Le hasard a fait que je côtoie Jacques Dussault depuis une vingtaine d'années. Jeune journaliste affecté au football à mes débuts, j'ai vu apparaître un jour une sorte de vagabond qui venait de faire ses classes dans des universités américaines.

À l'époque, un coach de football québécois francophone chez les pros, ça n'existait pas. Même pas proche.

Il a fallu y consacrer tout son temps et tous ses efforts, il a fallu renoncer aussi à son petit confort. Dussault vient d'une bonne famille de Québec et il aurait pu y passer toute sa vie dans un environnement douillet. Mais il était plus sac à dos (qui se portait sur une épaule dans le temps), chambre de collégien et petit budget...

De fil en aiguille, de verre de bière en aile de poulet, j'en suis venu à connaître ce joyeux drille assez bien.

Puis il y a eu les Alouettes, le Concorde, la Machine, puis des universités canadiennes, des collèges (dont le Vieux-Montréal), l'équipe du Québec, des écoles secondaires...

Ce que j'admire le plus chez Jacques Dussault, c'est sa façon de changer complètement d'attitude selon qu'il dirige des professionnels ou des étudiants.

Dans le premier cas, il ne pense qu'à gagner, au point de ne penser à rien d'autre. Dans le deuxième, il fait passer les études, l'éducation et l'avenir des jeunes avant tout. Jacques Dussault est d'abord un enseignant, un éducateur, même s'il ne le sait pas.

Il nous faudrait plus de Jacques Dussault au Québec et moins d'entraîneurs, en hockey comme ailleurs, qui se préoccupent d'abord de leur ego et de leur réputation.

Bénévole aussi...

L'an dernier, Jacques Dussault faisait du bénévolat comme entraîneur-adjoint à l'école Jean-Grou, dans un quartier pas facile de Rivière-des-Prairies. Il a été nommé entraîneur-chef des Spartiates du Vieux-Montréal, football collégial AAA, cette semaine.

Tant qu'il y aura une équipe de football en quête d'entraîneur, à n'importe quel niveau, Jacques Dussault aura des fourmis dans les jambes... «J'avais fait circuler mon nom dans le milieu. J'avais trois ou quatre occasions. J'ai choisi le Vieux-Montréal, avec un de mes anciens joueurs de Trois-Rivières, Michel Arsenault, comme responsable de l'équipe. J'ai mis sur pied quelques équipes dans ma vie, les Carabins, la Machine, le programme des moins de 19 ans... C'est agréable de commencer avec un club déjà établi et bien dirigé.

«Les Spartiates ont raté les éliminatoires l'an dernier, c'est tout ce que je sais. Je n'ai pas regardé si l'équipe avait des chances de gagner l'an prochain. Ce n'est pas le principal.»

Dussault a dû consulter son employeur, la radio Sirius de Radio-Canada, sa compagne, et il n'aurait peut-être pas repris le collier si ses fils de 25 et 22 ans avaient encore besoin de lui...

Il était au collège du Vieux, hier, à préparer son camp d'entraînement. Les coachs de football travaillent certainement plus et plus longtemps que les autres.

«J'ai hâte de m'adresser à des jeunes. Au cégep, ils ont entre 16 et 19 ans. C'est un âge difficile, il faut avoir le BlackBerry, les vêtements, l'argent et tout pour être accepté. Et puis, il faut étudier et s'entraîner en plus...

«Mon père trouvait que j'étais impoli et le sien trouvait qu'il était impoli... C'est normal d'une génération à l'autre, mais je sais que les jeunes ont autant de passion que nous. Ils ne sont pas indolents. Ceux qui disent ça se trompent...

«J'ai pas mal de vécu, pas seulement comme entraîneur de football, mais aussi comme être humain. Je n'ai pas toujours été un ange... Je pense que je peux les aider.»

Personnellement, j'en suis sûr.

Les joueurs des Spartiates ont de la chance. Ils s'en rendront compte bientôt.

Entraîneur personnel

Éric Lapointe a eu un malaise en travaillant avec son entraîneur personnel... Vous m'auriez dit qu'Éric Lapointe avait un entraîneur personnel, la grande mode chez les stars, et je ne vous aurais pas cru. Je ne sais pas de qui il s'agit, mais cet homme a le goût des défis.

Nous croisons Éric Lapointe dans des événements sportifs, les galas de boxe surtout, et dans un bar du Plateau Mont-Royal. Brûler la chandelle par les deux bouts ne commence même pas à le décrire... Même que j'ai parfois eu peur qu'il explose lorsqu'il passait près de moi.

Espérons que le rockeur s'en tirera sans trop de dégâts. Mais avant de penser à un entraîneur personnel, il devrait penser à changer son mode de vie. À moins de trouver quelqu'un qui fait des miracles.

C'est son affaire et pas la mienne. Bonne chance quand même.

En attendant, on saura tout et très vite. Certains médias traitent déjà cette nouvelle comme la plus importante du monde...