Comme une partie de sucre en Saskatchewan

Vous voyez tout de suite que le département de marketing de la LNH, responsable des festivités entourant le match des Étoiles, n'est pas fort. Comme thème central, ils ont choisi le jamboree... Concept tout à fait montréalais, n'est-ce pas ? Ils nous prennent pour des scouts ou quoi ?

Un jamboree à Montréal, c'est un peu comme une partie de sucre en Saskatchewan.

Le dictionnaire définit jamboree comme un noisy celebration et le mot clé est noisy. Les Canadians et les Americans s'en viennent fêter à Montréal et ce sera noisy en effet, si vous voyez ce que je veux dire, if you see what I mean...

Il y a deux mois, nous avions la Coupe Grey et on aurait cru, en déambulant autour du Centre Bell hier, qu'il s'agissait d'un prolongement de la même fête.

Mais bon. Du moment qu'ils amènent leur argent et leurs cartes de crédit, on ne dira rien.

Lady-Bing

Je suis toujours fasciné de voir comment les amateurs de hockey aiment... le hockey et tout ce qui l'entoure. Ils se recueillent en silence devant le trophée Lady-Bing ou un vieux chandail d'Howie Morenz. La Coupe Stanley est exposée comme un calice magique.

Les fans sont prêts à dépenser des fortunes qu'ils n'ont pas pour des horribles produits dérivés. Justement, la LNH nous avertit que de nombreux faux produits dérivés ont inondé le marché. Qu'est-ce qu'un faux produit dérivé ? Un chandail du Canadien est un chandail du Canadien, non ?

La LNH protège les produits de ses associés et commanditaires, bien sûr, et les produits qui lui rapportent des revenus. Mais si l'autre chandail est identique et beaucoup moins cher, qu'est-ce qu'on fait ?

Où est le faux ? Où est le vrai ? Question éternelle.

Une foire commerciale

Ce jamboree est évidemment et avant tout une grande foire commerciale comme toutes les autres. On peut tout de même amener les enfants dans la salle des concours d'habileté. Je suis allé voir si mon lancer du poignet était toujours aussi meurtrier. Il ne l'est plus. Même que je me suis fait humilier par un collègue et compétiteur dont je tairai le nom.

Gaston Therrien, de RDS, nous a montré qu'il avait toujours une bonne garnotte, mais, ne le dites à personne, il devra visiter son chiro aujourd'hui... Une affaire de dos.

Vous pouvez vous rabattre sur le mini-putt pratiqué avec des jolis petits bâtons de hockey métalliques. Au kiosque Fais ta vedette, on vous donne un micro et vous décrivez un match qu'on vous présente. Fais ta vedette est un peu votre 15 minutes de célébrité, si vous voulez. Vous pouvez aussi assister en direct à des émissions de RDS (avec mon vieux copain Alain Chantelois) et TSN.

Il y aussi, dans la gare Windsor, une grande salle dédiée aux collectionneurs de cartes de hockey et autres bébelles.

Rue Drummond, entre De La Gauchetière et René-Lévesque, vous verrez tout de même quelque chose de très original. Vous marchez sur le trottoir en passant devant une série de blocs de glace dans lesquels sont gelés les maillots des 30 équipes de la LNH. Un effet un peu surréaliste qui sera encore plus réussi à la noirceur.

Un monsieur souriant était content de voir que j'appréciais ses blocs de glace. Lance Johnson est de Salt Lake City et c'est lui qui a eu l'idée.

(En passant, est-ce que la Ville de Montréal est au courant qu'il y aura beaucoup de touristes autour du Centre Bell dans les prochains jours ? Ne serait-il pas de mise d'enlever deux ou trois pouces de sloche qui recouvrent les trottoirs ?)

Les vedettes de la LNH doivent se rendre au jamboree tous les jours pour signer des autographes. On en a vu un seul hier après-midi, jour d'ouverture. Il s'agissait de Stéphane Matteau, un charmant garçon qui n'est tout de même pas Sidney Crosby.

Personnellement, j'ai préféré les coins contrôlés par le CH. La Place du Centenaire est sympathique avec ses statues de bronzes spectaculaires. Il fait bon y passer...

Pour le reste, joyeux jamboree...