Maxim Lapierre connaît une saison médiocre, on en conviendra. Hier soir, il s'est retrouvé dans les gradins alors que Tom Pyatt avait la chance de briller pendant un autre match. Let's go Tom!

Que Lapierre saute un match, ça ne me dérange pas trop. Mais que celui qui sauve son poste dans la formation de Jacques Martin soit pire que lui, j'aime pas ça.

Les fans et les fefans ont réagi comme il fallait s'y attendre. C'est la faute à Lapierre si ça va pas et malheureusement, on peut croire que ses jours à Montréal sont comptés.

J'ai également entendu de grands experts des tribunes téléphoniques balancer, avec une assurance bête et bien grasse, que la décision de Jacques Martin allait sans doute «motiver» Lapierre et l'inciter à travailler plus.

Comme si un joueur de hockey qui se retrouve sur une patinoire devant 21 000 spectateurs avait besoin d'une punition pour se motiver. Pensez-vous que le gars de 210 livres qui s'installe devant Lapierre pour une mise en jeu ne veut pas avoir le maudit puck? Et que Lapierre est prêt à le lui donner sans coup férir?

Les fans sous-estiment les ravages que peut causer une baisse importante de la confiance en soi pour un athlète professionnel. Les hommes (et les femmes, il va sans dire) carburent à la confiance. C'est vrai pour un prof, pour un médecin, pour un ouvrier, c'est vrai pour n'importe qui. Les seuls qui n'ont besoin de rien au travail, ce sont les cols bleus de la Ville de Montréal. Ils sont confiants, motivés, brillants, vaillants, alertes, allumés et souriants. Et c'est naturel, ça vient de leur fond, dirait Sonia Benezra.

Guillaume Latendresse n'est pas plus rapide ni plus fort au Minnesota qu'il ne l'était à Montréal. Pourtant, depuis son arrivée avec le Wild, le 23 novembre, il est le septième marqueur de buts de la Ligue nationale, derrière Sidney Crosby et Alexander Ovechkin mais devant Ilya Kovalchuk.

Ce que ça veut dire, c'est que le coach et l'organisation du Wild ont fait confiance à Latendresse, qu'il s'est mis à prendre des risques payants, à foncer au but et à ne plus craindre que la moindre erreur lui coûte une présence sur la patinoire.

En plus, heureux homme, il est tombé amoureux d'Annie Villeneuve. Une fille du Saguenay, c'est connu pour donner confiance à un homme. Le gars a pas le temps de ronger son frein.

Le phénomène dont je parle, d'autres l'ont vécu. Mike Ribeiro a toujours eu confiance en lui. Mais ses patrons et Saku Koivu ont tout fait pour l'éteindre. On a vu à Dallas de quel bois il se chauffait. Même chose pour Stéphane Robidas, que le Canadien a gaspillé.

Il se peut que Maxime Lapierre ne joue plus à Montréal la saison prochaine. Mais ce grand gaillard qu'on a trop souvent malmené chez le Canadien, va trouver sa niche ailleurs. Et il va faire comme Latendresse, Ribeiro et plusieurs autres. Une fois qu'il aura regagné confiance et estime de soi, il va rouler le pied à fond. C'est écrit.

Le sportif canadien le plus connu

Je ne sais pas où se situe Georges St-Pierre dans la galaxie des grandes étoiles internationales. Mais il est certainement le Canadien le plus connu de la planète dans le sport. Plus que Sidney Crosby ou que Jacques Villeneuve. On mesure mal au Québec l'ampleur du phénomène GSP, comme on le surnomme chez les branchés des combats extrêmes.

J'ai été choyé de le côtoyer souvent au café de Vienne à l'Île-des-Soeurs. Toujours modeste, timide, il venait chercher son café en jeans et en t-shirt; il refusait d'afficher sa musculation d'acier et se contentait de recevoir avec un léger sourire les compliments des clients.

Mais si vous allez sur le site internet de l'UFC, vous allez réaliser que son combat de championnat contre Dan Hardy, de Grande-Bretagne, demain, est vendu sur toutes les télévisions de la planète. Croatie, Australie, Falardeau, tout le monde aura accès au combat. Et soit dit en passant, le Prudential Center a été rempli en quelques minutes quand on a mis les tickets en vente.

Je trouve important de le souligner. Il faut parfois prendre conscience qu'il y a autre chose dans la vie que le hockey. Et qu'il y a autre chose que Carey Price pour bouleverser les sportifs.

DANS LE CALEPIN - Quand il merdouille comme ç'a été le cas ces derniers jours à Montréal et au Québec, on oublie que dans 10 semaines, ce sera le Grand Prix du Canada. Et qu'on va retrouver le tournoi de tennis de la Coupe Rogers. Et que les filles vont être plus belles et les gars plus attentifs. En attendant, le tournoi de Key Biscayne est déjà lancé. C'est la cinquième épreuve du Grand Chelem, comme le disent les amants du tennis. C'est au sud de Miami. Je vais m'y pointer dans les prochains jours. Quelques reportages de ces matchs de tennis disputés sous un soleil pesant, ça va vous aider à digérer ce qui suit... À Vancouver, Radio-Canada n'avait pas les droits pour couvrir les Jeux, c'est connu. On a pourtant envoyé une importante équipe pour s'occuper de tout le périphérique. Avec souvent des résultats très satisfaisants. Et en trouvant le moyen de donner aux téléspectateurs du contenu spécifique et quelques émissions. La même société est propriétaire des droits de la prochaine Coupe du monde de soccer, le premier ou deuxième événement sportif en importance au monde. LA Coupe du monde, ça enflamme la boule et Montréal. J'ai appris, selon Gorge Profonde, que même si l'auguste société aura accès à tout le contenu sportif du tournoi, il n'y aura pas d'émissions spéciales. Pas de Zone, pas de tables rondes, pas d'invités venant célébrer ou pleurer devant les caméras les résultats du jour. Rien. Ça va se passer aux Kiwis et à France Beaudoin, faut croire.

Photo: Bernard Brault, La Presse

Maxim Lapierre a été victime du surplus de joueurs chez le Canadien, hier soir à Buffalo. Il est pourtant meilleur que Tom Pyatt...