Naïveté mise à part, je ne comprends pas comment un organisme prestigieux comme la FIA peut agir de manière aussi barbare. Elle dévoile son calendrier et, oups... un de ses plus vieux et conciliants collaborateurs apprend qu'il n'est pas invité aux noces de 2009. Même qu'il n'en savait rien, ne s'attendait à rien et, dit-il, il l'a appris par les médias. Il doit retourner son smoking et son cadeau...

Il faudrait m'expliquer. C'est normal?

Drôle de monde. Que je n'ai jamais vraiment apprécié, pour être franc. Qu'il y ait un Grand Prix à Montréal ou pas ne me fera aucune peine, sauf pour l'image et l'économie d'une ville que j'aime beaucoup. Et sa fierté aussi. Tout ça est un peu humiliant.

 

Naïveté?

Normand Legault et le maire Gérald Tremblay ne l'ont pas vu venir du tout? Difficile à croire.... Ce n'est pourtant pas la première fois que la FIA joue des bras pour soutirer encore un peu plus d'argent.

Même pas un doute? Vraiment? Pas de plan B en cas de surprise?

À voir la gueule du maire à la télé, hier, on lisait tout le désarroi du monde. M. Tremblay ne cessait de répéter le nom de Legault, comme celui d'un messie, et l'on a rarement vu un maire paraître aussi démuni.

Un commentateur a parlé de «bluff possible», hier. Peut-être.

D'autres nous disent plutôt que c'était écrit dans le ciel, que le GP de Montréal ne fait plus le poids devant les fortunes européennes et asiatiques, qu'il allait disparaître un jour ou l'autre. Je n'y connais rien, mais mon instinct, qui n'est pas infaillible, me dit que cette fois est la vraie.

Les réalités économiques n'excusent pas le comportement de requin de la FIA. Même l'armée prend le soin d'avertir ses membres d'une catastrophe, avant que les médias ne le fassent. Les gens du grand cirque - le terme est pertinent aujourd'hui - ne sont pas sympathiques et leur absence ne nous manquera pas.

La fête va nous manquer, par contre.

Pour le moment, préparons-nous à en entendre de toutes les couleurs au cours des prochaines semaines. Ces choses-là sont toujours bonnes pour les médias et les politiciens.

Tous à Saint-Eustache?

Vu de l'extérieur encore une fois, il me semble que sans Jacques Villeneuve ou un pilote local en F1, les Québécois ne sont pas vraiment à l'aise dans ce milieu. NASCAR ou les autres courses moins jet set semblent nous convenir un peu mieux.

NASCAR et l'autodrome Saint-Eustache, par exemple, sont plus compatibles que Ferrari et l'autodrome Saint-Eustache, à mon avis.

Je ne pense pas que les Québécois vont se ruer en masse vers Istanbul le 7 juin prochain.

C'est l'économie, niaiseux...

Lorsqu'on parle de retombées économiques d'un événement, il ne faut jamais croire tout ce qu'on nous raconte. S'il y a un cas où on peut faire dire aux chiffres les choses qu'on veut entendre...

Dans le cas du GP de Montréal et de ses retombées économiques, je pense toujours aux filles de Chez Parée qui réservent leur semaine un an d'avance - il y a de la concurrence - et qui sont fières de nous dire qu'elles gagnent 4000$ en quelques jours grâce à la F1.

Pour ces artistes, la nouvelle est triste.

Les fesses

Et puisqu'on parle de fesses, c'est justement dans ce monde de la F1 qu'on a eu droit au scandale sexuel le plus croustillant depuis très longtemps. Un vrai, un pittoresque, un folklorique.

Souvenez-vous des photos de Max Mosley, le président de la FIA justement, tout nu et en position de soumission, devant des femmes presque nues et couvertes d'insignes nazis... Lui, le fils de l'ancien chef du Parti fasciste britannique.

Ouf... Tant qu'à se faire pincer et faire la une, vaut mieux le faire avec panache. Ce gars-là mérite un prix. Et celui de «la fois où j'ai eu l'air le plus fou» n'est pas assez prestigieux.

Pas celui de l'originalité non plus. Même Hollywood aurait trouvé la scène trop «prévisible».

Mosley nous a tout de même fourni un bel exemple du fameux flegme britannique. Il s'en est sorti en balayant l'affaire du revers de main et il a continué à occuper son poste comme s'il ne s'était rien passé d'anormal.

Cool, comme dit mon fils.

Mais si je devais interviewer Mosley, je pense que j'aurais un grand sourire durant toute l'entrevue.