Les partisans arrivaient par centaines dans l'avenue des Canadiens-de-Montréal et ils étaient tellement contents que si le Canadien avait décidé de jouer au ballon-balai hier soir, ça n'aurait rien changé à l'ambiance.

Les fans aiment l'image, le chandail, l'événement... Ils ne voient plus le club qui les déçoit chaque année et qui va les décevoir encore. (En passant, bravo à nos collègues qui viennent de comprendre que le CH sans Andrei Markov aura de sérieux problèmes.)D'ailleurs, on devrait surprendre les partisans un soir et jouer au ballon-balai pour voir s'ils s'en apercevraient.

On commence par le Lounge Bell - notez ce lounge très tendance - à côté de l'aréna, où l'on nous vante les dernières merveilles technologiques de Bell.

Et puis, il y avait des jeunes déguisés en "drapeaux humains" vantant les mérites de Radio Énergie qu'on appelle tout simplement NRJ. La pognez-vous?

Il y avait aussi des gens de CKOI aussi plus discrets, si la chose est possible. Nous étions entourés de publicités alors que nous étions venus pour un match de hockey. Et puis, les scalpers qui faisaient des affaires d'or. (Va-t-on régler cette question, un jour?)

L'argent, toujours l'argent. Tout ça était tellement mercantile. Et pourtant, sur un écran haute définition du Lounge Bell, le sénateur Jacques Demers nous disait que Kyle Chipchura n'avait pas de patins.

Eh bien ! qu'on fasse une collecte! Qu'on lui en achète!

Et voici, toujours à l'écran, la bouille sympathique de Michel Villeneuve. Celui-là, je le verrais bien chef de l'ADQ, puisque la politique est une option pour les commentateurs sportifs.

Nous voici à la Place du Centenaire où un jeune homme asiatique photographie toutes les statues. Il porte le maillot numéro 26 du Canadien et dans son dos est inscrit Lu Chuong.

Je regarde parmi les briques achetées par des partisans si un des noms me serait familier... En voici un: Pierre Foglia!

Un jeune homme porte le numéro 17 de Georges Laraque. Pauvre Georges, il vient de se compromettre dans une publicité d'une vulgarité navrante. Je n'ai rien contre les belles filles, loin de là, mais cette vidéo atteint le fond du baril. George a dit qu'il ne savait pas, à une époque où les vedettes sportives exigent de connaître le contenu de la publicité et même d'y avoir un mot à dire. Histoire de protéger leur image, n'est-ce pas?

Mais Georges n'est pas méchant, il est seulement un peu nono.

Une dame parle seule dans la foule, la pauvre... Il y en a tellement de nos jours. Et puis non, c'est une reporter de Radio-Canada qui parle à quelqu'un dans un studio. Elle dit que l'ambiance est à son comble. Un autre scoop!

Et puis, nous voici à l'intérieur, dans le lounge des journalistes. J'achète un billet pour le repas et je choisis les deux hot-dogs toastés. Ça fait un peu cher du hot dog, mais ce n'est pas match d'ouverture tous les soirs.

Et puis, on devait applaudir Greg Stewart, Hal Gill, Kyle Chipchura, à qui on a sans doute prêté des patins... Sommes-nous obligésd'applaudir ? Il semble que oui. Mais c'est dur après avoir revu les exploits du Rocket, de Guy, de Doug Harvey sur le grand écran.

Georges Laraque est accueilli plus fort que les autres, mais un peu moins qu'Andrei Markov. Jacques Martin aussi est applaudi très fort, mais je suis déçu par notre coach, pour qui j'avais un préjugé favorable.

Je le vois crier à l'entraînement, jour après jour, et je découvre un autre homme. Je le croyais calme, imperturbable, toujours en contrôle, comme les vrais leaders. Tout ça n'est pas rassurant.

Par les années passées, j'avais toujours des frissons pendant la cérémonie d'ouverture. Pas cette année, et je ne sais pas pourquoi. Peut-être que le suspense a été trop dilué. Peut-être parce que le Canadien est une équipe médiocre.

Mais les fans applaudissent sans retenue. On vous le dit, le ballon-balai aurait le même effet.

Et peut-être que Stewart, Gill et compagnie gagneraient plus souvent.