Il y a des points qui favorisent le Canadien en ce début de saison. Les joueurs autonomes qui pèsent si lourd sur la masse salariale de l'équipe ont passé une saison ensemble. La période d'adaptation est chose faite. Scott Gomez, Michael Cammalleri, Brian Gionta et les autres se connaissent. C'est un plus.

Par ailleurs, les joueurs pourront se regrouper derrière un leader naturel en Gionta. Ce dernier est le choix de Jacques Martin et de Pierre Gauthier mais il était déjà le choix des joueurs la saison dernière juste par sa façon de se comporter.

Enfin, Jacques Martin connaît mieux ses hommes et il devrait être capable d'en tirer le meilleur. Je suis un fan de Jacques Martin et je ne changerai pas d'idée ce matin.

Donc, le Canadien devrait connaître une meilleure saison régulière que l'an dernier?

Pas si vite.

L'homme qui a traîné le club pendant les séries éliminatoires d'une extraordinaire façon est parti. Pierre Gauthier a échangé Jaroslav Halak pendant l'été et brisé le coeur de dizaines de milliers d'amateurs sincères. Mais comme le Centre Bell est toujours rempli, la direction du Canadien se fout pas mal des réactions des fans. Tant qu'ils achètent des tickets et s'assoient devant Pierre Houde et Benoît Brunet, la vie est belle dans l'Organisation.

C'est là que le bât blesse. La différence entre une participation aux séries éliminatoires et un printemps de sécheresse, c'est au plus trois ou quatre buts.

C'est simple, non seulement Jaroslav Halak a traîné le club pendant les séries lors des victoires contre les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh mais surtout, c'est lui qui a permis à la Flanelle de se faufiler le dernier soir dans les séries. Le site Rue Frontenac publiait cette semaine des statistiques inquiétantes pour le Canadien. Lors des matchs serrés se terminant avec un but de différence au cours des deux dernières saisons (sans compter le but dans un filet désert), Halak jouait pour ,520 et Carey Price pour ,410. Compte tenu que le Canadien a terminé à égalité avec les Panthers de la Floride la saison dernière avec un même nombre de victoires, il aurait suffi que Halak donne un but de trop dans un match serré et c'en était fait des chances des Glorieux de participer aux séries.

Il se peut que Carey Price, débarrassé de la pression causée par la présence d'un meilleur gardien que lui dans le vestiaire, hausse son jeu au niveau espéré par la direction du Canadien.

Mais il se peut que Price échoue. Ce gars-là a-t-il la «dureté du mental», pour reprendre l'expression de Marc Messier? J'en doute. C'est à cause de ces trois ou quatre buts qu'il va donner dans des moments clés que le Canadien ne participera pas aux prochaines séries. Et que je pourrai partir au Texas sur ma moto.

Et si je me trompe, ça sera tant mieux. Deux hommes que je connais depuis plus de 20 ans et que j'aime beaucoup, Pierre Gauthier et Jacques Martin, seront tout sourire. Vous allez triper tout le mois d'avril, on va reprendre la route pour couvrir la marche rouge et on va vendre des gazettes et des clics sur Cyberpresse tout en faisant des émissions de radio et de télé enflammées.

Dans le fond, c'est juste du show-business...

Pat Burns... le coeur brisé

J'ai vu les images de Pat Burns hier lors de l'inauguration de son aréna à Stanstead et j'ai eu le coeur serré. J'ai déjà écrit tout le bien que je pense de mon vieux biker de Pat et j'ai l'intention de le laisser bien tranquille avec la belle Lyne.

Non seulement, j'ai eu un immense plaisir à jaser de son Road King ou de son Ultra Classic mais en plus, quand on participait tous les deux à un talk show de Jean-Pierre Coallier, on s'est retrouvés autour de Me and Bobby McGee avec Patrick Norman et country man Pat Burns à la guitare. Comme le dirait Hugo Dumas, je lévitais sur ma chaise, ce qui dans mon cas demande une solide émotion, on en conviendra.

Puisque les bonzes du Temple de la renommée ont manqué de jugement en refusant l'entrée de leur patente à Pat Burns, trois fois gagnant du trophée Jack Adams avec trois équipes différentes, je le proclame membre du Temple de la renommée dans le coeur de tous les lecteurs de cette chronique. La quincaillerie attendra...

Brunet et Brunet

J'écoutais Michel Bergeron et Ron Fournier faire la morale à Mathias Brunet parce qu'il a osé écrire ce que des dizaines de milliers d'amateurs de hockey soutiennent. Que Benoît Brunet est un piètre analyste tant dans la forme que dans le contenu. Ron et Bergie ont raté le coche. Faut dire que Bergeron est sous contrat avec RDS mais je le connais assez pour croire qu'il était sincère dans sa défense de Benoît. (Ce n'est pas le cas des Dupont et Dupond de CKAC le matin qui ont essayé de traîner Mathias Brunet dans leurs platitudes irréfléchies. Mais de Michel Langevin et de Gabriel Grégoire, ça ne me surprend pas. Ce n'est même pas de leur faute...)

C'est justement le travail de Mathias de souligner ces lacunes intolérables chez l'analyste, cet emballement malsain quand les joueurs se battent comme des brutes épaisses et ces analyses primaires avec ces «pieds qui bougent bien». Quand on est analyste et qu'il y a plus de 2 millions de téléspectateurs qui vous écoutent religieusement, on a des responsabilités. Dont celle de parler français et non pas un étrange dialecte.

Benoît Brunet s'est amélioré depuis quelques années. Sauf qu'il partait de tellement creux qu'il surnage à peine. Ceux que Mathias n'a pas montré du doigt et qui sont pourtant les premiers responsables de cette situation, ce sont les dirigeants de RDS où ça sent plus la secte que le réseau professionnel.

Personnellement, je trouve que Benoît Brunet s'améliore. Si on l'aidait le moindrement avec des critiques bien étayées à l'interne à RDS, en travaillant très fort avec lui et en étant exigeant, en se montrant respectueux envers les téléspectateurs, il y aurait de l'espoir.