Le Red Bull Crashed Ice, dont les finales ont lieu à Québec, est de plus en plus populaire et pour cause. N'importe qui dans la vingtaine, s'il a un peu le goût de l'aventure, se sent attiré. Je le serais si j'avais 25 ans, à condition de ne pas être obligé de boire de Red Bull. Je ne suis pas aventurier à ce point-là.

Et pourquoi pas faire de ce spectacle excitant un sport olympique? Ça vaut bien la luge, le squeleton et le patinage courte piste.

Mais bon. Le Crashed Ice accueillait des femmes pour la première fois cette année et Marquise Brisebois, inscrite au dernier moment, a terminé au troisième rang.

Marquise, 25 ans, est policière dans le West Island. Originaire de Brossard, c'est aussi une redoutable joueuse de ringuette. (Le problème de la ringuette, un sport qui en vaut bien d'autres, est son nom et uniquement son nom. Ringuette. Ringard? On devrait en trouver un autre.)

Qu'est-ce qui vous a pris, Marquise?

«Je l'ai vu comme un défi personnel. Je suis allé par goût d'aventure, du risque.»

Les participant(e)s prennent des risques. Quand on vole à 45 km/h (40 km/h pour les filles) dans le ciel de Québec, sur des bosses et une dénivellation de 50 mètres, ce n'est pas comme jouer au curling.

«J'ai attrapé la piqûre. Je serai certainement de retour l'an prochain. Et je le recommande aux filles.

«Ce n'est pas épeurant. Tout en haut, quelques secondes avant le départ, j'étais un peu stressée. Mais un coup partie, ça allait. La foule est tellement proche que des gens tapent sur les bandes. Ils pourraient nous faire le coup de la corde à linge. C'est un grand coup d'adrénaline.

«Je pourrais comparer cela aux dernières minutes d'un match nul en ringuette, mais en beaucoup plus excitant. Maintenant, quand mon coach m'enverra sur la glace dans les dernières minutes de jeu, je ne serai plus stressée du tout.

«Nous sommes transportées, logées et nourries. L'événement est bien organisé. C'est une aventure très agréable.»

Est-ce que la troisième place t'as surprise?

«Non, en fait, j'étais déçue. Je visais la première place.»

On parle d'une vingtaine de participantes, dont quelques Américaines, deux Québécoises et des Canadiennes du ROC. Deux Albertaines ont pris les première et deuxième places.

Je vous recommande de parier sur Marquise Brisebois l'an prochain.

Le grand nettoyage

La Régie d'alcool, des courses et des jeux - un nom un peu maladroit, non? - a mis son poing sur la table, cette semaine, et plutôt deux fois qu'une.

D'abord quand elle a maintenu la suspension d'Howard Grant, coupable d'avoir agressé un arbitre. L'entraîneur de Hermann Ngoudjo a tenté de faire remettre la suspension à plus tard et pouvoir ainsi être dans le coin de son homme, ce soir, au Centre Bell.

Refusé! Le contraire aurait été une capitulation sans conditions de la part de la Régie. Dans un passé pas si lointain, Grant aurait eu gain de cause, tellement les zones grises dominaient l'univers de ce sport bien particulier.

La Régie a ensuite interdit à Yvon Michel, promoteur de l'événement, de servir d'homme de coin de Ngoudjo. Remarquez que ce Yvon Michel est grandement responsable d'un premier nettoyage effectué depuis une dizaine d'années dans la boxe locale. Sauf que ce travailleur infatigable - je le soupçonne d'être un peu workaholic - ne saisit toujours pas la notion de conflits d'intérêts. Il a été promoteur, gérant de boxeurs, entraîneur, homme de coin et analyste à la télé en même temps.

Ce dernier poste représente une tribune unique pour vanter certains boxeurs, ses clients... et en ignorer d'autres, qui ne le sont pas. C'est pourtant facile à comprendre.

Il fait bon voir un peu d'éthique s'infiltrer dans le monde de la boxe. Côté crédibilité, tout le monde y gagnera.