Si j'ai bien compris, on nous prépare un autre retour sur la rivalité Canadien-Nordiques ; ce qui nous permettra de revoir Michel Bergeron et Jacques Demers, qu'on voit quand même souvent ; Guy Carbonneau, grand acteur de la rivalité à titre de joueur - comment oublier ses engueulades avec Peter Stastny? - et aussi des gens qu'on retrouvera avec plaisir, des hommes agréables à côtoyer, comme Michel Goulet et Alain Côté, qui se font discrets.

Espérons qu'on ne tombera pas trop dans la bouffonnerie, dans les étalages d'égo - Bergeron promet de donner des trucs à Carbonneau! - et qu'on laissera la joie et la nostalgie régner.

RDS nous parle de revivre «la belle rivalité» Canadien-Nordiques. Je l'ai vécue de près, le nez dedans en fait, et je ne me souviens pas vraiment d'une «belle» rivalité. Forte, oui, intense, folle, profonde, fratricide, mais belle?

À l'époque, certains fans auraient volontiers planté des aiguilles dans des poupées portant le chandail rival s'ils avaient été certains que cela fonctionnerait. Et dans des poupées représentant certains journalistes aussi.

Des beaux-frères qui ne se parlent plus, des coups bas - souvenez-vous du stuff de junior -, des coups de poing sur la gueule, des journalistes qui laissent bomber leur neutralité pour devenir des partisans finis, du magouillage des deux côtés, des faussetés répandues, deux villes qui se regardent de travers.

Tout cela était divertissant, excitant même, mais beau? Des extraterrestres, qui auraient visité le Québec à l'époque, seraient vite retournés sur leur planète en s'interrogeant sur les moeurs des Terriens.

S'ils font ça pour une rondelle de caoutchouc, qu'est-ce que c'est quand ils se font la guerre?

En effet...

Une équipe mystère

Jacques Martin doit se poser des questions et ne pas trouver des réponses facilement. Il sait très bien que Jaroslav Halak ne fera pas de miracles pendant les 20 prochains matchs, étant lui-même un ancien gardien. Même Jacques Plante avait ses limites.

Il y a bien quelques aspects positifs sur lesquels on peut bâtir, comme ils disent, mais il y a le chiffre 50, comme dans nombre de lancers accordés ; 90 en deux matchs. Et ces chiffres sont monstrueux. Les lancers au but n'expliquent pas tout, mais il ne faut pas exagérer.

Reste qu'il y a quelque chose dans cette petite équipe qui nous permet d'espérer. Quand les Thrashers d'Atlanta ont marqué deux buts rapides en début de troisième, lundi, pour prendre les devants 2-1, je me disais que le CH venait de se vider de son air tout d'un coup et j'ai pensé 5-1 ou 6-1. Après tout, le match avait lieu à Atlanta et le CH ne risquait pas de se faire huer par ses propres partisans.

C'est à ce moment que s'est produit ce qui devrait permettre à Jacques Martin de dormir un peu mieux: on a vu une petite équipe se relever et remporter le match.

Chapeau pour ces 25 dernières minutes de jeu!

C'était encore plus encourageant que le retour de Markov, la résurrection d'Andreï K., les buts de Bergeron, le courage et l'intelligence des Plekanec et Cammalleri...

À suivre.