Tranquillement, victoire serrée après victoire serrée, avec une quarantaine d'arrêts par match par Carey Price, le Canadien se donne des allures de bonne équipe. Consultez le petit carré en haut à droite de la une des Sports et vous allez voir que la Flanelle fait jeu égal ou à peu près avec les Capitals de Washington, le Lightning de Tampa Bay et même les méchants Bruins de Boston.

On parle de quelques petits points alors qu'on entame le sixième mois de la saison. Autrement dit, le Canadien peut affronter n'importe laquelle des équipes de tête et espérer gagner. Grâce à Carey Price, évidemment, et à Jacques Martin.

Et puis, il y a des journalistes qui rendent service à Pierre Gauthier et à Martin... sans même en avoir la plus petite intention. Le costaud texte de Marc Antoine Godin dans La Presse de samedi concernant l'effet éteignoir de Scott Gomez règle le cas du plus mieux payé pour le reste de la saison. Godin a analysé toutes les présences de tous les attaquants du Canadien et a compilé des statistiques qui éclairent dramatiquement la position de Gomez au sein de l'équipe. C'est simple, tout attaquant évoluant dans un trio pivoté par Gomez voit ses statistiques baisser. C'est vrai pour tous, tout le temps.

Au moins, Gomez a bien joué la semaine dernière. Sous sa façade souriante et je-m'en-foutiste, je suis convaincu que ces statistiques, que François Gagnon lui a mises sous le nez, ont dû le secouer.

D'ici la fin de la saison, on peut croire que le Canadien va jouer autant pour se préparer pour les séries que pour assurer sa position au classement. C'est d'ailleurs un piège qui peut être dangereux quand le coach a moins d'expérience que Jacques Martin.

Comme ce soir contre les Bruins. La tentation est de vouloir passer un message. De nombreux fans pensent de cette façon. Mais en réalité, le match contre les Bruins va se jouer en trois périodes et chaque période en une vingtaine de présences sur la patinoire. Pas plus, pas moins. Qu'il y ait une ou plusieurs bagarres ne changera rien à ce qui va se passer au mois d'avril. Ce qui pourrait bouleverser les données, ce serait qu'un joueur clé du Canadien ou des Bruins se blesse. Pas qu'on se frotte le nez contre une jointure trop agressive.

Je sais que certains fans de la vieille école pensent qu'une équipe intimidée le 8 mars le sera le 15 avril, mais le hockey de la Ligue nationale en 2011 n'est plus joué sur ces vieux clichés. Deux buts comptés en avantage numérique feront plus que deux bagarres gagnées par un justicier rappelé de Hamilton ou des îles Mouk Mouk.

C'est devant le but que ça va compter et, sur ce point, le Canadien est bien nanti. Carey Price a fait encore mieux qu'on l'espérait.

Bob Sirois et les gens de Hockey Québec sont déçus. Le tournoi de hockey mettant aux prises des équipes de la francophonie, prévu pour l'été prochain à Québec, est retardé d'un an. Les équipes de la France et de l'Italie n'ont pas de gros budgets et les démarches ont été entamées un peu tard dans l'année hockey.

Cela dit, il faut espérer que Hockey Canada n'ait pas fait jouer ses relations internationales pour nuire au dossier piloté par Hockey Québec. À première vue, les deux organismes semblaient travailler de concert.

C'est la période de l'année où je m'ennuie le plus des Expos. En fait, je m'ennuie des camps d'entraînement. Acheter les billets d'avion, paqueter la valise de t-shirts et de shorts, ranger son guide de presse du camp à côté de l'ordinateur du journal et partir retrouver la vieille bande à West Palm Beach ou, les dernières années, à Jupiter. Le rêve d'un chroniqueur de sport.

Au camp d'entraînement, les joueurs sont encore parlables, ils jouent dans des stades dans lesquels s'entassent 5000 fans qui font la fête, le gazon est naturel et les joueurs sont tout proches des fans et des journalistes. En fait, les deux plus beaux mois de la saison de baseball, c'est au camp qu'on les vivait.

Heureusement, nos boxeurs champions du monde ont pris la relève. C'est à Miami qu'ils s'entraînent en vue de leurs combats. Mais on ne peut quand même pas aller les voir tous les jours...