Vous savez que vous avez atteint le fond du baril lorsque vous perdez 2-0 au milieu de la première période et que votre réaction est de sortir les bras. Surtout quand votre équipe n'est pas particulièrement robuste et que l'autre (les Maple Leafs) l'est.

Qu'est-ce qu'ils espéraient accomplir de cette manière? À court d'idées peut-être?

Contrairement à la croyance populaire, ces escarmouches n'avancent à rien. Les deux commentateurs à la télé voulaient bien nous faire croire que les joueurs du CH «cherchaient à provoquer des choses», tout ça est de la pure foutaise, une vieille légende. C'était 4-0 à la deuxième...

S'ils ont provoqué quelque chose, c'était les Maple Leafs.

Pour le reste, si j'avais le droit de sacrer dans cette chronique, je le ferais sans remords.

Le chroniqueur de sport contemple la possibilité d'un printemps sans séries éliminatoires, ce qui non seulement gâche le plaisir mais complique sa vie. Un ami qui me voyait fixer mon café, hier matin, m'a dit de ne pas m'en faire, que la course était tellement serrée que le CH pouvait finir quatrième...

Sauf que pour ça, il faut y mettre l'effort. Je n'ai pas vu beaucoup d'effort samedi soir, au point où cette équipe commence à être louche.

On ne peut pas faire avancer un âne s'il ne le veut pas, ou quelque chose du genre... Vous pouvez utiliser le proverbe que vous voulez, il reste que tout ça sent mauvais. Un poison ronge cette équipe.

On vous paye des millions, mais vous refusez de fournir un effort au travail. C'est insultant pour nous, les petits salariés.

Mince consolation

Et puis il y a le vaillant Maxim Lapierre, seul à ramer à contre-courant. Le Canadien est peut-être en train de se découvrir un leader francophone.

Évidemment, pour être un leader, il faut être un des joueurs les plus importants de l'équipe. Lapierre n'est que le centre du troisième trio, il n'a pas le talent de Kovalev, de Markov ou de Kostitsyn.

Mais il joue de mieux en mieux. Qui sait?

Pour Don...

Mon collègue Pierre Trudel sera content, lui qui fait des indigestions de Don Cherry.

Lorsque Alexander Ovechkin a marqué son 50e but jeudi dernier à Tampa, il y est allé d'une longue célébration. Ovechkin en a mis et en a remis. (Il paraît que la chorégraphie était de José Théodore.)

Après le match, Ovechkin a avoué que c'était pour faire fâcher Don Cherry, qui lui reproche son enthousiasme d'après-buts.

«Cherry va certainement être fâché. J'adore ça. J'ai hâte qu'il dise quelque chose à ce sujet. Des vieux entraîneurs, des vieilles idées, vous comprenez...»

Bien parlé, jeune homme. Surtout venant du joueur le plus excitant, et de loin, de la LNH.

Les Stars à la rescousse!

Le hockey féminin senior et indépendant commence à s'installer parmi nous même s'il manque cruellement de moyens, de joueuses et de spectateurs.

Qu'importe, les choses avancent.

Toutes nos félicitations aux Stars de Montréal, qui ont remporté le championnat en battant les White Caps du Minnesota 3-1 au cours du week-end, en Ontario. Ça sauve un peu l'honneur...

Caroline Ouellette, la star de Rosemont et médaillée olympique, y est allée d'un but.

Triste Windsor

Parlant de l'Ontario, la SRC nous a présenté un joli et touchant reportage sur Windsor, une ville qui est en train de couler avec l'industrie automobile.

Les gens se consolent en se rangeant derrière les Spitfires, l'une des meilleures équipes junior au Canada. Ils se rassemblent à l'aréna, ils s'échangent les mauvaises nouvelles, se soutiennent en espérant une Coupe Memorial, ce printemps, à Rimouski.

On la leur souhaite presque. Il y a des moments où une victoire sportive soulage les maux d'une population entière. On l'a vu souvent.

Souvenez-vous des Tchécoslovaques, avec les frères Stastny, qui avaient battu leurs oppresseurs soviétiques au Championnat du monde de 1976. Peter en parlait encore avec émotion lorsqu'il était à Québec.

Jour de fêtes

C'était le défilé de la St. Patrick, hier, mais je doute que l'Irlandais le plus célèbre de Montréal, Bob Gainey, ait eu envie de fêter.

Moi oui. Je n'ai rien à me reprocher...

C'était la fête de l'eau aussi et Rocket, mon glorieux poisson rouge, avait invité quelques amis aquatiques à un grand festin dans son bocal. Ils ont fêté fort, à tel point que quand je suis passé devant eux, ils m'ont tous crié: «Un jour, nous vous aurons! Vous serez à genoux devant nous!»

Je n'ai pas très bien compris ce qu'ils voulaient dire, mais ce n'était pas rassurant.