Elle aime tellement jouer au football qu'elle a acheté l'équipe... pourrait-on dire de Saadia Ashraf en écho à une vieille publicité.

Saadia, 34 ans, est la propriétaire, quart-arrière et vedette du Blitz de Montréal, notre équipe de football qui évolue dans la IWFL (Independent Women Football League). Seule équipe canadienne, le Blitz a remporté le championnat l'an dernier en battant le Tennessee 26-6 à Chicago, grâce à trois touchés de Marie-Claire Vincent... qui était enceinte de trois mois. (Vous essayerez de battre ça, les gars.)

 

Alors, Saadia, comment devient-on quart-arrière quand on est née au Pakistan d'une famille arabe?

La jeune dame, qui enseigne les mathématiques dans une école secondaire, est la première à s'en étonner. «Je jouais au flag football à John-Abbott», nous explique Saadia dans un français impeccable.

«Mon frère m'a appris à lancer le ballon. Quand je me suis présentée au Blitz, les entraîneurs trouvaient que j'avais le meilleur bras. Maintenant, j'adore cette position, j'adore la stratégie d'un match de football.

«Il m'arrive même de faire des audibles (i.e. changer le choix de jeu à la ligne de mêlée à la dernière seconde...), mais en général, c'est (l'entraîneur) John (Gibbons) qui choisit les jeux.»

John Gibbons, vieux routier du football mineur, à Laval notamment: «Saadia mesure 5'6 et elle joue comme si elle faisait 6'2. Elle est vraiment très bonne, une des meilleures de la ligue. Nous sommes la seule équipe à jouer à la canadienne, c'est-à-dire que nous passons le ballon beaucoup plus que les Américaines. Le bras de Saadia fait la différence...»

 

Et vous êtes la propriétaire du club, Saadia?«Oui, quand l'ancienne propriétaire a décidé de vendre, mon père et moi avons acheté. Nous avons un budget d'environ 30 000$ pour la saison. Les filles payent 600$ pour jouer. Mon père, qui est courtier en transport maritime, est devenu fou du Blitz. C'est notre partisan numéro un...»

Les joueuses du Blitz, qui ont de 18 à 37 ans, sont des anciennes du flag football, du touch football, du rugby et du soccer. Il y a des épouses et mères de famille, mais aussi des filles très aventureuses, comme Annie Arpin, centre-arrière et secondeur, qui a servi dans l'armée canadienne en Bosnie et qui entreprend une carrière en boxe... Ou une autre qui ratera un match parce qu'elle va escalader le Kilimandjaro...

Des filles qui prennent le football au sérieux et qui n'hésitent pas à parler des pires sévices qu'elles feront subir à leurs adversaires.

Tout ça pour vous dire que le Blitz a bien l'intention de répéter son exploit de l'an dernier. Demain, sur le superbe terrain de football de la polyvalente Dalbé-Viau à Lachine, le club montréalais recevra le Justice de Jersey en demi-finale de la IWFL.

Si le Blitz l'emporte, il affrontera le gagnant du match Wisconsin-Caroline à Austin, au Texas, le 25 juillet. Le voyage coûtera pas mal de sous à un peu toute l'équipe. Mais les filles ne sont pas là pour l'argent à gagner. Elles sont là pour leur passion.

Le match aura lieu à 16h.

Et puis, évidemment, si un (e) mécène voulait donner un coup de main à titre de commanditaire l'an prochain, Saadia et ses amies en seraient très reconnaissantes...

Non mais...

Plus on en apprend sur le départ d'Alex Kovalev, plus on se pose des questions...

Voici donc un le joueur le plus populaire de l'équipe qui désire terminer sa carrière à Montréal. Bob Gainey est d'accord au point de lui faire une offre de contrat (équivalente à celui des Sénateurs) ... et Kovalev, déçu, se retrouve à Ottawa.

Tout ça sent l'improvisé, le manque de communication, le manque de sérieux, si vous voulez mon avis.

Vous amenez Scott Gomez, mais vous perdez Alex Kovalev.

Où est le gain?

Photo André Pichette, La Presse

Saadia Ashraf est la propriétaire, le quart-arrière et la vedette du Blitz de Montréal.