S'il faut croire un de mes copains grand amateur de hockey, «on a le numéro des Bruins». Espérons que cette légende urbaine s'avère vraie dès ce soir.

Je pense plutôt que le Canadien va perdre les deux prochains matchs... Remarquez que nos p'tits gars seront peut-être partants pour les séries éliminatoires parce que les Panthers de la Floride ne sont pas plus brillants. Mais partants par défaut, et ça n'a rien de glorieux.

Il faut dire qu'on ne peut pas tirer grand-chose d'un cheval avec une patte brisée...

En l'absence de Markov et Schneider, on aurait cru que Mike Komisarek aurait pris les choses en mains en défense. Il a lui-même dit qu'il devait le faire. Komisarek a pourtant été terrible contre les Rangers, mardi. Il a été battu plusieurs fois et deux de ces fois, les Rangers ont marqué des buts.

Pire encore, il est devenu l'éteignoir de l'attaque à cinq. On peut même se demander ce qu'il fait à la pointe. Il a le don de mettre fin à l'attaque et de remettre la rondelle à l'adversaire.

Pourquoi pas Tanguay à la pointe? Ou Andrei Kostitsyn?

Et pourquoi pas, tant qu'à y être, Mathieu Dandenault, un défenseur d'expérience, à la défense plutôt qu'à l'attaque? Il se passe des choses mystérieuses dans cette équipe... Le trio magique de Tanguay, Koivu et Kovalev a été loin d'être magique, mardi. Si, comme moi, vous coupez le son pendant le match, vous auriez pu penser qu'ils ne jouaient pas ce soir-là. Coudon, Kovalev est-il blessé? Ou en congé? Quelque chose me dit qu'ils se sont un peu fatigués à porter l'équipe sur leurs épaules pendant une semaine.

À mon avis, l'occasion était belle pour que les deux fêtards de Biélorussie sortent de leur torpeur, et de leur gueule de bois, et redeviennent des héros. Il ne faut pas être très intelligent pour gâcher une carrière de cette manière. Et ils ne pourront jamais dire que les fans du Canadien ne les ont pas portés aux nues. En fait, ils n'ont aucune excuse.

Enfin, l'homme qui aurait pu sauver l'équipe l'a coulée, mardi encore. Carey n'est pas Patrick Roy, mes amis. Il va falloir oublier ça.

Il peut-être les bonnes capacités physiques et techniques, mais entre les deux oreilles, je me demande s'il n'est pas un cas désespéré. Par longs moments, on dirait qu'il dort, alors que tout le stress du monde s'abat sur son équipe en cette année du Centenaire.

J'arrête, car je vais me fâcher...

Glen Weir au Temple!

C'était le bon temps pour être assigné à la couverture des Alouettes, le temps de Marv Levy, de Junior Ah You, Peter Dalla Riva, Gordon Judges, Carl Crennell... et Glen Weir.

Weir était un leader charismatique, un costaud qui se tenait loin des salles de musculation, qui choisissait ses repas sans penser à la saine nutrition, qui en fumait une de temps en temps...

Footballeur d'une autre époque, il n'a jamais mis les pieds dans une université. Il est passé directement de l'école secondaire aux Tiger-Cats de Hamilton, tout comme Peter Dalla Riva, qui disait être un produit de l'université Stelco, l'aciérie où travaillaient tous les hommes de sa famille à Hamilton.

Un entraîneur m'avait déjà décrit Weir le footballeur, pas très grand et plutôt rondelet, ainsi: «Il est comme une boule de billard qui se cogne partout mais qui avance toujours.»

Les Tiger-Cats ont commis une énorme gaffe en échangeant Weir aux Alouettes. Ils l'ont regretté pendant plusieurs années. Joueur étoile, deux conquêtes de la Coupe Grey, joueur par excellence de la finale....

Mais je me souviens surtout de l'homme, toujours ouvert, toujours de bonne humeur et calme, consulté par ses coéquipiers pour tous leurs problèmes, toujours le bon mot pour détendre l'ambiance, bref, Fuzzy Weir était un peu le coeur de l'équipe. Un homme qu'on avait envie de suivre et de ne pas décevoir.

À 57 ans, après avoir mis fin à une deuxième carrière de camionneur, - il a des problèmes de santé, imaginez-vous donc -, Glen Weir a été intronisé au Temple de la renommée de la LCF, dimanche dernier.

Il a déclaré qu'après la naissance de ses enfants, c'était le plus beau jour de sa vie.

C'était tout à fait lui.