Jesus Price... Le Sauveur... Dieu que nous sommes pressés de nous trouver des idoles. Celui-là a à peine 20 ans et nous l'étouffons de notre amour. Surtout les jeunes filles, de plus en plus nombreuses dans la grande famille du CH.

En fait, Carey Price n'a encore rien prouvé, surtout pas sa constance. À le voir jouer dernièrement, on dirait qu'il a la tête ailleurs, qu'il somnole, qu'il sort d'une léthargie quand la rondelle passe derrière lui. Des rondelles de plus en plus faciles, de 30 pieds et plus. Un ado distrait et lunatique, quoi.

Sa présence au match des Étoiles nous montre une fois de plus que cet événement n'a rien à voir avec ce qui se passe vraiment sur les patinoires de la LNH. Et pourtant, Price y tenait.

Mauvais signe: de nombreuses vedettes du hockey junior canadien se croient arrivées au sommet avant même leur premier match avec les hommes. Guillaume Latendresse, par exemple. Vedette avant l'heure, vedette dans sa tête...

À la place de Price, je me serais gardé un peu de gêne en ce qui regarde le match des Étoiles. J'aurais montré plus de respect pour mes pairs plus vieux. Mais il ne l'a pas fait.

Le tournant

Quant à notre équipe, capable du pire comme du pas pire de ces temps-ci, elle part en voyage pour deux semaines et six matchs. C'est à ce moment-là qu'on verra ce qu'elle a dans le ventre. Ce voyage pourrait être LE tournant de la saison, dans un sens comme dans l'autre.

Dans un tel déplacement, on vise au moins six points sur une possibilité de 12, disons un minimum 50% des points possibles. Avec ces matchs à trois points, qui n'ont aucune logique, on vise 50% quand même. Minimum...

Ça ne sert à rien de blâmer un tel et un tel, comme on le fait beaucoup trop à la télé et à la radio, de s'offusquer, d'être mesquin et de faire des grimaces. Dans ce calendrier interminable de la LNH, il est normal de connaître de mauvaises séquences. Même les Red Wings ont perdu quatre matchs de suite dernièrement. L'important, c'est de ne pas en perdre 10 de suite. L'important, c'est de limiter les dégâts.

Première étape: soyons calmes.

Les mots du sport

De nombreux collègues vont vous parler du «périple» du Canadien au cours des prochains jours. C'est déjà commencé. Comptez le nombre de fois, vous serez surpris. Les clichés ont la vie dure. Ils sont même parfois éternels.

Personnellement, je trouve le mot «périple» un peu exagéré. Un périple, ce n'est pas une série de parties de hockey. Quand je pense à un périple, je pense à Jacques Cartier, à Magellan, à Ulysse, je pense à de Charybde en Scylla, à des monstres marins, ou pire, à Calypso et ses sirènes assassines... (Là, je crois que je me serais noyé.)

En ce qui regarde le Canadien, on parle de sport, de vols nolisés et d'hôtels cinq étoiles, de toutes les chouchouteries possibles et de très confortables millionnaires. On a beau prendre le hockey au sérieux, gardons les pieds sur terre.

Et puis tant qu'à y être, un lecteur, Robin Lachapelle, insiste pour livrer un message à nos amis des médias électroniques. Il est tanné d'entendre «tu apportes un bon point, Ron». Moi aussi je suis tanné, et depuis longtemps.

On doit dire un «argument», les gars. Tu apportes un bon argument, Joël.

«Un point» est la traduction directe de You have a point, Gary.

Allez, un petit effort. Il y a des jeunes qui écoutent. Et vous savez qu'un peuple qui ne respecte pas sa langue ne se respecte pas lui-même.

Métier dangereux

En Inde, une vague de violence, causée par des intégristes hindous, cible les comportements «indécents» importés d'Occident.

Entre autres visées sont les cheerleaders des clubs sportifs, de cricket surtout. Les pauvres... Les fanatiques n'hésitent pas à les battre en public.

Les films de Bollywood sont montrés du doigt aussi. Là, on s'en fout...