La famille de Kasindi Kissasu a émigré du Congo dans ce Québec qui s'endort dans son confort, quand il avait 3 ans et, pour rendre les choses plus corsées, elle s'est établie à Chicoutimi où des cousins l'attendaient. La famille, ce sont les parents, cinq garçons et quatre filles.

Kasindi a découvert le football à l'école Odyssée-Lafontaine au Saguenay. Puis, la famille est déménagée à Montréal et Kasindi a porté le ballon pour l'école Dalpé-Viau de Lachine. où les Kissasu habitent toujours.

Quand on le croise, on se dit que si ce garçon ne fait pas de sport, il devrait. À 5'9 et 190 livres, Kasindi, à 18 ans, a les épaules deux fois plus larges que la taille. L'athlète, quoi.

Et on découvre un jeune homme tout à fait charmant, souriant, vif d'esprit, chaleureux et pas timide. Il a tout de suite plu à l'entraîneur-chef, Jacques Dussault, d'autant plus que le porteur de ballon des Spartiates du Vieux-Montréal a beaucoup de talent. La relation entre les deux hommes leur a permis de régler un redoutable problème: l'examen de français qu'il faut passer pour avoir le droit d'étudier et de jouer.

Dussault raconte: « Il a échoué au test deux fois. Il n'est pas le seul; la plupart des jeunes ont des problèmes en français.

«Il aurait pu décrocher à ce moment-là, d'autres l'auraient fait; mais on l'a encouragé à recommencer. On lui a trouvé un tuteur, on l'a encadré.

«C'est un bon garçon qui ne rate jamais un entraînement, qui est très poli et apprécié de tout le monde, poursuit Dussault. Je me disais qu'on ne pouvait pas renvoyer un jeune comme lui dans la rue, sans instruction. Qu'est-ce qu'il aurait fait?

«Il est entré dans mon bureau en pleurant et ça m'a fendu le coeur. Je l'ai même pris dans mes bras.

«Ça n'a pas été facile pour le troisième test. Les bureaucrates l'ont fait promener d'un bout à l'autre de la ville en métro pour chercher des papiers et des livres d'exercices. Il y allait souvent pour rien, mais il ne lâchait pas.»

Kasindi raconte: «J'ai eu des doutes, j'ai pensé tout abandonner. Mais avec l'aide de Jacques Dussault et (du directeur général) Michel Arseneault, avec les encouragements de mes parents, j'ai persévéré.

«Quand j'ai passé le test, j'étais très nerveux. Et quand j'ai obtenu le résultat voulu, j'étais tellement content que je ne peux pas le décrire.

«Je ne pensais qu'à cet examen. L'entraîneur de football me parlait et je ne pensais qu'au cours de français.

«Ma mère pleurait quand elle a vu ma note, mon père m'a pris dans ses bras. Ils étaient fiers. Je n'ai pas abandonné et il faut dire que je voulais absolument jouer au football.»

Kasindi a raté les six premiers matchs de la saison à cause de cet examen de français qu'il tardait à digérer. Il étudie maintenant en sciences humaines et rêve d'être un jour entrepreneur en construction.

Demain, à l'Université Concordia (13h), Kasindi et les Spartiates du Vieux-Montréal disputeront leur premier match des séries éliminatoires contre le collège Vanier. En saison régulière, les deux équipes ont partagé leurs deux affrontements avec une victoire chacune.

Kasindi: «L'an prochain, mon petit frère (17 ans) jouera pour le collège Montmorency. Il est porteur de ballon, comme moi, et il est bon. Les deux frères vont s'affronter, ça va être fantastique.»

Un bon p'tit gars...

Retour dans le temps...

Vous savez sans doute que chez moi, nous sommes tous des mélomanes. Rocket, mon swingant poisson rouge, et moi nous délectons pendant des heures des ballades de nos perruches, Céline et René. Elles préparent d'ailleurs un CD de leurs grands succès pour les Fêtes. Je vous tiens au courant...

«Dis donc, Rocket, tu as vu que Donald Lautrec effectuait un retour à la chanson?

- Oui, et j'ai vu aussi Ginette Reno et Renée Martel recevoir des trophées dans un de ces galas qui n'en finissent plus. Et le film sur Michel Louvain qui fait un tabac au Québec.

- Je me demande parfois si on ne serait pas en train de reculer dans le temps. Je sais qu'il fallait reculer d'une heure la semaine dernière, mais il ne faudrait pas exagérer.

- Il y aussi le prince Charles qui visite le Canada et qui excite les indépendantistes, comme dans les années 70. Le prince Charles. Est-ce qu'on s'en fout en 2009? Il peut bien manger toutes les poutines qu'il veut du moment qu'il se la ferme.

- Une petite bière, Rocket?

-Je prendrais bien une Dow, oui.»