Les Montréalais apportent quelque chose de magique au tennis. Hier, ils étaient des milliers pour remplir aux trois quarts le stade Uniprix. Et le soleil radieux a vite fait oublier les merdiques journées du week-end.

La pluie a quand même floué les amateurs. Même si Tennis Canada a bien fait de remettre des billets équivalents à ceux qui ont raté les demi-finales de samedi pour 2012, rien ne remplace le plaisir perdu. Surtout que 2012, c'est l'année prévue pour la fin du monde. Espérons seulement qu'on va attendre septembre pour le grand ménage final.

Ce fut difficile pour les filles engagées hier dans la finale. Elles ont disputé un match en matinée puis ont dû se reposer, manger et se préparer de nouveau pour un match final. Mais tant Vera Zvonareva que Caroline Wozniacki se sont défoncées sur le court pour donner un bon spectacle. Surtout Wozniacki qui, avec la victoire d'hier, a décroché l'honneur d'être la première favorite au US Open.

Wozniacki n'est pas dans le trio de tête mondial par chance ou par hasard. Elle est grande, elle est puissante et est rapide sur le court. Son revers croisé est meurtrier et lui permet de gagner l'avantage dans les échanges qui s'étirent.

De plus, quand elle joue ce qu'on appelle en langage de tennis «les points importants», sa concentration s'améliore encore. Hier, Zvonareva a eu en mains huit balles de bris. Elle en a converti une seule. Le match s'est peut-être joué sur ces huit points comme c'est souvent le cas au tennis.

Ce qui n'est pas pour déplaire aux amateurs, la grande Danoise est gentille, intelligente et respectueuse des fans qui paient les tickets et qui font vivre l'industrie qui lui a permis de toucher 350 000$ hier. Avec les soeurs Williams qui sont encore dans le top 10 mais qui vieillissent dans un sport qui ne pardonne pas les années, Wozniacki devient une des têtes d'affiche d'aujourd'hui et de demain. Et son physique plus robuste et son jeu plus puissant devraient lui permettre de se maintenir au sommet de la hiérarchie contrairement à Ana Ivanovic, une ancienne gagnante de la Coupe Rogers à Montréal.

Ces deux jours de pluie ont été désastreux pour tout ce qui touchait de près ou de loin à cette présentation de la Coupe Rogers. Radio-Canada et la CBC avaient vendu leur produit et la publicité pour samedi et dimanche. Les diffuseurs ont perdu des centaines de milliers de téléspectateurs sous la mouille. Et les téléspectateurs qui s'étaient fait un plaisir de s'installer pour un week-end de rêve ont été déçus.

Les compagnies, qui ont investi dans le tournoi en achetant de la pub ou en louant des loges, ont raté leur opération de marketing. Ce ne sont pas les malheurs d'un vice-président de compagnie pris avec un brunch sans invité qui vont vous faire pleurer mais il faut rappeler que ce sont ces investissements qui permettent la tenue de ces événements sportifs.

Et je ne parle pas d'Eugène Lapierre, qui s'est démené dans la tourmente pour que les joueuses, les amateurs, les compagnies et les diffuseurs finissent par en recevoir un peu pour leur argent.

Ce ne fut pas le gros party officiel du dimanche mais cette finale, disputée devant une bonne foule, un lundi après-midi, est quand même un succès inespéré.

Angélil représente Lafleur

Cette fois, Guy Lafleur ne sera pas seul pour négocier son prochain contrat avec la direction du Canadien. J'ai appris hier que c'est René Angélil qui a entrepris les premières démarches vendredi dernier en soumettant à Réjean Houle la proposition de Lafleur pour représenter le Canadien 24 heures par jour, sept jours par semaine, pendant les prochaines années.

C'est le même René Angélil qui va poursuivre les négociations cette semaine. On sait qu'Angélil est un farouche partisan du Canadien même si son grand ami Pierre Lacroix en a fait un proche de l'Avalanche du Colorado. En fait, Angélil aime tellement le Canadien qu'il a tenté de l'acheter il y a un an avec Pierre Karl Péladeau.

Angélil est un grand spécialiste pour évaluer la valeur réelle de l'image et de la cote d'amour d'une vedette. Tous ceux qui ont négocié avec lui soutiennent qu'il est très dur à une table de négociations mais qu'il est un homme de parole.

C'est formidable que Guy Lafleur puisse enfin compter sur un représentant dont la compétence ne peut être mise en doute. Que ce soit Pierre Boivin ou Geoff Molson qui parle au nom du Canadien, on peut être rassuré. Ça va se parler entre professionnels. Et il y a de grandes chances que Guy Lafleur soit heureux en poursuivant son association avec le Canadien. De toute façon, il aime tellement la Flanelle qu'il se sent obligé de les critiquer quand les choses vont croche. Qui aime bien châtie bien.

Ça devrait se régler cette semaine. Avant la course NASCAR du week-end.

La fin d'une épopée

Avec la finale d'hier au stade Uniprix prend fin une joyeuse épopée. Les travaux d'amélioration au stade vont entraîner la disparition de la galerie de presse telle qu'on l'a connue depuis les premiers matchs des Expos en avril 1969. C'est une grande page d'histoire qu'on tourne au nom de la climatisation et du confort. Groutcho, Fanal, Touche, PL, Pantoufle, Jay Pee et les autres, merci beaucoup. Vous nous avez bien parlé de nos Amours...