Qu'ils sont beaux, qu'ils ont de la classe et qu'il est bon de les aimer! Je parle autant des Alouettes de Montréal que du Rouge et Or de l'Université Laval, qui ont fait honneur au football québécois et au Québec, en fin de semaine, en remportant des victoires à la Coupe Grey et à la Coupe Vanier.

Hier soir, les Alouettes ont joué un match hargneux. Ils ont cogné dur et ils ont fait les jeux les plus importants pour contenir l'attaque des Roughriders. Et c'était très bien que Billy Parker - que les gars de Regina ont testé toute la soirée - ait réussi la dernière interception. Celle qui assurait la Coupe Grey aux Alouettes.

Anthony Calvillo a été ce qu'il a été toute l'année. Un général de l'attaque, réussissant de nombreuses passes de moins de 20 verges et permettant aux Oiseaux de conserver le ballon et de contrôler le rythme du match. Toute la soirée, il a tenté de décocher ses passes après deux secondes de la mise en jeu. Évidemment, ses receveurs n'avaient pas le temps de courir une trentaine de verges pour capter le ballon, mais ainsi les Alouettes gardaient le ballon.

Et quand il a fallu ouvrir un peu plus le jeu, les superbes receveurs de passe de l'attaque ont fait le travail.

Les Alouettes constituent une véritable dynastie du football canadien. Ils ont réussi trois conquêtes de la Coupe Grey au cours des huit dernières années et se sont rendus en finale à d'autres reprises. Année après année, Jim Popp a déniché de bons joueurs capables de s'intégrer dans l'équipe. Et surtout, en convainquant Marc Trestman de venir s'installer à Montréal, il a donné le meilleur coach qu'on ait vu dans la métropole depuis Marv Levy. Et ça fait plus de 30 ans.

Les joueurs respectent leurs fans. Hier soir, dans leurs célébrations, ils avaient quelques mots de français à lancer et on les a sentis fiers d'être des Montréalais d'adoption.

Damon Duval... pitoyable!

Il n'y a qu'une ombre au tableau de cette victoire. La tenue pitoyable de Damon Duval qui a failli coûter le match aux siens. D'abord en début de match, son placement raté de la ligne de 31 verges a cassé le momentum des Alouettes et relancé les Roughriders qui ont dominé le deuxième quart.

Les gaffes n'ont pas cessé avec ce placement raté. Il a manqué plusieurs bottés de dégagement dont un, absolument crucial, qui a conduit à un touché des Roughriders au quatrième quart. Il a également raté un botté d'envoi en expédiant le ballon hors des lignes de côté pour donner une bonne position sur le terrain aux Riders et, comble de stupidité, quand Trestman a commandé un jeu-surprise sur un troisième essai, Duval a tout fait avec ses grands yeux ronds pour indiquer à l'adversaire que le ballon serait lancé à sa droite. C'en était tragico-comique. De plus, il n'a pas enchaîné avec une feinte de botté. Gelé ben dur ou étouffé ben noir, c'est au choix.

Je n'ai pas été surpris quand il a raté un autre placement de la ligne de 40 verges.

Duval est sans doute un bon gars, mais il ne semble pas avoir les nerfs assez solides pour jouer dans un match de la Coupe Grey. L'an dernier, il a été sauvé par une pénalité in extremis infligée aux Riders puisqu'il venait de rater un placement victorieux.

Peut-être que si Larry Smith s'en va, son gendre va le suivre...

Le Rouge et Or... wow!

Quelques mots pour souligner la splendide victoire du Rouge et Or. C'est une formidable machine de football et une très grande organisation. C'était un plaisir d'écouter les joueurs répondre aux questions après leur victoire contre Calgary. Articulés, sérieux, intelligents.

Le Rouge et Or est un actif pour le football universitaire québécois. Il force les autres universités à améliorer leur programme de football. Les Carabins, le Vert et Or, les Redmen et les autres doivent continuer à bûcher pour tenter de rivaliser un jour avec Laval. Quand les meilleurs tirent les autres, tout le monde s'améliore. Bravo à Jacques Tanguay, Glen Constantin et les autres.