Rassurez-vous, vos CHouCHous vont bien ce matin. En fait, ils ont déjà avalé l'horrible dégelée de 7-0 qu'on leur a rentrée dans la gorge à Boston, jeudi soir.

Ce sont des pros, vous êtes des fans. Et dans certains cas, si j'en juge les blogues, des féfans ou des talifans.

Ce sont des pros, donc ils ont appris à ne pas trop s'enfler la tête quand ils gagnent 8-1 au Minnesota ni à trop se flageller quand ils se font humilier «lors du match de l'année».

Et puis, ce sont pour la plupart des PME. Ils sont encore plus préoccupés par le nom écrit au dos de leur chandail que par l'écusson sur le devant. Hier, en prenant leur café, ils ont vérifié comment se comportaient leurs actions à la Bourse et ils ont appelé leur agent pour savoir si le projet dans lequel ils pensaient investir va toujours de l'avant. Puis, ils ont discuté avec leur femme des travaux à faire au printemps à la maison. S'ils sont locataires, comme c'est le cas pour plusieurs, ils ont comparé les avantages du quartier Dix30 et ceux du West Island.

Puis, ils se sont rendus à l'entraînement en se disant que la routine leur ferait du bien. Et puis Donald Beauchamp leur dirait quoi dire et la journée se passerait bien.

Ce sont des professionnels et l'adversaire n'est plus les Bruins, c'est les Capitals de Washington.

Il y a des exceptions. Mathieu Darche en est une. David Desharnais aussi. Sans doute Carey Price ou Hal Gill. Mais la défaite contre les Bruins leur a fait moins mal qu'aux dizaines de milliers de fans qui ont mal dans leur ventre quand leurs CHouChous sont aplatis par des adversaires mieux préparés.

Plein le casque du Gomer!

Vous le savez et je l'ai écrit lors du tout premier camp d'entraînement du Canadien auquel a participé Scott Gomez, je n'ai jamais été un fan du Gomer. Pendant l'été, j'ai jasé un bon moment avec des gens qui l'avaient connu dans le vestiaire des Devils du New Jersey. Et le petit sourire en coin en disait long: «Les fans vont l'aimer de derrière son but jusqu'à la ligne bleue. Après, ils vont découvrir que le Gomer... ben, c'est le Gomer.»

Effectivement, le Gomer, c'est le Gomer. Mais je voudrais savoir comment et pourquoi Jacques Martin, un excellent coach, couvre-t-il autant un joueur qui n'a pas marqué depuis 22 matchs, qui a moins de buts que David Desharnais et qui, encore jeudi soir en deuxième période, a écopé de pénalités de paresse? À cinq contre trois, en troisième, Martin a encore envoyé le Gomer sur l'unité d'attaque à cinq. C'est quoi le deal? Pour lui permettre de compter? J'en suis à me demander si le contrat de Gomez, signé avec Glen Sather, ne contient pas une clause obligeant l'équipe à le faire jouer régulièrement et à lui donner automatiquement la première minute des avantages numériques.

Heureusement, Jacques Martin est solide dans le vestiaire. Parce que les joueurs doivent se poser de maudites grosses questions. Pourquoi Benoît Pouliot est-il puni pour une mauvaise pénalité alors que le Gomer, au contraire, est récompensé même quand il est pourri?

Gomez, c'est extraordinaire, joue encore plus quand il est pourri. Ça fait qu'il joue en ta! dirait le Moose Dupont.

Mais à part ça, tout va bien. Le Canadien joue avec plusieurs jeunes et quand ça dérape, ça dérape davantage. Et dans le fond, on le réalise encore plus cette semaine, le grand égalisateur, c'est Carey Price. Quand Price peut voler une victoire, le Canadien gagne. Sinon, il perd.

Go Carey, go!