regret un journal qu'il a toujours bien servi et pour lequel il a travaillé très fort. Et il le quitte complètement écoeuré de la tournure des événements.

Le grand sec

Depuis deux semaines, la NFL nous assomme de championnats. De division, de section, de AFC et de NFC, de quoi nous étourdir. Des champions partout. C'est du marketing en folie.

On sait tous que le vrai champion est le gagnant du Super Bowl.

Quelque chose me dit qu'un grand sec de 6'6, que tous ceux qui l'ont connu considèrent comme un grand dadais, n'a pas dit son dernier mot. L'entraîneur de l'attaque des Colts disait hier qu'il ne faisait que lancer des idées à Peyton Manning jusqu'à ce dernier trouve des solutions lui-même.

Né pour être quart-arrière...