Dans une récente chronique, je reprochais à certains collègues des médias leur agressivité à l'endroit des hockeyeurs de niveau midget qui manifestaient leur intention de poursuivre une carrière dans des universités américaines plutôt que dans la LHJMQ.

Or, j'ignorais certains aspects de l'affaire et quelques lecteurs éclairés m'ont appris des choses qui sont loin de me réconcilier avec ce monde particulier du hockey junior majeur.

Si j'ai bien compris, il est commun pour les jeunes hockeyeurs de s'entendre secrètement avec un club junior avant le repêchage et de déclarer aux autres qu'ils ont choisi le hockey universitaire américain. Bref, ces garçons de 15-16 ans trichent allègrement, privant certains clubs de choix au repêchage avantageux qu'ils ont mérités en terminant loin au classement.

Le hockey junior québécois, qui régresse dangereusement face aux autres circuits, se tire dans le pied par petitesse d'esprit. Les clubs se poignardent entre eux. Bravo, messieurs. Entraîner des mineurs dans vos magouilles... Tout ça est très édifiant.

Je comprends mieux mes collègues outrés, mais cela n'excuse pas leur agressivité envers les jeunes. Ces vaillants reporters devraient tourner leur colère vers les adultes qui entourent et conseillent ces jeunes, ceux qui leur apprennent à tricher si tôt dans leur vie, leurs parents, les agents et les dirigeants d'équipe...

Tout ça me rappelle une scène du brillant documentaire Junior, qui jette un coup d'oeil indiscret sur le milieu. On y entend, à un certain moment, un agent bien connu conseiller à son client de ne pas tenir compte des directives de l'entraîneur. «Le coach est là pour gagner. Toi, tu es là pour promouvoir ta carrière...»

Belle mentalité.

Un entraîneur de la LHJMQ, maintenant à la retraite, m'a raconté récemment qu'après avoir averti ses joueurs qu'il ne voulait pas de bagarre dans le match qu'ils allaient disputer, il a vu un de ses protégés jeter les gants dans la première minute de jeu.

«Son agent lui avait dit que les dépisteurs se demandaient s'il était assez tough pour jouer dans la LNH. Alors il s'est battu avec le premier venu, lui qui n'était ni violent ni robuste.»

Je persiste et signe: envoyez donc vos jeunes pratiquer le hockey dans des écoles... Là où le sport n'est pas une entreprise à but lucratif.

Les arches dorées

Dans un autre épisode des douteuses relations adultes-enfants, vous écoutez les matchs de la finale de la Coupe Stanley et vous apprenez que «MacDonald est le restaurant officiel de la LNH». Un restaurant «officiel», rien de moins.

Mangez des Big Macs et vous deviendrez fort et vous patinerez vite comme Sydney Crosby.

Quand Bob Gainey nous a présenté Jacques Martin au Centre Bell, on pouvait voir, surtout à la télé, une multitude de Golden Arches, comme ils disent. Les arches dorées du paradis, rien de moins.

Ben coudon...

Suggestions

Pour les jeunes de 4 à 12 ans, justement. Le centre Père-Sablon offre le «menu 8 services» de son camp d'été, qui se tiendra du 29 juin au 21 août. Des activités sportives et culturelles avec les dynamiques moniteurs de cette institution montréalaise.

www.centresablon.com ou 514-527-1256 poste 301.

Pascal Fleury n'est pas encore une institution montréalaise, mais le grand basketteur de Saint-Jean-Sur Richelieu offre encore cette année ses cliniques pour les 7-17 ans. Fin juin à fin août, à Rosemère, Blainville, Saint-Jean-sur-Richelieu, Chicoutimi, Pincourt... 180$ pour la semaine de cinq jours.

www.pascalfleury.com ou 514-972-6765.

Mario à la rescousse

Selon TSN, Mario Lemieux est descendu dans le vestiaire de ses Penguins dans les derniers jours. La raison: il avait certaines choses à expliquer en ce qui concerne l'attaque à cinq.

Mario Lemieux, à mon avis le meilleur attaquant de tous les temps (avec Bobby Orr le meilleur défenseur), était le maître de l'attaque à cinq.

Toujours à TSN, l'entraîneur des Red Wings, Mike Babcock, nous a un peu fait pleurer en disant qu'il voulait gagner la Coupe Stanley pour la ville de Detroit en détresse. Il a dit connaître «des tonnes» de familles qui ont perdu leur emploi et leur maison.

C'était gentil de sa part, mais je doute que Babcock connaisse des tonnes de familles ouvrières noires, les plus touchées au États-Unis. Pas le même milieu...

Enfin, nos collègues anglophones continuent de prétendre que la Coupe Stanley est le trophée le plus difficile à remporter. Il est vrai que les séries éliminatoires sont très longues, mais je me demande si ce lieu commun est toujours vrai.

La conquête du Superbowl ou de la Coupe du monde de football est devenue, avec le temps, une épreuve de plus en plus éprouvante.

Qu'en penses-tu, Ron Ron Ron?