Bon, on s'en va à Vancouver couvrir Team Canada and the Vancouver Olympic Games. C'est parfait comme ça puisqu'on mérite ce qu'on accepte.

En voyant la belle rangée de dirigeants de Hockey Canada un peu raides devant les caméras de CTV et le studio de RDS, j'ai su que la partie était déjà jouée. À part Kevin Lowe, il n'y avait pas un Québécois dans la patente. Et personne dont le français est la langue maternelle.

Mais c'est correct, c'est ce qu'on aime.

Quand on est incapable de s'imposer parmi les dirigeants d'une organisation, on prend les miettes que les patrons sont prêts à laisser tomber du festin. C'est correct aussi, c'est ce qu'on aime.

Les patrons se sont donc concocté l'équipe qu'ils voulaient. Les trois gardiens sont des Québécois et ils sont bons. C'est parfait, depuis des décennies, les patrons servent du gardien de but comme amuse-gueule.

C'est connu, un gardien de but est une bête spéciale qui, de toute façon, n'a pas à intervenir dans le jeu collectif. Il n'a pas à penser, il n'a qu'à arrêter des pucks. C'est correct ainsi, c'est ce qu'on aime.

Pour tout le reste, attaquants et défenseurs, les patrons de Hockey Canada ont décidé que seul Patrice Bergeron était digne de représenter son pays. Vincent Lecavalier et Martin St-Louis n'avaient pas les qualités nécessaires pour qu'on leur fasse confiance. C'est correct, c'est ce qu'on aime.

Steve Yzerman voulait une équipe plus jeune que celle qui a fait patate à Turin. Il faut respecter cette logique. Les Jeux seront disputés à Vancouver, au Canada, et le défi est important pour les dirigeants de Hockey Canada. Je les comprends de ne pas avoir pris de chance et d'avoir choisi leurs joueurs dans le reste du Canada.

Ces Jeux sont trop importants pour risquer d'inclure dans l'équipe des joueurs qui viennent d'ailleurs. Les Québécois sont perçus comme étant émotifs et ce n'était pas le temps de risquer quoi que ce soit. C'est bien correct, c'est ce qu'on aime.

Je regardais cette conférence de presse et j'écoutais le pauvre relationniste tenter de donner un cachet bilingue à la patente. Alors que la vraie game était jouée à 100 km au-dessus de sa tête. Lui, c'était le nanane qu'on offrait à l'excroissance canadienne si embarrassante. Mais c'est correct de même, c'est ce qu'on aime.

Je regarde aller Jacques Gauthier, du comité organisateur des Jeux de Vancouver. Il a reçu le mandat de Stephen Harper de propager la bonne nouvelle. Les Jeux de Vancouver seront le reflet du bilinguisme canadien.

Ça fait que Jacques Gauthier fait de belles rencontres. Et qu'il vend sa salade. Avec vinaigrette à la française, of course. La vinaigrette, c'est ce qui donne un peu de piquant. C'est correct, c'est ce qu'on aime.

Mais dans la vraie vie, à part le relationniste qui vend des nananes, ceux qui décident de tout, qui sont-ils? Mais c'est correct, c'est ce qu'on aime. Et, sans aucun doute, ce qu'on mérite.

Par ailleurs, à part les trois gardiens, le Québec n'a placé qu'un seul joueur au sein de l'équipe du Canada. Si les patrons ne sont pas racistes, alors faut croire que la Ligue de hockey junior majeur du Québec faillit lamentablement à ses responsabilités.

Je sais que l'obligation première d'une équipe de la LHJMQ est de faire des profits. Mais Gilles Courteau et les autres valets du ROC ne cessent de justifier leur exploitation des jeunes hockeyeurs en disant qu'ils sont la voie vers la Ligue nationale.

Me semble que la voie se rétrécit toujours de plus en plus. Me semble que le hockey québécois n'a jamais été aussi misérable depuis des décennies. Ça peut pas toujours être la faute de Bob Gainey. À un moment donné, va falloir recommencer à poser les bonnes questions.

En attendant, Patrice Bergeron va avoir la compagnie de Jonathan Toews pour les entrevues à RDS. Curieux quand même, Jonathan est né à Winnipeg de parents qui n'ont pas renié leur culture et il a appris son hockey dans la NCAA. C'est bien pour dire.

C'est correct comme ça, c'est ce qu'on aime. C'est ce qu'on mérite. Go Canada, Go!