Les peintres refont les couleurs bleue et blanche dans les corridors et les vestiaires, le vieil aréna du CEPSUM (1964) subit toutes sortes de rénovations et l'entraîneure-chef Isabelle Leclaire me reçoit dans un petit bureau temporaire qui sent la peinture. C'est que vendredi soir prochain, un petit moment historique aura lieu: le premier match d'une équipe féminine francophone au niveau universitaire.

Et la fébrilité ne se limite pas aux ouvriers. À deux jours du grand soir, l'entraîneure avoue qu'elle est nerveuse. «C'est énervant, stressant, mais stimulant aussi. Il y a des filles qui ont passé la dernière année sans disputer un match et elles ont hâte. On attend depuis janvier 2008.»

Il faut savoir que les Carabins ont choisi d'attendre deux ans avant de lancer leur équipe. «Nous n'aurions pas été compétitives l'an dernier. Nous sommes parties de zéro, il n'y avait pas assez de bonnes joueuses pour former une équipe respectable. On perd déjà beaucoup de joueuses aux universités américaines, pas exemple...»

Isabelle Leclaire commence à croire que son équipe ne sera pas mal pour une première année. «On a plus de talent que prévu, surtout pour une première saison. Je pense que vendredi soir, nous pourrions même chauffer les Martlets de McGill (championnes du Canada), tellement les filles roulent sur l'adrénaline. Elles sont venues ici justement pour vivre un moment historique. Elle veulent faire partie de la première équipe d'une université francophone... Je le sens, je le vois, elles sont prêtes à tout donner dans cette partie.»

Heureusement, les Carabins subiront leur premier test contre les Lady Stingers de Concordia, qui ont terminé au dernier rang l'an dernier et qui ont fait plusieurs changements pour l'année qui vient. La ligue regroupe les universités Carleton, d'Ottawa, Concordia, McGill et de Montréal.

À part la gardienne Catherine Herron, qui a passé quatre ans à McGill comme substitut, les autres joueuses sont jeunes. Isabelle Leclaire aussi est jeune, malgré un long parcours en hockey féminin qui a commencé à l'âge de 5 ans à Lachine.

«Je ne pense pas que je vais dormir beaucoup jeudi soir. Je n'ai que du hockey en tête. J'essaie de penser à tout, à quoi dire et quand le dire... J'ai pris des notes pour mon premier speech, mais je ne sais pas comment ça va sortir.»

Pour ajouter un peu de stress, sachez que les chandails des Carabins doivent arriver vendredi midi, soit quelques heures avant le match...

Isabelle Leclaire peut toutefois compter sur deux conseillères qui sont des médaillées olympiques, soit Danielle Sauvageau et France Saint-Louis.

L'entraîneure-chef laisse France Saint-Louis, qui est toujours fringante, diriger un exercice par semaine. «Quand les joueuses voient l'entraîneure trop souvent, elle finit pas leur tomber sur les nerfs...» Exact.

Tailgate... bien sûr

On croyait que les tailgate parties faisaient partie du football, mais il semble que les étudiants aiment tellement ça qu'ils en ont organisé un avant le match de hockey. Début à 17h.

À 19h, on vous promet une cérémonie d'ouverture pas piquée des hannetons... Pour vos billets, téléphonez au 514-343-6160. On peut aussi s'en procurer à la porte le soir du match.

La gloire des Expos

Si, chaque fois que vous pensez aux Expos, une petite larme vous vient à l'oeil, le livre du collègue Alain Usereau, L'époque glorieuse des Expos (Les Éditeurs Réunis), est pour vous. Il traite de la belle époque du club montréalais, de 1977 à 1984, alors que les Expos étaient l'équipe sportive numéro un au Canada, devant le CH, les Maple Leafs et même les Blue Jays qui venaient d'apparaître.

«Il y a seulement un autre événement qui a égalé, à mon avis, l'engouement pour une équipe au Canada et c'est la Série du siècle de 1972.»

Il y a quelques semaines, Alain Usereau a fait la une de la section des sports du New York Times. C'est qu'il est un de ces cracks de quiz, le genre à vous sortir par coeur qui jouait au deuxième but pour les Braves de Milwaukee au temps de Hank Aaron. Et bien pire...

«À cette époque, le Canadien n'allait pas bien du tout et la O'Keefe avait accordé un contrat fabuleux aux Expos, qui engendraient plus de revenus que les Yankees... Roger D. Landry, puis René Guimond, ont mis sur pied des plans de marketing que les autres clubs ont imités par la suite...»

Partisans des Expos, vous êtes entre bonnes mains avec Alain Usereau.