Vous ne me croirez pas, sauf que j'ai un témoin...

Dimanche après-midi, dans une épicerie italienne, on achetait des pâtes fraîches et des sauces maison pour le souper. Le monsieur devant moi était Gérard Gagnon, de La Zone , un vrai connaisseur de hockey, et peut-être de pâtes fraîches...

Nous étions d'accord pour dire que le Canadien n'allait nulle part et que la solution pouvait être le retour de Bob Gainey derrière le banc.

Mais on n'y croyait pas vraiment...

Nous étions d'accord aussi pour dire que la liste de joueurs que Carbo s'était mis à dos atteignait une longueur inquiétante. Kovalev, Laraque, Price, Sergei K., Dandenault, Bégin...

La dernière attaque de Carbo, à l'endroit d'Alex Tanguay, était peut-être de trop. Le pauvre gars avait-il vraiment quelque chose à se reprocher?

Ce Carbo, que j'admire comme homme et que j'ai admiré comme joueur, était devenu une sorte de monstre. Vendredi dernier, contre les Thrashers d'Atlanta, la pire équipe de la division Est, on a eu la désagréable impression que ses joueurs n'avaient plus envie de jouer pour lui. Les mêmes joueurs, qui avaient tant d'enthousiasme et de caractère l'an dernier, semblaient indifférents, sans émotions...

Cette défaite contre les Thrashers était de trop pour Carbo. Elle lui a sans doute coûté son poste. La victoire contre les Stars deux jours plus tard, où l'indiscipline du CH était franchement louche, n'y a rien changé.

On peut affirmer que les joueurs ont carrément eu la tête de leur entraîneur.

Tactiques et engueulades

Bob Gainey qui, décidément, est un homme imprévisible - rappelez-vous l'affaire Kovalev -, a parlé de changements de tactiques, hier. Mon compagnon Gérard Gagnon, un ancien entraîneur, avait une liste de tactiques à corriger, notamment dans les fins de match.

De mon côté, je voyais l'attitude constamment agressive de Guy Carbonneau à l'endroit des officiels comme un signe de panique. Il gueulait contre des décisions où l'arbitre avait tout à fait raison...

Et puis, il n'est pas normal que le DG ait trop souvent à réparer les pots cassés - l'affaire Kovalev encore...

Restent maintenant toutes sortes d'autres questions. Carbo était-il bien entouré ? A-t-il bien géré les gardiens de but?

De quoi meubler bien des discussions.

Il reste que le Canadien, qui change (trop) souvent d'entraîneur, a congédié, cette fois, un Glorieux, un vrai. On ne parle pas de Michel Therrien, ni de Claude Julien. On parle d'un homme orgueilleux et bagarreur qui nous a apporté bien des moments de joie. Carbonneau avait peut-être trop le CH tatoué sur le coeur pour accepter des demi-mesures.

Hélas, ainsi va la LNH de nos jours. Les petits princes ont tous les droits, y compris celui de bouder.

Il reste 16 matchs et le Canadien n'est toujours pas certain de se classer dans les séries. Cette année du Centenaire n'a pas fini de nous émouvoir...